L’immobilier poursuit sa dématérialisation


jeudi 5 novembre 20206 min
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Fortement marqué par le confinement, le secteur de l’immobilier a su tirer les enseignements de cette période. Accélérant sa digitalisation, le secteur propose aujourd’hui de plus en plus de services à distance. Visio, visite 3D, et même dématérialisation des actes… tant de solutions qui permettent à l’acheteur de procéder à une vente de façon 100 % dématérialisée. À l’instar de Carrere, promoteur engagé dans le numérique, qui a déjà mis en place diverses offres digitales au service de l’acheteur.


Les services numériques étaient déjà existants dans le secteur immobilier. Toutefois, avec la Covid et le déploiement du télétravail forçant la réalisation des procédures à distance, ces solutions numériques sont apparues plus qu’utiles, pour ne pas dire indispensables. Aujourd’hui, le secteur poursuit sa digitalisation, en proposant toujours plus d’outils visant à faciliter la vente : des outils commerciaux à la signature électronique en passant par des visites virtuelles, le digital est peu à peu en train de s’imposer.


Une procédure d’achat dématérialisée


Commençons par la recherche du bien : réelles vitrines, les sites Internet des promoteurs sont aujourd’hui le premier contact entre le client – futur acheteur – et le conseiller. Les biens à la vente y sont présentés, avec, support à l’appui, des vidéos léchées réalisées en images de synthèses. Ces outils permettent au client de se faire, en toute autonomie, un premier avis sur le bien et sur le marché. Le but de la dématérialisation ? Donner au futur acheteur le plus d’informations possible sur un bien qui, dans certains cas, n’existe pas encore et est toujours à l’état de chantier.


Vient ensuite la prise de contact. Le client, sur le site, fait lui-même la demande d’être recontacté, en indiquant les jours et créneaux horaires qui lui correspondent. Cet entretien avec le conseiller peut se faire par téléphone ou par visioconférence, ce qui facilite la prise de rendez-vous tout en limitant les déplacements.


Une fois le bien choisi, le contrat de réservation peut là aussi se faire à distance en étant signé électroniquement, via une plateforme sécurisée. À cette étape, le promoteur Carrere explique délivrer au futur acheteur un espace client ultra personnalisé à l’intérieur de son espace client, où seront déposés tous les documents techniques et administratifs, mais aussi les photos de l’avancée du chantier et un calendrier reprenant les grandes étapes de l’achat. L’objectif ici est d’accompagner le client, tout en lui offrant une grande autonomie. À cette digitalisation des promoteurs, s’ajoute celle des études notariales. Et là encore, le confinement est venu accélérer la dématérialisation des pratiques : « La dématérialisation des actes, déjà pratiquée par les notaires avec l’acte authentique électronique depuis 2008, s’est accentuée avec l’arrivée de la Covid-19 », expliquent les spécialistes de Carrere. 


En effet, dans le prolongement – et dans l’urgence –, le décret n° 2020-395 du 3 avril 2020 a autorisé l’acte notarié par comparution à distance : « Article 1 – Jusqu’à l’expiration d’un délai d’un mois à compter de la date de cessation de l’état d’urgence sanitaire déclaré dans les conditions de l’article 4 de la loi du 23 mars 2020 susvisée, le notaire instrumentaire peut, par dérogation aux dispositions de l’article 20 du décret du 26 novembre 1971 susvisé, établir un acte notarié sur support électronique lorsqu’une ou toutes les parties ou toute autre personne concourant à l’acte ne sont ni présentes ni représentées. » « La comparution par écrans interposés, parce que la technologie a évolué et le permet aujourd’hui, n’est pas de nature à affecter la notion d'authenticité », avait, à cette occasion, certifié le Conseil supérieur du notariat.


Grâce à la preuve de la valeur probante de la signature électronique, la procédure d’achat gagne ainsi en efficacité.


Face à ce « tout numérique », la directrice de la communication de Carrere, Anne-Cécile Thibault, est prudente : le déploiement du digital ne doit pas se faire au détriment de la qualité du contact. « Les conseillers mettent un point d’honneur à préserver le contact humain. Pour cela, nous préconisons tout de même une rencontre physique entre le commercial et le futur acheteur. Acheter un bien, est un acte engageant, et cette rencontre permet d’établir une relation de confiance, ce qui est primordial dans ce type d’opération. »


Les avantages de la dématérialisation


Pour Carrerre, qui ne propose à la vente que des biens neufs pas encore construits, les outils numériques apparaissent comme essentiels. « Il n’est en effet pas toujours facile de se projeter à partir d’un simple plan, aussi, la visite virtuelle en 3D permet au futur acheteur de poser une image sur son bien, et même de le visiter » explique Anne-Cécile Thibault. Par le biais de vidéos, le futur acheteur peut ainsi se faire une première impression sur le bien, mais aussi sur la résidence dans son ensemble et même sur le quartier, et ce, sans se déplacer.


Mais cet outil offre d’autres avantages : « Ces visites virtuelles permettent aussi, notamment au primo-accédant, de montrer le bien à sa famille, à ses parents et de recueillir plus facilement leur avis. C’est une réelle plus-value », poursuit Anne-Cécile Thibault. Ces outils peuvent également être utilisés dans l’ancien, permettant une fois encore au client de se projeter, en imaginant une éventuelle rénovation. Une façon de mettre l’appartement au goût du jour, avec un coût limité. En parallèle, le promoteur peut naturellement proposer des visites physiques, en invitant l’acheteur à visiter un appartement-témoin et à se rendre sur le site, notamment pour découvrir le quartier.


Outre l’aspect écologique de la procédure numérique, le gain de temps est également important : plus besoin de se déplacer ou de fixer un rendez-vous, les échanges se font directement via l’espace client. Et côté sécurité, Carrere le certifie : « Nous mettons un point d’honneur à sécuriser les échanges », formule Anne-Cécile Thibault, le tout, dans le respect du RGPD, assure-t-elle.


Le marché de l’immobilier sous le signe de la Covid


Alors que le confinement a accéléré la mutation numérique, comment le marché s’est-il porté durant cette période ? Naturellement, l’arrêt de l’activité a largement freiné le marché immobilier. Toutefois, Anne-Cécile Thibault le précise : « Durant le confinement, aucune vente n’a été annulée, uniquement des reports avec des ventes qui se sont concrétisées pendant l’été. »


Depuis, on constate une reprise du marché, car en pleine crise sanitaire, l’immobilier apparaît comme valeur refuge. « Les Français aiment la pierre, qui apparaît plus stable que les fluctuations du marché », explique-t-on chez Carrere. On constate aussi une évolution chez les acheteurs : « Post-confinement, les acheteurs ont largement exprimé leur envie d’extérieurs. » Aussi, les appartements avec une terrasse, un jardin, ou même avec un balcon sont davantage prisés. En outre, le télétravail a engendré un réel besoin d’espace, une envie d’être bien logé.


Et demain ?


L’immobilier a donc bien entamé son virage numérique et cette mutation risque de se poursuivre dans les années à venir. « Rappelons que le « N » de la loi ÉLAN signifie numérique [NDLR : loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique,  promulguée le 23 novembre 2018] », précise-t-on chez Carrere. Une preuve que le gouvernement souhaite lui aussi aller dans ce sens. Le secteur se digitalise donc, à l’image des appartements connectés qui offrent notamment la possibilité de régler les volets des fenêtres, l’intensité des lumières, le thermostat du chauffage ou même l’ouverture de la porte d’entrée, directement à partir de son smartphone.


À plus grande échelle, les villes elles-mêmes poursuivent leur transformation, à l’instar des smart cities (ou villes intelligentes), qui apparaissent comme une réponse au changement climatique. « Il s’agit d’améliorer la qualité de vie des citadins en rendant la ville plus adaptative et efficace, à l’aide de nouvelles technologies qui s’appuient sur un écosystème d’objets et de services », explique la CNIL.


En guise d’exemple, certaines villes à l’étranger proposeraient déjà un éclairage public qui s’active en présence d’un passant, quand d’autres sont aujourd’hui équipées de caméras de surveillance connectées au réseau de télécommunications et d’outils de reconnaissance faciale.


Constance Périn

 

 

 

 

 

 


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