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Lors de sa rentrée au Palais des congrès de Paris, la dernière cuvée d’élèves-avocats de l’EFB a notamment été invitée à « s’imprégner » des notions d’éthique et de déontologie. Dans une société en pleine mutation, Richard Malka, parrain de la promotion, a de son côté enjoint les futures robes noires à faire usage de leur liberté de parole. « Vous êtes les derniers à être libres ! » a-t-il assuré. Compte rendu.
Le 6 janvier, ils étaient 1 558 élèves-avocats à se presser, fiers et un peu impressionnés, aussi, devant les portes du Palais des congrès, place de la Porte Maillot, à l’occasion de leur rentrée solennelle. Après une précédente édition exceptionnellement en distanciel, c’est devant la cour d’appel de Paris délocalisée, comme le veut la tradition, que la promotion 2022-2023 de l’EFB, légèrement moins nombreuse que sa prédécesseure du fait d’un examen particulièrement redoutable, a prêté son « petit serment », main levée et masque sur le nez. À la lecture de la fameuse formule par le directeur de greffe, « Je jure de conserver le secret de tous les faits et actes dont j’aurai eu connaissance en cours de formation ou de stage », et au signal du Premier président, dans un grincement de fauteuils coordonné, une vague de timides « je le jure » a parcouru les rangs.
« C’est un moment important que vous vivez aujourd’hui, un moment fondateur, le début d’une longue et belle histoire professionnelle. Votre serment n’est pas encore celui de l’avocat, (...) mais il vous engage personnellement et moralement au secret professionnel, au-delà d’une simple obligation de confidentialité contractuellement prévue » a rappelé le Premier président de la Cour d’appel de Paris Jean-Michel Hayat. En écho, le procureur général Rémy Heitz n’a pas manqué de souligner que ce serment n’a de petit « que le nom ». « C’est votre premier serment, qualifié de “promissoire”, en ce qu’il comporte une promesse, un engagement fort. [Votre] unisson ne doit pas occulter le fait que ce serment vous engage individuellement, personnellement et très fortement. (...) Vous allez avoir accès à des informations d’une sensibilité particulière, qui mettent en cause des intérêts patrimoniaux parfois considérables, mais aussi et surtout l’honneur d’hommes et de femmes impliqués à un titre ou à un autre – victimes, auteurs – dans des procédures particulières. C’est la force de ce serment qui fondera la confiance de ceux qui se tourneront vers vous dans des moments souvent difficiles de leur vie. En vous, vos interlocuteurs verront des professionnels assermentés. (...) Le serment est donc un acte essentiel et profond. Ce n’est pas seulement une formalité, c’est un moment solennel, un rite de passage, le sésame qui va vous permettre de suivre pendant les 18 mois à venir la formation dispensée par l’EFB. »
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