Seine-Saint-Denis : le tribunal de Bobigny a accueilli de nouvelles recrues


vendredi 21 octobre 20223 min
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Début septembre, l’Audience solennelle de présentation des nouveaux magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire de Bobigny a constitué l’occasion, pour les chefs de juridiction, de présenter les priorités de celle-ci et les enjeux de la Justice en Seine-Saint-Denis.

 

Le 2 septembre dernier a eu lieu l’audience solennelle de présentation des nouveaux magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire de Bobigny, tenue par Peimane Ghaleh-Marzban, président du tribunal, et Eric Mathais, procureur de la République.

 

Les chefs de juridiction ont présenté les nouveaux magistrats et fonctionnaires de la juridiction, dont plusieurs anciens « Balbyniens », comme Sébastien Piffeteau, ancien conseiller du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, qui a été nommé procureur de la République adjoint en avril dernier. Éric Mathais s’est également réjoui des mouvements internes, « car ils traduisent la richesse des fonctions » et « favorisent la compréhension mutuelle des enjeux de chacun ».

 

Le procureur a par ailleurs adressé ses félicitations « à ceux qui rejoignent la juridiction après leur scolarité, à École nationale des greffes (ENG) ou à l’École nationale de la magistrature (ENM) ».


Au total, le parquet a ainsi accueilli 13 nouvelles recrues, dont dix prenant leurs premières fonctions. De nouveaux greffiers ont également rejoint le TJ. Le procureur a indiqué que le président, la directrice de greffe et lui-même seraient avant tout « particulièrement attentifs aux conditions de travail » de leurs nouveaux collègues.

 

L’accent a d’ailleurs été mis sur les nombreux efforts de la juridiction en matière d’amélioration du bien-être au travail, concrétisés par la mise en place d’un pôle socio-médical, l’organisation de moments de convivialité etc. Éric Mathais a notamment fait référence à un tournoi de ping-pong organisé en juin dernier, ainsi qu’à l’ouverture d’une salle de sport au sein du TJ qui serait « la seule de France et des outre-mer » d’après ce dernier.






Le mythe de la Seine-Saint-Denis

 

« Bobigny, c’est le 9.3, c’est un mythe, une sorte de territoire à la fois fascinant, dangereux, hors du commun. Dans la justice, être ou avoir été à Bobigny vous auréole fréquemment d’une sorte d’aura, comme si cette juridiction faisait de vous un magistrat, un greffier ou un fonctionnaire à part », a témoigné Éric Mathais. Mais elle est réputée difficile car il s’agit de la Seine-Saint-Denis, a poursuivi le procureur de la République, sa population et les justiciables étant encore plus en difficulté qu’ailleurs. D’après les chiffres de l’INSEE, c’est le département où le niveau de pauvreté est le plus élevé de la France métropolitaine. « Tout cela n’est pas faux, mais tout de même très fantasmé » a nuancé Éric Mathais.

 

Cette juridiction est en mouvement, elle évolue, a-t-il expliqué. Le procureur a précisé que des travaux de rénovation étaient en cours dans de nombreux bureaux et que le mobilier avait été renouvelé. Les modulaires ont été installés en 2021 après plusieurs mois de travaux, afin d’assurer la continuité des services du tribunal, et principalement des affaires familiales et de la première chambre, durant les travaux de rénovation du tribunal judicaire de Bobigny, inauguré en 1987.

 

Toujours pas assez d’effectifs

 

Dans les jours qui ont suivi l’audience, le procureur de la République, le président et la directrice de greffes ont transmis à la Chancellerie une note commune dans le cadre des dialogues de gestion annuelle, « pour faire part des demandes d’effectifs ». Éric Mathais y indique être « conscient que les demandes “idéales” ne pourront pas être satisfaites immédiatement », mais le procureur et ses collègues soutiennent quelques demandes ambitieuses qu’ils estiment toutefois réalistes. La première est de réduire les stocks et d’augmenter les capacités de jugement du tribunal, notamment en matière pénale : « Anticiper les enjeux d’actions publiques de plus en plus forts que représente le paysage criminologique hors norme du département et que représenteront les Jeux Olympiques. »

 

Ces demandes visent à soulager la juridiction qui travaille en flux tendu autant au civil qu’au pénal. Cependant, elles visent aussi à renforcer le pôle soutien de la direction de greffe qui travaille souvent dans l’ombre, car ils ne sont pas visibles dans des fonctions juridictionnelles.

 

Le procureur de la République de Bobigny mentionne d’autres problèmes « tout aussi essentiels pour que la juridiction travaille sereinement et dans de bonnes conditions » dont le renforcement du système informatique, des archives, des secrétariats, de la cellule budgétaire ou de gestion du bâtiment, par exemple.

 

Tina Millet

 

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