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Mardi 22 mars 2016, à Bruxelles, l’Europe a été touchée au coeur. Les mêmes images insoutenables, qui, en quatre mois, n’ont pas eu le temps de s’estomper, nous frappent à nouveau d’effroi. Le même réseau de terroristes a pu ensanglanter Paris, et maintenant la capitale belge, assassinant 161 personnes au total. Les djihadistes se jouent des frontières. L’Europe peine à coopérer pour les arrêter. Les failles en matière de police et de renseignement sont béantes.
Pourtant, parce qu’ils atteignent les symboles de l’Europe, parce qu’ils tuent les Européens pour ce qu’ils sont : un peuple libre, ouvert, plein de vie, la réponse doit être européenne. Les spécialistes le disent : cela va durer, peut-être 20 ans, peut-être plus. Faut-il attendre ? Non.
Quand le conseiller d’un Ministre de haut rang fustige les « égoïsmes nationaux » et la « lourdeur hallucinante » de la bureaucratie européenne, le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, déclare : « pendant qu’on ergote, des migrants meurent et des terroristes rentrent ». Et le Président François Hollande, lui, s’impatiente : « Il faut passer des mots aux actes ! »
À défaut de pouvoir créer une agence européenne du renseignement, parce que le traité de Lisbonne impose la souveraineté de chaque État en matière de sécurité, l’Europe doit renforcer l’efficacité des échanges bilatéraux dans le domaine. Il existe le SIS (système d’information Schengen), recensant les informations sur les demandeurs d’asile, Eurodac, qui réunit les empreintes digitales ou encore le système informatique Europol. Jeudi 24 mars, à l’issue d’une réunion exceptionnelle, les Ministres de l’Intérieur et de la Justice de l’Union européenne se sont engagés à une meilleure interconnexion entre ces différentes bases de données européennes. Certes, mais ce n’est pas une première. Une fois encore, il a aussi été question du fameux « PNR » (passenger name record), le fichier européen des passagers aériens. Un projet en négociation depuis 2011…
Ces attentats révèlent les failles sécuritaires européennes, mais ne doivent pas faire douter de l’Europe. Au contraire, cet électrochoc doit pousser les 28 à agir. Vraiment.
Victor Bretonnier
Retrouver les réactions et hommages des institutions dans le Journal Spécial des Sociétés n° 24 du 26 mars 2014
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