Article précédent

Dans un nouvel avis de la Commission
nationale consultative des droits de l’homme publié ce 19 octobre, celle-ci
appelle de nouveau les pouvoirs publics « à se saisir pleinement du
problème de la rupture de confiance entre la police et la population ».
Elle y rappelle également les 23 recommandations déjà formulées en 2021, sur
lesquelles presqu’aucune action du gouvernement n’a été constatée.
Deux ans après le Beauvau de
la sécurité (consultation lancée pour moderniser la politique publique de
sécurité intérieure), et alors que la confiance n’est toujours pas rétablie
entre la police et certaines catégories de la population, a constaté la
Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), celle-ci a
rappelé les pouvoirs publics à l’ordre dans un nouvel avis sur les rapports
entre police et population, adopté ce 19 octobre à l’unanimité en assemblée
plénière.
En effet face à « une
absence de réaction du gouvernement » vis-à-vis du premier avis
similaire adopté le 11 février 2021 où y est édicté une série de
recommandations pour tenter d’endiguer cette situation et dans le but de
« promouvoir une police républicaine, au service de la population et
garante des droits et libertés fondamentaux », y est-il résumé, la
commission a de nouveau appelé les pouvoirs publics à agir en conséquence en
« se saisi[ssant] enfin pleinement du problème de la rupture de
confiance entre la police et la population », « l’altération
de [c]es relations constitu[ant] une préoccupation majeure dans un État de
droit » dénonce la commission dans son avis.
Encadrer les contrôles des
forces de l’ordre et donner plus de pouvoir au Défenseur des droits
À ce titre, la CNCDH toujours
« Préoccupée par la défiance croissante d’une partie de la population à
l’égard des forces de l’ordre, en raison d’incidents graves mettant en cause
certains policiers et de dysfonctionnements institutionnels »,
rappelle dans son nouvel avis les 23 recommandations précédemment formulées en
2021, déclinées en quatre axes.
Le premier intitulé
« Réinvestir le champ d’une police républicaine » comporte cinq
recommandations préconisant notamment une réorientation des politiques
publiques de sécurité, le rétablissement d’une authentique police de proximité
ainsi qu’une « extension du dispositif d’officier de liaison LGBT de la
préfecture de police de Paris à d’autres agglomérations et aux victimes de
handiphobie, de racisme ou de xénophobie ».
Trois recommandations sont
formulées dans la partie « Redéfinir les conditions d’intervention des force
de l’ordre », dont celle portant sur les contrôles d’identité. La
commission propose en ce sens d’encadrer les contrôles pour éviter des
contrôles au faciès voire illégaux, avec la mise en place d’un dispositif de
suivi « pour permettre aux hiérarchies de prendre connaissance des
conditions de mise en œuvre » des contrôles (quels agents, pour quels
motifs ? etc.).
Sur la question de la
formation et de l’encadrement qui constitue le troisième axe pour rétablir la
confiance entre les forces de l’ordre et la population, l’avis recommande
d’inclure dans la formation initiale des personnels de police et de gendarmerie
des enseignements en sciences humaines, en communication et sur le
fonctionnement de la justice notamment, mais aussi de « renforcer
l’encadrement des jeunes recrues affectées dans des quartiers sensibles ».
Les dix dernières
recommandations visent quant à elles à « Renforcer le contrôle des forces
de l’ordre ». Pour cela, la CNCDH préconise la mise en place d’une
plateforme unique de signalement des manquements à la déontologie de la part
d’un policier, mais aussi de donner plus de pouvoir au Défenseur des droits sur
le sujet, en lui accordant « une compétence privilégiée pour donner suite
aux signalements des victimes ou témoins d’atteinte aux personnes », ainsi
que de lui accorder « le pouvoir d’enjoindre à l’autorité compétente
d’engager des poursuites disciplinaires ».
Si la commission qui
reconnait « la complexité des tâches accomplies au quotidien par les personnels
de police et de gendarmerie » a vue « la plupart des
préoccupations exprimées en 2021 demeur[er] sans réponse », elle
espère cette fois qu’une certain nombres de mesures seront mises en place.
Allison
Vaslin
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *