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L’organisme a recouvré 580 millions d’euros, un chiffre en hausse de 34 % par rapport à l'année précédente. Sur les 2 115 actions de contrôle ciblées qui ont été réalisées cette année-là, 88 % ont abouti à un redressement.
Ce sont des résultats 2024 « exceptionnels »
dont L'Urssaf Ile-de-France s’est targuée, mardi 18 mars, dans le cadre de sa mission
de lutte contre le travail dissimulé. Par communiqué, l’organisme
revendique 580 millions d’euros de redressements, soit deux fois plus qu’en
2016. Un chiffre également en hausse de 34 % par rapport à l'année précédente.
Le montant « historique »
recouvré équivaut, illustre-t-elle, « à 33,1 millions de visites chez
un médecin généraliste, ou 1,41 million d’allocations rentrée scolaire versées
par les Caf ». Un « record », selon elle.
Les redressements effectués l’an
dernier, qui comptabilisent à la fois les cotisations et contributions non
déclarées et les diverses sanctions administrées (majorations et remises en
cause des exonérations), constituent près de 37 % des redressements au niveau
national, précise par ailleurs l’Urssaf Île-de-France, alors que les
entreprises franciliennes représentent un quart du tissu économique national.
Plus de contrôles et d’effectifs
En cause, d’après le
communiqué, un ciblage « plus précis » grâce à des outils de
datamining « améliorés » et une intensification des contrôles
sur les entreprises recourant au travail détaché en provenance d’autres pays de
l’Union européenne.
L’organisme francilien a
également pu compter sur le développement de nouveaux partenariats avec la
police, la gendarmerie, l’Office central de lutte contre le travail illégal ou
encore le service de renseignement Tracfin, ainsi que sur « l’étroite
collaboration » avec les parquets franciliens, les Caf et France
Travail.
À lire aussi :
« Tous les secteurs sont touchés par la délinquance financière
», l’Office national anti-fraude répond aux sénateurs
Il met également les bons
résultats obtenus sur le compte de l’augmentation « significative »
des effectifs de contrôle consacrés à la lutte contre le travail illégal,
passés de 60 inspecteurs et contrôleurs à 120 en l’espace d’un an, dont le
périmètre d’activité a par ailleurs été « étendu ».
Si les moyens ont été
renforcés, c’est parce que le recouvrement des redressements en matière de la
lutte contre le travail dissimulé est « particulièrement complexe »,
justifie l’Urssaf. En effet, « les fraudeurs disposent souvent de peu
d’actifs ou organisent leur insolvabilité, disparaissant avant même la mise en
recouvrement des sommes dues ».
88 % des contrôlés menés ont
abouti à un redressement
Dans le détail, 2 115 actions
de contrôle ciblées - à distinguer des opérations de contrôles comptables d’assiette « classiques »
- ont été réalisées en 2024, soit une progression de 25 % par rapport à 2023. Ces
dernières ont porté en grande partie le BTP et les services, secteurs généralement
les plus touchés par la fraude, et ont concerné aussi bien des employeurs que
des travailleurs indépendants. Au total, 88 % des contrôles menés ont abouti à
un redressement.
En parallèle, l’Urssaf Île-de-France
a réalisé près de 9 000 actions de prévention, soit 80 % des interventions
globales. Des actions qui visent, explique-t-il, à « informer et
sensibiliser les employeurs et travailleurs indépendants sur leurs obligations,
afin de sécuriser les droits des salariés, d’asseoir une saine concurrence
entre les acteurs économiques et de garantir le financement d[u] système de
protection sociale ».
Au national, l’Urssaf vise
5,5 milliards d’euros sur 5 ans
L’organisme francilien compte
bien continuer sur sa lancée. « Nos efforts seront intensifiés dans les
années qui viennent », prévient son directeur général, Didier
Malric. « Notre objectif est de garantir le financement juste et
équitable de notre modèle de protection sociale, d’asseoir une concurrence
saine et loyale entre les entreprises, et de préserver les droits des salariés. »
À
lire aussi : Travail dissimulé et redressement : « 90 % de nos contrôles
ciblés concluent à un cas avéré d’illégalité »
Au niveau national aussi, on
se donne des objectifs ambitieux. L’Urssaf affiche ainsi la volonté d’atteindre
5,5 milliards d’euros de redressement pour la période 2023-2027, comme elle l’a
annoncé le 7 mars. En 2024, 1,6 milliard d’euros de cotisations et contributions sociales ont été recouvrés ;
quatre fois plus qu’il y a 10 ans.
Selon le Haut Conseil du
financement de la protection sociale (HCfips), les pertes de recettes sociales
liées au travail dissimulé sont estimées entre 7 et 9 milliards d’euros.
Bérengère
Margaritelli
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