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Le garde des Sceaux a dressé hier
le bilan de la réforme visant à simplifier le changement de nom,
un an après son entrée en vigueur. L’occasion également d’annoncer la
publication d’une nouvelle circulaire qui vient préciser et clarifier les
modalités de la procédure.
70 000 personnes ont demandé
à changer de nom en France depuis l’entrée en vigueur, le premier 1er
juillet dernier, de la loi du 2 mars 2022 sur le choix du nom. Le garde des
Sceaux, qui s’est rendu le 15 juin à la mairie de Saint-Just, dans l’Hérault, pour
dresser un premier bilan de la réforme,
s’est félicité de ce chiffre, qui, d’après lui, démontre le succès de ce
texte. Pour comparaison, en 2020, 4 300 requêtes pour changer de nom avaient
été déposées.
Le texte permet à tout Français
majeur de choisir son nom de famille, décision qu’il peut effectuer une fois
dans sa vie. Le demandeur a le choix entre porter le nom de sa mère, de son
père, ou les deux dans l’ordre qu’il souhaite, et ce via une déclaration
officielle à déposer en mairie.
Une procédure aujourd’hui
ultra simplifiée
Pour rappel, auparavant, la
personne qui souhaitait effectuer la démarche de changer de nom devait
démontrer au ministère de la justice un intérêt légitime à agir. Désormais, une
simple demande officielle devant l’officier d’état civil de la mairie de son
domicile ou de son lieu de naissance suffit. Aucun intérêt légitime n’est
exigé, ni l'obligation d'une publication légale payante. Toutefois, le
demandeur doit se présenter un mois après réception de sa demande pour
confirmer la volonté de changer de nom. Cette loi permet aussi au parent qui
n’a pas transmis son nom de l’adjoindre unilatéralement, à titre d’usage, au
nom de son enfant mineur, l’autre parent devra fournir une information préalable. En
cas de désaccord, c’est ce dernier qui devra saisir le juge aux affaires
familiales. En revanche, un enfant âgé de plus de 13 ans devra consentir au
changement de son nom d'usage.
Comme
le
garde des Sceaux l’avait déclaré lors de l’adoption de cette loi, « certains
Français ne portent pas leur nom, ils le supportent. Cette loi est une loi d’égalité
entre les parents, une loi de liberté et de simplification pour nos concitoyens
qui pourront désormais réparer, apaiser la douleur de porter un nom ou
valoriser un nom qui leur est cher », rappelle le communiqué.
Cette
loi a notamment un impact positif pour les femmes, avait-il également indiqué à
l’occasion des débats au Parlement sur ce texte en janvier 2022. « Les femmes n’auront plus à sortir leur
livret de famille pour prouver que leur enfant est leur enfant », avait-il cité en
exemple, évoquant également « ces
femmes qui ont un nom prestigieux, historique, appartenant à notre patrimoine,
mais qu’elles ne peuvent transmettre à leurs enfants », mais aussi et surtout
aux « femmes
contraintes de supporter leur nom, qui est celui de leur tortionnaire, de leur
violeur. »
Une
nouvelle circulaire accompagnée de fiche pratiques
Après un an de mise en
pratique, une nouvelle circulaire vient par ailleurs apporter plusieurs
précisions et clarifications aux modalités du changement de nom, dans la
perspective de simplifier et faciliter la procédure pour les usagers et les
services de l’État civil en charge du traitement des demandes, a par ailleurs
annoncé le ministre de la justice le 15 juin. D’après un article de la Gazette
des communes datant du mois de mars, la loi est en effet venue ajouter une
charge de travail supplémentaire aux agents, « déjà sous pression ».
Cette circulaire est également
accompagnée de fiches pratiques et de modèles de documents afin de permettre
leur utilisation immédiate. Les précisions apportées visent notamment à assurer
la bonne information des deux parents dans l’hypothèse où l’un des parents
séparés souhaite adjoindre son nom à celui de son enfant mineur, en cas de
changement de nom de l’un des parents d’un enfant de moins de 13 ans, ou encore
à rappeler la possibilité donnée par la loi à une personne adoptée selon
l’adoption simple de prendre le nom de ses parents d’origine et/ou adoptifs.
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