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Le
14 novembre 2022 se tenait au centre Panthéon une conférence sur le droit
d’asile appliqué aux mineurs. Cet événement intervenait deux semaines après la
célébration au palais du Luxembourg du 70e anniversaire de la Cour nationale du
droit d’asile (CNDA). Nous nous arrêtons dans cette édition sur la première
partie de cette matinée d’échanges, consacrée aux questions de procédure. La
seconde partie sera traitée prochainement sur notre site, et dans un futur numéro du JSS au format papier.
En
ouverture, Mathieu Hérondart, président de la CNDA depuis le 1er juillet 2022,
indique que le sujet prégnant des mineurs, quoique complexe, ne représente pas
un volume conséquent dans la jurisprudence du droit d’asile, car la Cour est
surtout confrontée à des demandes familiales. Celles-ci englobent à la fois les
parents et les mineurs. Dans la plupart des cas, les craintes invoquées sont en
fait celles des adultes.
Le
Conseil d’État a consacré (02/12/1994) la jurisprudence ancienne de la
commission de recours des réfugiés et a reconnu le principe d’unité de la
famille qui étend la protection de la convention de Genève aux enfants mineurs
lorsque la qualité de réfugié est reconnue à l’un des parents. Cette
jurisprudence d’unité de la famille a été élargie d’une certaine manière par le
législateur par l’application de l’article L. 521-3 du Code de l’entrée et du
séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), dans l’hypothèse de la
protection subsidiaire. Et dans ce cas-là, la demande d’asile déposée par un
demandeur accompagné d’enfants mineurs est regardée comme présentée en son nom
et en celui de ses enfants. La plupart des demandes sont familiales, celles qui
concernent exclusivement des mineurs sont peu nombreuses (environ 5 % des
recours enregistrés en 2021). La majorité des demandes parentales introduit un
recours devant l’office sans réelle crainte propre importante. Lorsque la Cour
statue, sa décision, qui accorde ou rejette la protection aux parents, inclut
les enfants, sauf si une demande distincte pour mineur a été déposée.
Les
cas de mineurs non accompagnés (MNA) sont rares. Ils doivent être accompagné,
par un mandataire ad hoc. Il arrive que le mineur devienne majeur en cours de
procédure, ce qui en complique le traitement.
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