Faire justice soi-même : zoom sur le vigilantisme

Lynchage, escadrons de la mort, jugement arbitraire, certains citoyens s’estiment investis de pouvoirs policiers et juridiques, justifiant leur intervention en expliquant qu’elle pallie les insuffisances des autorités légitimes. Tel est le constat rapporté lors du séminaire « Faire justice soi-même, les citoyens tentés par les armes » de l’IHEMI de mars dernier. La pratique, rare en France, a pris sa source aux États-Unis avant de s’exporter.

Le vigilantisme est un anglicisme « vigilantism » (vigilance) qui vient lui-même du terme espagnol « vigilantes » (veilleurs). Ce mot désigne une forme d'autojustice. Il définit une personne, un couple, un groupe. Il agit au nom du collectif qui, selon lui, lui accorde le droit de punir. Le vigilantisme mène des actions souvent violentes et illégales. Il prétend avoir pour vocation de maintenir l'ordre, d'appliquer la justice, de préserver la morale, etc. Mais le recours à la violence légitime relève du seul État. Ces justiciers hors la loi sont nés de la culture américaine. Les personnages de westerns ou les comics d’Avengers en sont de bons exemples.

L’origine américaine

Entre le Mexique et les USA sévissent des miliciens américains qui se prétendent experts en sécurité et élaborent des techniques pour surveiller la frontière. Leur critique des forces de l'ordre légitimes leur sert de justification. Dans l’obédience de Donald Trump, ces acteurs se sont comportés en animateurs de mouvements sociaux pendant la période troublée des dernières élections. Leur activité anti-immigration dépasse la simple coercition.

Le vigilantisme anti-immigration, notamment en Arizona, est très controversé. Pour ses détracteurs, il est animé par des groupes haineux, alors que les vigilantes, eux, se voient comme des patriotes. Damien Simonneau, maître de conférences en science politique INALCO, rappelle à l’occasion des Rendez-vous de la recherche de l’Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur dans le cadre du