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Un décret publié le week-end dernier
doit permettre de favoriser les règlements amiables des litiges devant le
tribunal judiciaire par l’introduction de deux nouveaux modes : l’audience
de règlement amiable et la césure du procès civil.
Le recours aux modes amiables
va être simplifié dans les tribunaux judiciaires, comme souhaité par le
ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Un décret du samedi 29 juillet
vient en effet introduire deux nouveaux mécanismes utilisables durant les
procès civils.
Le décret autorise, par l’introduction
de plusieurs articles au sein du Code de procédure civile, l’interruption d’un
procès par décision d’un juge lorsque les parties décident d’une convocation à
une audience de règlement amiable. Le délai de péremption est de fait rallongé
à compter de la première audience fixée postérieurement devant le juge saisi de
l'affaire.
Une définition de l’audience
de règlement amiable est inscrite dans la loi. Celle-ci indique
que « l'audience de règlement amiable a pour finalité la
résolution amiable du différend entre les parties, par la confrontation
équilibrée de leurs points de vue, l'évaluation de leurs besoins, positions et
intérêts respectifs, ainsi que la compréhension des principes juridiques
applicables au litige ».
Le décret précise que le juge
chargé de l'audience de règlement amiable peut prendre connaissance des
conclusions et des pièces échangées par les parties. Il peut procéder aux
constatations, évaluations, appréciations ou reconstitutions qu'il estime
nécessaires, en se transportant si besoin sur les lieux, et détermine les
conditions dans lesquelles l'audience se tient. Il peut décider d'entendre les
parties séparément.
Tout ce qui est dit, écrit ou
fait au cours de l'audience de règlement amiable, par le juge et par les
parties, est confidentiel. Trois exceptions existent néanmoins :
-
en cas d’accord contraire des parties ;
-
en présence de raisons impérieuses d'ordre
public ou de motifs liés à la protection de l'intérêt supérieur de l'enfant ou
à l'intégrité physique ou psychologique de la personne ;
-
lorsque la révélation de l'existence ou la divulgation
du contenu de l'accord qui en est issu est nécessaire pour sa mise en œuvre ou
son exécution.
À tout moment, le juge chargé
de l'audience de règlement amiable peut y mettre fin.
À l'issue de l'audience, les
parties peuvent demander au juge chargé de l'audience de règlement amiable,
assisté du greffier, de constater leur accord total ou partiel. Le juge informe
le juge saisi du litige qu'il est mis fin à l'audience de règlement amiable et
lui transmet le procès-verbal d'accord.
La césure du procès civil
possible à tous les stades de l’instruction
Autre mode amiable intégré
dans la loi : la césure du procès civil. Désormais, à tout moment du
processus, l'ensemble des parties constituées peut demander au juge de la mise
en état la clôture partielle de l'instruction. Pour cela, le texte précise que
les parties doivent produire un acte contresigné par leurs avocats qui
mentionne les prétentions à l'égard desquelles elles sollicitent un jugement
partiel.
Le juge peut ensuite ordonner
la clôture partielle de l'instruction et renvoyer l'affaire devant le tribunal
pour qu'il statue au fond sur le reste de l’affaire.
L’ensemble de ce décret
s’appliquera dès le 1er novembre prochain.
Alexis
Duvauchelle
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