Entretien spécial élections au Barreau de Paris avec Élizabeth Oster

Élizabeth Oster, Si vous étiez…

Un défaut : Un optimisme à toute épreuve. Sans espoir, la vie n’est qu’un long couloir morose, qui vous assomme par la médiocrité de ses contraintes. L’espoir est un manuel de survie : c’est se dire que tout pourrait être pire, mais surtout que tout sera bientôt bien mieux. Et que déjà, ce n’est pas si mal. C’est aussi donner sa chance à l’impossible, tordre le cou aux idées reçues, et aux ratiocinations obstruant notre quotidien.

Il faut avoir le goût du risque, savoir se perdre dans la forêt, pour mieux en apercevoir les beautés. Cette qualité éminemment sympathique ne vous rend cependant pas la vie plus simple pour autant. Car tout optimiste sincère est un concentré d’exigences, en vue d’une amélioration de ce qui existe, et ses préoccupations ne sont pas forcément les mieux partagées… D’où un caractère jugé parfois difficile, mais ce n’est qu’un excès d’optimisme !

Une qualité : La détermination, qui est la seconde jambe de l’optimiste, qui lui permet de garder le cap, de ne pas trop regarder derrière soi les échecs, et de les surmonter. C’est d’ailleurs le contraire de l’entêtement, qui est une stagnation : il faut savoir lâcher prise, contourner certains obstacles au lieu de s’évertuer à les franchir, tout en conservant sa volonté intacte, sans s’égarer dans des compromissions.

Une devise : « Audacia et Sapientia », « Audace et Sagesse », c’est en fait la devise de mon compagnon. Je l’ai faite mienne. Elle concentre les qualités d’un honnête homme ou femme.

Un livre : Un livre est un compagnon permanent qui peut former votre pensée ou simplement distraire. Ce serait donc plutôt des livres que je parlerais et qui doivent pour moi être à portée de main, dans ma chambre ou dans ma cuisine. Une révélation de jeunesse, Dostoievski, qui a été, un catalyseur, par la puissance de ses caractères, la grandeur de l’âme slave où se mêlent burlesque et infini…

Un tableau : Le baiser de Klimt. Intemporel, moment d’éternité volé.

Un juron : Ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais parfois un petit « twit » mot qui veut dire « crétin », avant d’être généralisé sur Internet, pourrait m’échapper… Mère british oblige.

Un contemporain du sexe opposé : Mon compagnon pour sa force de persuasion et sa bonne humeur.

Un plat : Un bon jarret de porc aux navets confits, emblématique des longues cuissons dans une winstub alsacienne avec un riesling gouleyant, une gravure de Hansi au mur, et un feu de bois ! C’est mon côté alsacien qui parle.

Un personnage historique : À moitié anglaise, je vous répondrais Winston Churchill mais à moitié française, je vous réponds Charles de Gaulle qui incarne à lui seul la grandeur de la France, le devoir de résistance, le sens du sacrifice et de l’engagement.

 Un rêve : Pour moi, parler russe, chinois, grec, japonais, être ma propre tour de Babel : le monde s’ouvre à vous. Pour l’humanité, un espoir de paix face à la multiplication des conflits, et des haines destructrices.

Un autre métier : Joueuse de tennis : seule face à l’adversaire. Le goût du défi, et du combat. Jusqu’à la balle de match rien n’est joué : l’engagement est total.

Une réforme/une loi : La Déclaration Universelle des droits de l’Homme et du Citoyen : 17?articles qui posent les premières pierres de l’État de Droit.

Propos recueillis par Clémence Thévenot

Retrouvez les entretiens des candidats aux élections du Bâtonnat de Paris dans le Journal Spécial des Sociétés

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