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Gwenola Joly-Coz succède à Thierry Hanouet
à la tête de la juridiction, dans un Palais de Justice flambant neuf.
Résolument engagée et déterminée, la nouvelle cheffe de cour devra faire face à
bien des chantiers, dans un contexte lourdement marqué par la crise
sanitaire.
« Vous êtes une femme ouverte sur le
monde, une femme de conviction. Vos compétences, votre détermination et
l’attention que vous saurez porter à cette cour, à ses magistrats, à ses
fonctionnaires, à ses partenaires vous seront essentielles pour réussir dans
vos nouvelles fonctions. »
C’est en ces termes que Dominique Nolet, doyenne des présidents de chambre de
la cour d’appel de Poitiers, a chaleureusement accueilli la nouvelle cheffe de
la juridiction, première femme à ce poste.
Gwenola Joly-Coz prend donc la suite de Thierry
Hanouet. Parti à la retraite, ce dernier s’est « toujours défini comme un
magistrat du siège ». « Fils et petit-fils d’ouvrier, étudiant
boursier, M. Hanouet a souhaité devenir magistrat pour faire vivre son
idéal démocratique au quotidien », a assuré Dominique Nolet. Pour la
procureure générale Dominique Moyal, il s’agissait d’un « fin juriste »,
doté d'un « sens de l'humour très british », avec qui elle espère
avoir « formé un tandem heureux et aussi efficace que possible ».
« Lui succéder sera une gageure. Je prendrai notamment un soin particulier
à poursuivre les excellentes relations entretenues avec Madame la procureure
générale, au bénéfice de l'équilibre des missions de la cour, pénales et
civiles », s’est engagée, en réponse, la Première présidente.
GJC, « femme d’engagement »
Dominique Nolet n’a pas manqué de saluer
la richesse de la carrière de la nouvelle cheffe de cour, débutée en 1992 comme
juge d’instruction à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. « Puis vous avez
traversé l’océan pour prendre les fonctions de juge d’instruction à Cayenne et
vous êtes revenue à Nantes en qualité de juge en 1999 », a rapporté la
présidente de chambre. Gwenola Joly-Coz devient par la suite cheffe de
juridiction à Mamoudzou (Mayotte), en 2004, puis à Thonon-les-Bains, en
Haute-Savoie. En 2010, elle intègre l’inspection des services judiciaires,
avant de devenir directrice de cabinet de la secrétaire d’État chargée des
droits des femmes, Pascale Boistard. Elle « renoue avec les fonctions
judiciaires » en 2016, en prenant la tête du tribunal de grande instance
de Pontoise.
Un parcours « marqué par la mobilité
géographique, mais également la mobilité fonctionnelle » qui a permis à la
magistrate de connaître « de l’intérieur les rouages de l’État » et
d’être « au plus près du travail législatif », a souligné Dominique
Nolet.
Au-delà, cette dernière a également loué
la « curiosité intellectuelle » de la nouvelle Première
présidente : « Si, comme nombre d’entre nous, vous avez fait des
études de droit traditionnelles, vous n’avez jamais cessé de vouloir élargir le
champ de vos compétences. C’est ainsi qu’en 2002 vous avez été diplômée de
l’Institut des hautes études de défense nationale, vous avec passé en 2014 le
certificat du cycle interministériel en gestion publique, et, enfin, vous avez
été diplômée de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la
justice en 2018. »
La présidente de chambre a enfin rendu
hommage à son combat en faveur de l’égalité femmes/hommes, rappelant que
Gwenola Joly-Coz accordait à la place des femmes dans la société – et notamment
dans la justice – une attention toute particulière. Membre de l’association
Femmes de justice, la magistrate s’est également illustrée ces dernières années
par la rédaction de chroniques sur « les femmes symboles de notre histoire
judiciaire » et par sa prise de parole lors de séminaires et colloques
dédiés à ce sujet.
« Vous ne manquez jamais une
occasion de mettre en avant le parcours de femmes pionnières qui, à leur
époque, dans leur métier, ont su se faire une place et ouvrir la voie
à d'autres – nous ouvrir la voie », a renchéri, pour sa part, la
procureure générale, qui a soutenu auprès de la nouvelle cheffe de cour que la
cause des femmes la comptait « parmi ses meilleurs défenseurs ».
Dominique Moyal a par ailleurs indiqué que
l’ancienne présidente du tribunal judiciaire de Pontoise avait fait de la
juridiction un site pilote pour l’expérimentation du bracelet anti-rapprochement,
dispositif novateur visant à tenir à distance des victimes leurs conjoints ou
ex-conjoints violents via un système de géolocalisation permettant de
déclencher une d'alerte le cas échéant. Un pas important dans la lutte contre
les violences faites aux femmes et la prévention des féminicides.
« Je vous sais une femme
d'engagement. Vous avez démontré en de nombreuses occasions votre
détermination, votre courage et votre attachement au service public de la
Justice, a énoncé la procureure générale à l’attention de sa collègue. Nos
premiers contacts augurent d'une franche et loyale collaboration qui signera,
j'en suis persuadée, une dyarchie aussi harmonieuse qu'efficace. »
Dominique Moyal a ainsi souhaité la
bienvenue à Gwenola Joly-Coz « à la tête de cette belle cour d'appel de
Poitiers », et lui a souhaité une « pleine réussite », sans
oublier d’adresser ses félicitations aux quatre nouveaux magistrats de la cour
d'appel, installés en septembre.
Une Première présidente attachée à la notion « d’équipe de justice »
« Nos figures masquées nous privent
des visages et cela me pèse à l'heure des premières rencontres », a
regretté Gwenola Joly-Coz. En dépit du comité anormalement réduit – Covid
oblige – réuni pour célébrer son installation, la nouvelle présidente de la
cour d’appel de Poitiers ne s’est toutefois pas départie de son sourire, et n’a
pas manqué de remercier Dominique Nolet et Dominique Moyal pour leur accueil.
Elle a également dit toute sa reconnaissance à Bernard Keime, Premier président
de la cour d'appel de Versailles, pour son soutien « tout au long du
parcours de sélection pour atteindre ces hautes responsabilités », et à
Eric Corbaux, procureur de la République du tribunal judiciaire de
Pontoise : « Ensemble, nous avons conçu une politique de juridiction
pour lutter contre les violences faites aux femmes. Je suis touchée de votre
présence que je regarde comme la marque notre estime réciproque », lui
a-t-elle assuré.
La Première présidente s’est ensuite
adressée aux bâtonniers présents. Elle leur a certifié que les relations
magistrats-avocats étaient un sujet « essentiel », replacé « au
centre » de leur « actualité commune » par une « année
mouvementée ». « Les deux grandes professions du droit doivent
entretenir des liens constants, naturels et simples », a-t-elle estimé,
avant d’appeler à « favoriser l'évidence et le dynamisme d'une vie de
communauté judiciaire fondée sur le respect des rôles de chacun ».
Gwenola Joly-Coz a également montré toute
son estime pour le travail accompli par les fonctionnaires de justice, qu’elle
a qualifiés de « rouages profonds des juridictions ». « Votre
connaissance du réel, votre lien avec le public, votre opiniâtreté à exercer
des tâches sans cesse alourdies par les textes, sont en tout point remarquables
et vous l'avez encore prouvé lors de la période de confinement », a-t-elle
martelé, précisant son attachement à la notion « d'équipe de justice »,
et invitant à la réflexion commune et à l’organisation partagée.
Enfin, la cheffe de cour a eu quelques
mots, bien sûr, pour ses pairs magistrats. « Votre rôle [est de]
“transformer le droit en justice”. En effet la loi est toujours complexe,
souvent changeante, parfois obscure. Il lui faut un interprète. Portalis
l'exprimait ainsi : “la loi n'est rien sans le magistrat”. C'est dans ce
travail de création du droit positif que réside la grandeur de notre métier, et
je connais votre investissement de chaque jour dans cette mission », a
garanti Gwenola Joly-Coz. « Vous pouvez être fiers d'être les garants de
l'État de droit, des libertés publiques, du débat contradictoire entre les
parties. D'être des juges, loin de pratiques archaïques ou de traditions
surannées, qui doutent, s'interrogent, se forment, pour mériter la confiance
des citoyens (...) Ce sera un honneur d'être, au sein de ce ressort, à la tête
de juges tels que je viens de les décrire. »
Des chantiers, au sens propre et figuré
Un ressort qui a connu de nombreux
chantiers dernièrement, au sens figuré « comme au sens propre du terme »,
s’est amusée Dominique Moyal, en référence à la construction du nouveau Palais
de Justice, qui regroupe sur un même site, suite au déménagement intervenu en
avril 2019, toutes les juridictions de Poitiers ainsi que le SAR. Très
impliquée avec l’ancien chef de cour dans cette nouvelle organisation, la
procureure générale a témoigné d’une « charge lourde mais ô combien passionnante ».
Dominique Moyal a également indiqué avoir,
aux côtés de Thierry Hanouet, « réanimé le projet » de la création
d'un centre régional d'archivage, qui a finalement ouvert à Niort fin 2018.
« Cette ressource mutualisée est une opportunité de premier ordre pour la
cour d'appel et les six tribunaux judiciaires du ressort », a-t-elle
commenté.
Parmi les autres sujets majeurs les ayant
mobilisés ces derniers mois, la procureure générale a mentionné la mise en
œuvre des réformes successives dans le cadre de la loi de programmation et de
réforme pour la justice, le basculement des extractions judiciaires des forces
de sécurité intérieure vers l'administration pénitentiaire, le volet « déontologie
et discipline », ou encore la gestion des ressources humaines.
Arrivés voilà quatre ans à la cour d’appel
de Poitiers, Dominique Moyal et Thierry Hanouet ont ainsi, sur ce point,
constaté une « grave pénurie » des effectifs. Tous deux ont « œuvré »
pour y remédier. En 2017, le taux de vacance de poste des parquetiers s'élevait
à près de 25 %.
Il est de 0 % depuis le 1er septembre 2020, ce dont la procureure
générale s’est vivement réjouie. Toutefois, selon cette dernière, cette
évolution, d’ailleurs visible au niveau national, ne doit pas « masquer la
grave et persistante pénurie de fonctionnaires ». « En outre,
certains parquets du ressort disposent d'effectifs sous-dimensionnés. Dès lors,
comment s'étonner que les juridictions peinent à faire face à une demande de
Justice de plus en plus prégnante, à une charge de travail qui ne cesse de
s'accroître, dans un contexte d'insécurité juridique préoccupant et une
pression médiatique qui nuit trop souvent à la sérénité des débats ? »
a questionné Dominique Moyal.
« Nous aurons de quoi nous occuper »
La procureure générale ne s’en est donc
pas cachée : « Madame la Première présidente, vous l'avez compris,
vous arrivez dans une Cour dans laquelle de gros chantiers sont derrière nous,
mais il reste encore beaucoup à faire. » Au programme : en priorité,
et comme pour l’ensemble des tribunaux, travailler à moderniser la juridiction
et à développer le numérique, pour combler « le fossé entre les annonces
et la réalité des juridictions » dénoncé par Dominique Moyal. Cette
dernière a en effet fustigé une annonce de budget en hausse « en trompe
l’œil », une signature électronique « attendue depuis 20 ans »
et des équipements « insuffisants, inadaptés voire obsolètes »,
notamment au vu de la question « sensible et d'actualité » de
l'organisation du télétravail dans les juridictions.
Autre point de tension : le
développement de la justice de proximité. « Des moyens nous sont promis
pour accompagner cette action devenue subitement prioritaire : le
recrutement de plus de 750 personnels en appui de nos greffes vient de
nous être annoncé. Il nous est demandé d'évaluer nos besoins et de mettre
en œuvre les procédures de recrutement pour obtenir le feu vert de la
Chancellerie. Voilà une bonne nouvelle. Malheureusement les délais qui nous
sont impartis – avant fin 2020 – sont tellement contraints que nous savons
d'ores et déjà que nous ne pourrons pas bénéficier de cette manne », a
regretté la procureure générale, qui a évoqué sans détour une « mission
impossible ».
L’attention sera également portée sur la
justice des mineurs, dans le cadre de la réforme annoncée, ainsi que sur
l'adaptation des modes de travail, liée à la crise sanitaire. À ce titre, la
procureure générale a évoqué le dialogue de gestion : « Il nous est
demandé d'envisager l'impact de la grève des avocats de décembre 2019
à février 2020, puis la crise sanitaire et le confinement, pour
mettre en œuvre des solutions destinées à déstocker, afin de retrouver des
délais de jugement raisonnables. Il nous faudra faire preuve
d'imagination (...) Bref, madame la Première présidente, soyez rassurée,
nous aurons de quoi nous occuper », a-t-elle auguré.
Enthousiasme et humilité
Cette perspective n’a néanmoins pas
désarmé Gwenola Joly-Coz, qui a assuré être « désormais garante » du
fonctionnement de ce « grand ressort ». Son action, a-t-elle précisé,
sera guidée par trois convictions.
Première conviction de la nouvelle cheffe
de cour : la justice doit rester « solidement adossée aux grands
principes qui la gouvernent ». « En ces temps agités, où les citoyens
manifestent leur désarroi, contestent les institutions, s'inquiètent des
conséquences de la crise sanitaire, l'autorité judiciaire doit rester une
référence, en sa qualité de gardienne naturelle des libertés individuelles et
des droits fondamentaux. Les régimes juridiques d'exception se succèdent (...), l'État d'urgence est en voie d'être prolongé. Soyons ensemble vigilants pour
que la “société du risque” dans laquelle nous sommes rentrés n'engendre pas un “droit
de la peur”. » Pour Gwenola Joly-Coz, il est plus que jamais
indispensable, en cette période de doute, de se tourner vers des valeurs
refuges telles que la séparation des pouvoirs ou encore l’indépendance et
l’impartialité de l'autorité judiciaire. « Pour les faire vivre, le juge
doit faire preuve à la fois de prudence et d'autorité. Être indépendant et
impartial, exiger du juge qu'il soit scrupuleux dans son application de la loi,
intransigeant dans le respect des droits des parties et enfin fort face aux
contestations. Qu'il fasse preuve d'autorité. Mais il faut qu'il soit aussi en
interrogation déontologiques et en souci de son comportement personnel,
éthique, où se mêlent savoir-faire et savoir-être, compétence et humanité. »
Deuxième conviction revendiquée par la Première
présidente : la place centrale de l'humain et des valeurs. « Sans
doute plus que jamais dans les collectivités de travail, convient-il d'être
soucieux de l'humain », a-t-elle observé. Approche qui l’a amenée à
proposer à l'École nationale de la magistrature la création d’un séminaire
« gouvernance humaine », afin de « s'interroger sur les valeurs
qui fondent nos façons de collaborer ». À l’instar du courage, de
l’exemplarité et de la considération, a illustré Gwenola Joly-Coz, mais aussi
de l'égalité femmes-hommes. « Il convient de rappeler une évidence : d'un
point de vue sociologique, la féminisation de la magistrature constitue la plus
importante mutation vécue par ce corps depuis la Seconde Guerre mondiale. »
En effet, a-t-elle rappelé, alors qu’en 1947, l’intégralité des juges étaient
des hommes, aujourd'hui, 67 % sont des femmes. « Le constat est
documenté et peut ainsi se résumer : féminisation rapide du corps sans
discours ministériel articulé, baisse de l'attractivité de la profession auprès
des hommes, exigence tout au long de la carrière d'une mobilité géographique
incessante unique en Europe, accès encore très limité des femmes aux plus hauts
postes de responsabilité, reproduction des mécanismes classiques du plafond de
verre, notamment l'auto-censure », a énuméré la Première présidente.
Constat confirmé, a-t-elle indiqué, lors de son arrivée à Poitiers. « J'ai
été accueillie dans un magnifique couloir, où s'affiche fièrement une série
d'impressionnants portraits de mes prédécesseurs : tous des hommes. Je
serai donc en 2020, 73 ans après l'ouverture de la magistrature aux
femmes, la première à la tête de cette cour. Au niveau national, nous serons
une des rares dyarchies féminines, Madame la Procureure générale »,
a-t-elle déploré auprès de Dominique Moyal.
Dernière conviction – également
sociologique – défendue par Gwenola Joly-Coz : celle que la justice a
vocation « à être au cœur de la cité ». « Le magistrat ne doit
pas confondre indépendance et isolement », a-t-elle appuyé. « Le juge
n'est pas seul car il est entouré », par de multiples acteurs :
policiers, gendarmes, notaires, huissiers, magistrats honoraires, juristes
assistants, conseillers prud'homaux, conciliateurs, experts, médiateurs,
associations… « Mesdames et Messieurs les Juges, je vous engage à
réfléchir à ce nouvel environnement, tellement plus complexe qu'il y a
20 ans, et à définir votre juste place, au sein de l'ensemble des acteurs
qui concourent à l'œuvre de justice », a invité la nouvelle cheffe de
cour.
Si le juge n’est pas seul, c’est également
parce qu’il est regardé, a ajouté Gwenola Joly-Coz : « La société
commente nos décisions et nous tend un miroir dans lequel il faut savoir
reconnaître notre image, même si le reflet ne nous convient pas toujours. Cette
lucidité est féconde, elle nous pousse notamment à faire preuve de pédagogie. »
Pourtant, a reconnu la Première
présidente, l’action des magistrats, qui fait l’objet d’une attention
permanente, est « complexe et se prête peu aux résumés ». Selon elle,
il convient donc, d’abord, de dialoguer avec les journalistes, « professionnels
qui font vivre la liberté d'expression ». « Mais pour expliquer ce
que nous faisons, rien ne peut remplacer la grande tradition académique
française. Ceux qui enseignent et analysent le droit sont nos plus précieux
interlocuteurs intellectuels. (...) À l'heure de l'open data, je souhaite que
les agrégés et professeurs de droit de Poitiers soient les premiers à porter
leur regard sur les décisions des praticiens du ressort de Poitiers. Et ce, avant
des legaltechs nationales dont les visées prédictives ou lucratives sont à
encadrer », a-t-elle mis en garde.
Ayant fini d’exposer ses convictions,
Gwenola Joly-Coz a précisé qu’il s’agissait, « bien sûr, de buts à
poursuivre, sans doute jamais atteints, mais auxquels il faut tendre par une
pratique quotidienne où se mêlent enthousiasme et humilité ».
Bérengère Margaritelli
Retrouvez tous les portraits de femmes pionnières, réalisés par Gwenola Joly-Coz
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