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« Il s’agit d’un changement de monde ». Le philosophe Michel Serres qualifie ainsi la révolution numérique que nous connaissons. Le scientifique Joël de Rosnay, lui, précise : « Le numérique, ce n’est pas le savoir-faire de l’utilisation des outils. Le numérique, c’est une culture transgénérationnelle ». Certains sont sans doute étourdis par l’avalanche d’évènements, de rapports et de campagnes de communication des institutions. Et effectivement, il n’est pas toujours évident d’y voir clair entre tous ces termes barbares : les créations d’ « incubateurs », les « hackathons » ou encore les startups. Mais on aurait tort de croire qu’il s’agit là d’une mode, ou de quelque chose de passager. Le MEDEF l’a bien compris en organisant son université du numérique. Pour Pierre Gattaz, Président du MEDEF, le numérique représente l’un des trois axes de la croissance. Selon lui, il « va inonder toutes les filières, compresser le temps, l’espace, les coûts ».
Mais cette croissance ne se créera pas simplement en utilisant les nouveaux outils du numérique. « Être sur internet ne suffit pas », selon Joël de Rosnay, car la disruption, l’ubérisation créées par ces entreprises du numérique changent le mode de travail. Le scientifique ajoute : « il faut aller vers l’entreprise digitale, et bouleverser, totalement, de haut en bas la hiérarchie ».
Devant des centaines de dirigeants réunis au MEDEF, Thierry Mandon, Secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, a fait plusieurs annonces dans ce sens. Il a déclaré que la transformation numérique des universités était en marche et a discuté avec Pierre Gattaz de la formation des cadres à la nouvelle forme de management qu’induit le numérique.
Toutes les réflexions de cette université du numérique doivent s’appliquer. Il en va de l’adaptation des entreprises françaises à cette révolution, parfois violente, dans laquelle on peut être « à table ou dans l’assiette » pour reprendre le slogan de l’événement.
Pour Muriel Pénicaud, Directrice Générale de Business France, l’enjeu est également, pour la France, de rester « parmi les meilleurs ».
Victor Bretonnier
Retrouvez l’Université numérique du MEDEF dans le Journal Spécial des Sociétés n° 25 du 30 mars 2016
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