François Hollande devant le Congrès : ce qu'il faut retenir

Lundi 16 novembre, pour la troisième fois dans l’Histoire depuis Adolphe Thiers, un Président français s’exprimait devant le Parlement réuni en Congrès. A la suite des attaques sanglantes du 13 novembre, le Président de la République a annoncé une batterie de mesures inédites pour renforcer la sécurité des citoyens et la défense du pays dans une « guerre  contre l’Etat Islamique ». En voici les lignes principales. 

« Une seule et unique grande coalition »

"La France est en guerre". C’est avec ces mots que François Hollande a débuté son discours. « La Syrie est devenue la plus grande fabrique de terroristes que le monde ait connu, et la communauté internationale est divisée et incohérente » a reconnu le Président, affirmant qu’il rencontrerait ses homologues américain et russe Barack Obama et Vladimir Poutine, « dans les jours à venir » pour discuter d’une « seule et unique grande coalition ».

Evolution de la Constitution

Mr Hollande entend modifier la Constitution en ses articles concernant l’état d’urgence, les pleins pouvoirs (article 16) et l’état de siège (article 36), qui datent de 1955, et ne sont donc « pas conforme à l’état des technologies et menaces que nous connaissons aujourd’hui. » Cette évolution pointe une modernisation nécessaire du texte suprême pour permettre une application contemporaine de ses articles, plus adaptés à la situation actuelle.

Renforcement des moyens

« J’ai également conscience qu’il nous faut augmenter les moyens », affirme le Président François Hollande. L’annonce de la création d’un total de 8 500 nouveaux postes, dans la police, la justice, les douanes, participera à un « effort considérable assumé par le Gouvernement [qui] permettra de restaurer le potentiel des forces de sécurité au niveau qu’elles connaissaient en 2007 ». En outre, l’armée ne connaîtra aucune diminution d’effectif jusqu’en 2019, et une vaste réorganisation sera opérée au bénéfice de la cyber-défense et des services de renseignement.

« Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité »

Ainsi, François Hollande l’a assumé devant le Congrès, ces mesures se traduiront nécessairement pas un surcroît de dépense et seront donc intégrées au projet de loi de finance 2016 actuellement étudié par le Parlement. Le Président d’insister sur le fait que « dans ces circonstances, le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité ».

COP21, régionales…

Enfin, le Président de la République a confirmé le maintien de la tenue de la grande conférence de Paris sur le climat, qui doit accueillir dès la fin du mois plus d’une centaine de chefs d’Etats et de Gouvernement du monde entier. Ce sera un moment « d’espérance et de solidarité », précise François Hollande, car ils seront là pour « dire à la France, pays de liberté, combien le monde entier est solidaire et doit se mobiliser pour lutter contre le terrorisme. »

De même, les élections régionales de décembre se tiendront aux dates prévues.

« Nous éradiquerons le terrorisme pour que la France continue à montrer le chemin », a conclu François Hollande avant d’être acclamé par le Parlement. 

Marie-Stéphanie Servos