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Élection présidentielle : quelles propositions des candidats pour les entreprises ?


mercredi 6 avril 20225 min
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Augmentation du salaire minimum, pouvoir d’achat, âge de départ à la retraite… sont des thèmes qui reviennent chez la plupart des candidats. À quelques jours du premier tour des élections présidentielles, cest loccasion de sintéresser aux propositions des candidats pour les entreprises.

                                                   

 

Emmanuel Macron

Le candidat et président sortant a annoncé peu de nouvelles mesures pour les entreprises. En cas de réélection, Emmanuel Macron mènera la même politique en termes d’entreprise. 

Pour réindustrialiser la France et soulager l’industrie et l’agriculture, le candidat de LaREM suggère de réduire les impôts de production, en supprimant, entre autres, la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE) pour toutes les entreprises.

Il s’engage à baisser les charges pour les indépendants : le revenu augmenterait de 550 euros par an pour un employé en freelance gagne l’équivalent du Smic.

Emmanuel Macron envisage que les salariés puissent choisir de travailler plus à certains moments de leur vie et moins à d’autres, via la mise en place d’un « compte épargne-temps universel ». Ce dispositif, indique-t-il, permettra aux salariés de stocker des jours de congés non posés afin de les utiliser plus tard, dans le but d’aider ces derniers à concilier vie familiale et vie professionnelle. Pour faciliter le retour à l’emploi des jeunes parents, il garantit également une solution de garde sera accessible pour tous les parents d’enfant de moins de trois ans.

Le président sortant entend aussi tripler la prime dite « Macron » mise en place pour les travailleurs, et instaurer une prime de pouvoir d’achat allant jusqu’à 6 000euros, dès cet été. Les deux primes seraient exonérées d’impôt et de charge.

À la même période, serait mis en place le relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, en prenant en compte les cas d’incapacité et les carrières longues ou pénibles. La pension minimale à taux plein serait quant à elle augmentée à 1 100 euros par mois. Par ailleurs, le Revenu de Solidarité Active (RSA) serait conditionné à une activité effective permettant l’insertion. En effet, les personnes ayant droit au RSA devraient en contrepartie consacrer 15 à 20 heures hebdomadaires à une activité.

Le candidat souhaite voir se développer l’innovation et les filières françaises en achetant local, mais aussi en soutenant des projets majeurs pour l’avenir tels des mini-lanceurs spatiaux, biomédicaments, réacteurs nucléaires de troisième et quatrième générations…

 

 

Marine le Pen

En matière de retraite, Marine Le Pen propose l’instauration d’un système progressif. Elle imagine toujours une retraite à 60 ans avec 40 annuités, mais plus pour tout le monde, comme elle l’avait envisagé au départ : l’âge légal de départ serait fonction de la date d’entrée dans la vie active. Seuls ceux qui ont commencé une carrière professionnelle entre 17 et 20 ans bénéficieraient d’une retraite à taux plein à 60 ans s’ils ont cotisé quarante ans (160 trimestres). Parmi ses mesures phares, la candidate annonce aussi vouloir supprimer l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les cinq premières années, afin d’éviter leur départ à l’étranger. Elle compte également exonérer de cotisations patronales toute revalorisation salariale de 10% de ceux gagnant jusqu’à trois Smic.

Comme beaucoup de ses concurrents, la candidate du Rassemblement national ambitionne par ailleurs de réorienter l’économie vers le local. Elle défend le «  principe du localisme » et le « patriotisme économique », une politique qui met l’accent sur le contrôle interne de l’économie, du travail et la formation de capital, ainsi que sur l’imposition de droit des douanes. 

La candidate de l’extrême droite affirme que l’épargne « atteint aujourd’hui des niveaux très élevés, et il apparaît pertinent de l’orienter vers le développement économique de notre pays ». Elle propose donc la mise en place d’un Fonds souverain français (FSF) dont le capital est destiné à l’investissement dans l’économie française, mais également dans des actifs stratégiques pour la souveraineté de la France à l’étranger, comme les matières premières énergétiques. En permettant une mobilisation de l’épargne, Marine Le Pen offre la possibilité aux Français qui le souhaitent de s’y associer. Le FSF doit garantir aux Français qui y auront investi une rémunération d’au moins 2 %, laquelle devrait augmenter progressivement tout au long du mandat.

La candidate du Rassemblement national estime par ailleurs que les TPE-PME sont le « gisement des emplois de demain » et le « meilleur levier de l’enracinement territorial ».

Dans ce sens, les TPE et PME seraient les premières concernées par la baisse des impôts de production qui devrait être mise en place dès les premiers Mélenchon mois de son quinquennat.

La candidate souhaite en outre abandonner la Cotisation foncière des entreprises (CFE) ainsi que la Contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) dans les zones de relocalisation.

Pour favoriser le développement et l’installation d’entreprises créatrices d’activités et d’emplois, Marine Le Pen veut renforcer le maillage territorial en infrastructures de transports, mais aussi numériques et énergétiques. La candidate d’extrême droite relancerait également la prime d’aménagement des territoires qui avait, selon elle, « montré toute son efficacité  »

Enfin, pour les TPE-PME, la candidate du Rassemblement national veut supprimer les impôts sur les transmissions d’entreprises. Elle aspire aussi à sortir de l’Europe pour réorienter les charges du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) vers les TPE et PME.

 

 

Jean-Luc Mélenchon

S’il est élu, le candidat insoumis envisage de mettre en place un fonds d’accompagnement à la transition numérique pour les TPE et PME, mais aussi une caisse de péréquation inter-entreprises financée grâce à un barème progressif, afin de mutualiser la contribution sociale entre les petites et les grandes entreprises. Un quota maximal de contrats précaires dans les entreprises sera instauré à hauteur de 10 % pour les PME et 5 % pour les entreprises, garantit-il. 

Jean-Luc Mélenchon propose également une réduction des taxes, en abaissant par exemple les impôts de production, en concertation avec les collectivités. Les entreprises qui s’implanteront dans des territoires ruraux auront droit à des exonérations fiscales renforcées.

Et pour les salariés, le candidat de la France insoumise veut faciliter le versement d’actions gratuites par des simplifications administratives et des allègements fiscaux, et augmenter leur représentation dans les conseils d’administration. 

La durée légale des 35 heures serait « vraiment appliquée », et les heures supplémentaires seront majorées à 25 % cotisations incluses, pour les quatre premières heures, et 50 % au-delà. Pour les employés de nuit et dans les métiers pénibles, la durée légale serait de 32 heures de travail hebdomadaire, généralisée par la négociation collective. Si le candidat est élu, le Smic sera revalorisé à 1 400 euros net et un écart de salaire minimum sera instauré dans les entreprises. 

Jean-Luc Mélenchon propose enfin la mise en place « d’un droit au temps », un outil qui rassemble les droits et congés existants des salariés afin qu’ils puissent en choisir plus librement leur utilisation. Une semaine de congés payés en plus sera accordée, promet-il. 

Afin d’atteindre le plein emploi, les chômeurs de longue durée se verront proposer, sur la base du volontariat, une embauche dans un secteur d’urgence, de la transition écologique et l’action sociale, pour une rémunération d’au moins un Smic revalorisé, assure Jean-Luc Mélenchon.

 



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