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« Cette année fut une année d’orage ». Après un an à la tête de la Fédération nationale des Unions de Jeunes avocats (FNUJA), Matthieu Dulucq a dressé un bilan exhaustif. Il est revenu sur les événements exceptionnels, « souvent utilisés pour justifier la construction d’un droit d’exception », et les réformes, notamment celle de la procédure pénale, qui, une fois de plus, vient « renforcer les pouvoirs des parquets ». Le 73e congrès de la FNUJA s’est déroulé à Nancy du 4 au 8 mai 2016. Jean-Jacques Urvoas, très occupé par le projet de loi « justice du XXIe siècle », a dû décliner l’invitation de la fédération.
Le Bureau de la FNUJA se compose de neuf membres élus pour un an, chaque congrès marque donc l’élection d’un nouveau président. Cette année, Emilie Chandler (remplacée au poste de vice-présidente par Alexandra Boisramé) a été élue. A l’occasion de son discours de candidature, elle a déclaré : « Le jeune avocat doit être sur tous les fronts : le numérique, le présentiel, la compétence au service du client dans le respect de la déontologie, et le développement des liens avec d’autres professions potentiellement prescriptrices ». Elle est aussi revenue sur des réformes récentes : « Lorsque par voie d’amendement, sous couvert de justice du XXIe siècle et de désengorgement des juridictions pour les litiges simples, nous apprenons que le notaire interviendrait pour " homologuer ", de facto, les conventions de divorce par consentement mutuel, il nous faut être sur le front ».
Organe exécutif de la Fédération, le Bureau applique, sous la direction du président, les décisions prises par le congrès. En effet, un certain nombre de motions ont été votées. Par exemple, dans les domaines des libertés individuelles et de la police administrative, la FNUJA « rappelle que l’autorité judiciaire est gardienne de la liberté individuelle et que l’article 66 de la Constitution prévaut même en situation exceptionnelle ». Elle regrette en outre « que, contrairement au préjudice d’une détention provisoire injustifiée, celui consécutif à une mesure de police administrative infondée n’ouvre pas droit à réparation par le biais d’un régime spécifique d’indemnisation » et «préconise en conséquence l’instauration d’un tel régime».
Victor Bretonnier
Retrouvez le 73e congrès de la FNUJA dans le Journal Spécial des Sociétés n° 44 du 4 juin 2016
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