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Ils étaient 340 experts-comptables et commissaires aux comptes à participer au congrès de la Fédération nationale ECF, les 1er et 2 juillet derniers. Cette année, le syndicat des experts-comptables et des commissaires aux comptes de France a choisi de réunir les professionnels du chiffre autour de la thématique suivante : « Proactif face aux changements ». Son président Jean-Luc Flabeau, critique quant aux actions des institutions, appelle la profession à se réunir autour du « bien commun ».
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C’est dans un climat particulier que l’ECF, syndicat des experts-comptables et des commissaires aux comptes de France, a invité les professionnels du chiffre à se réunir dans le cadre de son Congrès annuel. En effet, la profession s’est hautement mobilisée ces derniers mois contre la loi PACTE, et plus précisément contre l’article 9,qui relève les seuils de nomination des commissaires aux comptes dans les sociétés. Une mobilisation soulignée par le président de la CNCC, Jean Bouquot, lors du Congrès : « Une chose est certaine : tous les élus de toutes appartenances ne se sont jamais autant mobilisés ». « Il est vrai que nos dirigeants ne nous ménagent guère » ont déclaré quant à eux les rapporteurs du Congrès, Catherine Hanser et Vincent Reynier, en préambule de la plaquette de présentation de l’événement. Toutefois, la profession ne se laisse pas abattre : « c’est au service des chefs d’entreprise que nous sommes le plus aptes à démontrer notre utilité et à mettre en valeur nos capacités. Mais pour cela, nous devons être proactifs face aux changements. » précisent les rapporteurs. Proactifs face aux changements, tel était justement le thème de ce rendez-vous annuel. « Terminées la morosité et la sinistrose, place à l’innovation et à l’intelligence ! » exhortent Catherine Hanser et Vincent Reynier. C’est sous cet air d’optimisme que les experts-comptables et les commissaires aux comptes ont, durant deux jours, débattu sur les sujets actuels qui concernent la profession et son avenir. « Pour nous, experts-comptables, c’est très important ce genre de moments où on peut effectivement échanger entre confrères, et avoir vraiment la pointe de la dernière actualité 2019, notamment avec la loi de finances, et tout ce qui touche au numérique… Surtout vis-à-vis du RGPD. Et c’est bien évidemment la combinaison entre travail et moment de convivialité qui rend le moment beaucoup plus agréable », explique Hanna Nathan, expert-comptable et vice-présidente CJFC Normandie, venue profiter du programme du Congrès. Celui-ci était articulé autour de deux grandes conférences – « l’arrivée et la maîtrise du numérique dans nos cabinets » et « le recrutement et la formation de nos collaborateurs » – et de six ateliers, couvrant ainsi une grande palette des activités des professionnels du chiffre.
Une programmation riche et variée dans sa forme, qui a su séduire les participants, à l’image d’Emmanuel Lejeune, expert-comptable associé SA ETC à Châtillon sur Seine : « L’intérêt du Congrès ECF, ce sont les différents formats, que ce soient des forums, des ateliers, des plénières, ainsi que la partie extrêmement agréable des soirées, cette partie hautement conviviale qui fait la particularité d’ECF ». Car c’est aussi cette ambiance, propice au partage, qui fait la signature du Congrès ECF.
L’importance d’échanger
Pour Arnaud Cayza, associé-gérant/expert-comptable à Montpellier, présent lors du Congrès, il est « essentiel de sortir de son cabinet, de se regrouper (…). Je crois qu’on est dans une société, aujourd’hui, qui n’est plus dans la compétition seulement, mais qui est dans la coopération. » Selon lui, l’échange enrichit assurément : « on aura toujours une idée, affirme-t-il, on a tout intérêt aujourd’hui à venir là, à se rassembler, et à prendre de nouvelles idées ».
Ce partage,
c’est aussi ce que recherche Jean-Philippe Desiolles, vice-président Watson/cognitive
transformation – IBM Watson Group, présent début juillet à la station balnéaire
normande. « Le Congrès ECF est une opportunité un peu unique d’avoir un
dialogue et une zone de partage avec l’ensemble de la profession.
Et le partage qu’on a eu à Deauville était extrêmement intéressant puisqu’on a,
toute la matinée, parlé de transformations extrêmement profondes,
transformations structurelles des métiers de l’expertise comptable, mais bien
au-delà, globalement, de l’ensemble des métiers à haute densité
intellectuelle. »
Car des transformations, la profession va en vivre dans les années à venir.
« Créer de la valeur ailleurs »
Déjà en proie à une profonde mutation, la profession va devoir continuer à évoluer, se réinventer. C’est du moins le message que veut faire passer Stéphane Mallard, entrepreneur, auteur de l’ouvrage Disruption – Intelligence artificielle, fin du salariat, humanité augmentée, et conférencier durant le Congrès. « Au Congrès ECF, je suis venu parler aux experts-comptables du nouveau monde dans lequel on entre et qui est celui de la disruption, dans lequel on utilise les nouvelles technologies, non plus pour mieux faire, mais pour détruire, rendre obsolète et créer de la valeur ailleurs » explique-t-il.
Ainsi, « Beaucoup d’experts-comptables viennent pour se ravitailler je dirais, par rapport à la documentation, aux logiciels, nos partenaires notamment en termes de conseil… ça nous permet de voir ce qu’il y a comme évolution, les mises à jour nécessaires… », commente Elvire Sekloka, expert-comptable en région parisienne.
Dans ce cadre, Michael Bitton, directeur associé chez MYL Audit & conseils à Paris, compte bien tirer profit de sa présence au Congrès pour appliquer en interne ce qu’il a appris à Deauville : « Je vais essayer de mettre à profit effectivement tout ce que j’ai entendu ; alors tout, peut-être pas tout de suite, mais en tout cas, il y a des petites bribes de choses à prendre en compte qui seront nécessaires pour progresser, pour avancer. »
À travers cette programmation intense, les participants ont ainsi pu se former, échanger, mais aussi « prendre de la hauteur », comme le souhaitaient les rapporteurs en amont du congrès, afin de s’« ouvrir sur d’autres mondes ».
« C’est une expérience positive », se réjouit Philippe Leandri, expert-comptable à Salon-de-Provence présent lors du congrès, qui a déjà confirmé sa présence l’année prochaine, les 22 et 23 juin 2020, à Marseille.
Constance Périn
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