Rentrée solennelle de la Conférence du barreau du Val-de-Marne


samedi 29 décembre 20182 min
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En salle des assises du Palais de Justice de Créteil, Paul Louveau, 1er secrétaire de la Conférence du jeune barreau du Val-de-Marne, et Caroline Thévenin, sa dauphine, ont présenté une farce d’anticipation grinçante. Ce procès ubuesque d’une avocate, pour outrage à magistrat, a donné l’occasion aux deux talentueux orateurs de caricaturer le futur d’une justice réformée, efficace, sévère. Celle-ci est rendue par le « présideur », fonction imaginaire née de la fusion d’un procureur de la République également président d’audience. Tout puissant, sarcastique, satanique, le présideur n’entend pas le prévenu dans sa cage de verre et laisse libre court à son humeur et ses prétentions mégalomanes matinées de folie. Dans cet univers où les droits élémentaires sont bafoués, Paul Louveau et Caroline Thévenin ont livré un véritable show dénonçant des travers à ne pas voir advenir dans la réalité. Leur démonstration a généré l’ovation sans réserve d’un auditoire conquis.

Pascale Taelman, bâtonnière de l’Ordre, a parlé avec force de l’avenir de la profession. Opposée aux cages de verre et aux audiences en visio conférence, elle souhaite que la dématérialisation trouve une place raisonnée qui respecte les droits de la défense. Elle refuse une substitution générale des juges par des plateformes déshumanisées pour les litiges les plus courants.

Pascale Taelman a poursuivi son propos en insistant sur la nécessité d’une compréhension tolérante dans les rapports entre avocats et magistrats : « […] nos positions respectives au sein de l’institution judiciaire, qui ne peuvent pas être les mêmes, qui ne doivent pas être les mêmes, [mais qui] ne doivent être vécues, ni par les uns ni par les autres, comme une offense à l’autre ».

En conclusion, Madame la bâtonnière a rappelé le rôle social inhérent à la vocation d’avocat. Nul doute dans son esprit, défendre l’avocat participe de la préservation de la démocratie : « […] partout où les avocats sont empêchés, entravés, opprimés, incarcérés, ce sont les libertés de tous qui régressent ».

 

C2M

 

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