Faut-il dire adieu à la mondialisation ?

mercredi 6 mars 20242 min

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Après la mondialisation à tout crin, le XXIe siècle entre-t-il dans l’ère de la déglobalisation ? Bousculé ces dernières années par des crises conjoncturelles qui ont exposé ses failles systémiques, l’organe économique mondial encore enrhumé par la crise du Covid semble avoir développé une réponse immunitaire qui chamboule son fonctionnement. Points de vue croisés de chercheurs sur les transformations à l’œuvre.

La crise de la Covid aurait-elle mis un coup d’arrêt décisif à la mondialisation ? Retour des taxations aux frontières européennes, multiplication des conflits commerciaux, replis nationaux… La machine bien huilée de la globalisation semble s’être enrayée à la suite de l’épidémie. Au point que les chercheurs évoquent dorénavant un phénomène de « démondialisation » qui toucherait les champs politique, économique et financier.

Le 15 février dernier, plusieurs d’entre eux ont croisé leurs regards pour démêler les tenants et aboutissants de ce phénomène lors d’une visioconférence organisée par l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), dont la revue s’interroge dans son numéro d’hiver sur les « nouvelles formes de globalisation ».

« L’origine du terme de démondialisation ou déglobalisation remonte à Walden Bello [sociologue philippin, auteur de Deglobalization, inédit en France, ndlr] en 2002, qui le forge pour qualifier le processus de restructuration du système économique et politique mondial consécutif à la crise asiatique de 1998, rappelle Medhi Abbas, maître de conférences à l’Université Grenoble Alpes et co-directeur de la revue. Mais aujourd'hui, ce terme qualifierait plutôt le renversement des tendances structurantes, des rapports économiques et politiques internationaux, des relations économiques internationales et de la géopolitique. »

Ces dernières décennies, la notion de globalisation économique a été associée à « la croissance globale, à l'émergence de nouvelles puissances économiques, à la sortie de la pauvreté d'un nombre important de personnes, à la stabilité, à la sécurité, voire