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Long de 7 mètres, pesant 12 tonnes, c’était un canon de bronze dévastateur situé depuis le XVIe siècle dans le port d’Alger. Réalisé au cœur de la Casbah en 1532 par un fondeur vénitien, posé sur un affût, servi par quatre artilleurs, il propulsait des boulets de 80 kilos à près de 5 km, parfois au ras de l’eau pour provoquer des ricochets.
Arme ottomane, arme musulmane, on l’appelait « Baba Merzoug », le « père fortuné », ou « le père chanceux », ou encore « le béni, bienfaiteur et porte-bonheur ». Répondant parfaitement aux canons de l’efficacité guerrière, il était le principal protecteur d e la ville blanche, parmi les 900 pièces d’artillerie en bronze que son arsenal comptait.
En 1830, lors de la prise d’Alger, port historique des pirates barbaresques, la marine française commandée par l’amiral Duperré l’a rendu inoffensif et l’a rapporté sur le vaisseau « Marie-Louise ». Le roi de France l’a offert à la ville de Brest sur la proposition de Duperré, préfet maritime de cette ville.
C’est désormais une colonne votive, un obélisque breton. Une relique algéroise ornant la base navale brestoise qui borde la mer d’Iroise.
« Baba Merzoug » est devenu « La Consulaire ». Et on l’a coiffé d’un coq. Car l’histoire de ce canon, orgueil des Algérois, prince de la Méditerranée, à l’incroyable puissance de feu, symbole de combats acharnés, mais transformé en instrument de supplice, a croisé douloureusement le sort réservé à deux consuls de France dont un prêtre.
Les détails sordides de ces épisodes seraient restés méconnus sans la découverte d’un manuscrit de 1705 trouvé dans les Mémoires de la Congrégation de la Mission des Pères lazaristes.
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