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La juridiction a affirmé que
les congés payés devaient être accordés aux salariés en arrêt maladie de longue
durée, conformément à une directive européenne.
Même en cas de longue
maladie, les salariés doivent acquérir des congés payés. C’est ce qu’a jugé la
cour administrative d’appel de Versailles dans un arrêt daté du 17 juillet.
Dans cette décision, la
juridiction constate que le Code du travail français ne considère pas le congé
maladie ordinaire (c’est-à-dire hors maladie professionnelle ou accident du
travail) comme une période de travail effectif permettant d’accumuler des
congés payés, au contraire notamment des périodes de congés payés en
elles-mêmes, des congés de maternité, de paternité et d'accueil de l'enfant et
d'adoption, des contreparties obligatoires sous forme de repos pour certaines
heures supplémentaires, et des suspensions du contrat de travail pour cause
d'accident du travail ou de maladie professionnelle.
Un constat en contradiction
avec le droit européen, relate Les Échos qui a relayé l'information au début du mois d'août. Une directive de 2003 sur le temps de travail dispose
en effet que « les États membres [doivent prendre] les mesures
nécessaires pour que tout travailleur bénéficie d'un congé annuel payé d'au
moins quatre semaines, conformément aux conditions d'obtention et d'octroi
prévues par les législations et/ou pratiques nationales », et cela
sans condition.
« L’État doit en tirer
toutes les conséquences »
Pour cette faute, l’État a
été condamné par la cour d’appel de Versailles à verser 10 000 euros aux
trois syndicats à l’origine de la plainte (la CGT, Force ouvrière et Solidaires),
complétés par 1 500 euros au titre des frais de justice.
En 2017, ce sont ces
syndicats qui avaient demandé au tribunal administratif de Montreuil de
condamner l'État à les indemniser en réparation du préjudice subi par les
salariés qu'elles représentent du fait de la non-conformité du Code du travail
au droit de l'Union européenne. En avril 2017, le tribunal administratif de
Montreuil avait rejeté leur demande, puis la cour administrative d'appel de
Versailles avait rejeté en juin 2020 l'appel formé par ces unions syndicales
contre ce jugement. Mais le Conseil d'État statuant au contentieux avait annulé
un an plus tard cette décision et renvoyé l'affaire devant cette même Cour.
Dans un communiqué, la CGT
s’est félicitée de cette décision, « dont l’État doit désormais tirer
toutes les conséquences ». Le syndicat a d’ailleurs assuré que « les
salarié-es en arrêt maladie qui ont vu leurs droits à congés payés bafoués
auront le droit d’attaquer l’État pour se voir indemniser leur préjudice ».
Alexis
Duvauchelle
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