Entretien avec André-Paul Bahuon

Expert-comptable, commissaire aux comptes, André-Paul Bahuon a fondé Créatis Groupe. Président de l’IFEC en 1998, vice-présidence de l’UNAPL en 1999, il a été président de l’Ordre des Experts-Comptables Paris Île-de-France de 2004 à 2008. L’actuel Président de la CCEF (Compagnie des Conseils et Experts Financiers) est également devenu administrateur d’AG2R La Mondiale en tant que président du comité d’audit et des comptes et vice-président du conseil de surveillance d’INTERFIMO-LCL.

André-Paul Bahuon, si vous étiez...

Un défaut : Engagé sans compter pour être utile, découvrir, débattre, être acteur de changement, je gère mes passions comme un égoïste. « La passion est-elle un défaut ? ».

Une qualité : Un triptyque peut me caractériser : combativité, persévérance et humilité.

Une devise : Un mot pour devise : « OSER ». Oser aller vers l’autre, Oser entreprendre, Oser fédérer, Oser se tromper, Oser écouter.

Un livre : J’ai été marqué par les « Mémoires d’Outre-Tombe » de Chateaubriand, et sensible à la biographie d’émile Zola réalisée par Henri Mitterrand, ces deux ouvrages couvrant une période importante de l’Histoire de France. Plus légers, j’ai apprécié L’Exposition coloniale d’Éric Orsenna et l’Île du jour d’avant d’Umberto Eco. Infatigable lecteur, j’avale livres, bandes dessinées, essais, romans de tout genre dès que j’en prends le moment. Je vais de Le Clezio, Houellebecq, Nothomb à Vargas ou Grisham sans complexes. Seul le plaisir de me retrouver avec le livre m’importe.

Un tableau : Au musée d’Orsay, parmi les œuvres du 19^e siècle, celle qui a le plus frappé mon imagination, est « L’Origine du Monde » de Gustave Courbet.

Au-delà de l’aspect provocateur pour l’époque, il exprime l’inconnu, mais aussi tellement de choses dans le cadre de notre société judéo-chrétienne. Il fallait OSER !

Mon éclectisme, m’entraîne aussi vers des œuvres contemporaines, et je vais flâner dans les musées d’art moderne, ce qui me permet d’admirer des œuvres, même celles qui sont moins de l’art que du « foutage de gueule ».

Une œuvre me permet de conserver mon âme d’enfant : la « Fée Electricité » de Raoul Duffy.

Un juron : Le mot attribué à Cambronne, est le juron le plus spontané. En fonction de sa prononciation il exprime la surprise, la déception, la colère, l’admiration, la répulsion. Plus désuets, il m’arrive de dire « corne de bique » ou « saperlipopette »

Un contemporain du sexe opposé : Madame Christine Lagarde. Mon parcours m’a permis de pouvoir travailler avec elle à deux reprises alors qu’elle était ministre de la France. Ses compétences, son itinéraire professionnel forcent le respect, sa disponibilité, sa personnalité amènent l’expression de l’admiration.

Un plat : J’affectionne particulièrement de pouvoir élaborer et goûter « l’Osso Bucco » arrosé d’un Montepulciano. C’est un plat qui regorge de saveurs et de couleurs ! Mon enfance restera bercée, aussi, par deux plats que préparait ma maman : un succulent pâté de lapin, et un riz au lait à tomber par terre.

Un personnage historique : Charles de Gaulle me vient en tête, pour ses qualités de visionnaire, et son comportement humble, sans oublier sa dimension humaniste, malgré qu’il fut un guerrier ! Il a « osé » contre tous à des moments fatals pour notre Nation !

Un rêve : Je crois à la générosité naturelle de l’Homme, au monde meilleur que nous pourrions laisser à nos enfants et petits-enfants. Mon rêve est de permettre à chacun, demain, de pouvoir vivre le mieux possible sur notre planète bleue. C’est de mettre les progrès réalisés en toute matière au service de l’humanité.

 Un autre métier : Il s’en est fallu de peu que je progresse dans le monde de la restauration : racines obligent !

Mais j’étais aussi attiré par les études de droit d’où sûrement mon goût pour l’interprofessionnalité. (…)

Propos recueillis par Clémence Thévenot

Retrouvez la suite de cet entretien dans le Journal Spécial des Sociétés n° 53 du 6 juillet 2016

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