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Début
septembre, l’Audience solennelle de présentation des nouveaux magistrats et
fonctionnaires du tribunal judiciaire de Bobigny a constitué l’occasion, pour
les chefs de juridiction, de présenter les priorités de celle-ci et les enjeux
de la Justice en Seine-Saint-Denis.
Le
2 septembre dernier a eu lieu l’audience solennelle de présentation des
nouveaux magistrats et fonctionnaires du tribunal judiciaire de Bobigny, tenue par
Peimane Ghaleh-Marzban, président du tribunal, et Eric Mathais, procureur de la
République.
Les
chefs de juridiction ont présenté les nouveaux magistrats et fonctionnaires de
la juridiction, dont plusieurs anciens « Balbyniens », comme
Sébastien Piffeteau, ancien conseiller du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti,
qui a été nommé procureur de la République adjoint en avril dernier. Éric
Mathais s’est également réjoui des mouvements internes, « car ils
traduisent la richesse des fonctions » et « favorisent la
compréhension mutuelle des enjeux de chacun ».
Le procureur a par ailleurs adressé ses félicitations « à ceux qui rejoignent la juridiction après leur scolarité, à École nationale des greffes (ENG) ou à l’École nationale de la magistrature (ENM) ».
Au total, le
parquet a ainsi accueilli 13 nouvelles recrues, dont dix prenant leurs
premières fonctions. De nouveaux greffiers ont également rejoint le TJ. Le
procureur a indiqué que le président, la directrice de greffe et lui-même seraient avant tout « particulièrement attentifs aux conditions de
travail » de leurs nouveaux collègues.
L’accent
a d’ailleurs été mis sur les nombreux efforts de la juridiction en matière
d’amélioration du bien-être au travail, concrétisés par la mise en place d’un
pôle socio-médical, l’organisation de moments de convivialité etc. Éric Mathais
a notamment fait référence à un tournoi de ping-pong organisé en juin dernier,
ainsi qu’à l’ouverture d’une salle de sport au sein du TJ qui serait « la
seule de France et des outre-mer » d’après ce dernier.
Le
mythe de la Seine-Saint-Denis
« Bobigny,
c’est le 9.3, c’est un mythe, une sorte de territoire à la fois fascinant,
dangereux, hors du commun. Dans la justice, être ou avoir été à Bobigny vous
auréole fréquemment d’une sorte d’aura, comme si cette juridiction faisait de
vous un magistrat, un greffier ou un fonctionnaire à part », a
témoigné Éric Mathais. Mais elle est réputée difficile car il s’agit de la
Seine-Saint-Denis, a poursuivi le procureur de la République, sa population et
les justiciables étant encore plus en difficulté qu’ailleurs. D’après les
chiffres de l’INSEE, c’est le département où le niveau de pauvreté est le plus
élevé de la France métropolitaine. « Tout cela n’est pas faux, mais
tout de même très fantasmé » a nuancé Éric Mathais.
Cette
juridiction est en mouvement, elle évolue, a-t-il expliqué. Le procureur a
précisé que des travaux de rénovation étaient en cours dans de nombreux
bureaux et que le mobilier avait été renouvelé. Les modulaires ont été
installés en 2021 après plusieurs mois de travaux, afin d’assurer la continuité
des services du tribunal, et principalement des affaires familiales et de la
première chambre, durant les travaux de rénovation du tribunal judicaire de
Bobigny, inauguré en 1987.
Toujours
pas assez d’effectifs
Dans
les jours qui ont suivi l’audience, le procureur de la République, le président
et la directrice de greffes ont transmis à la Chancellerie une note commune
dans le cadre des dialogues de gestion annuelle, « pour faire part des
demandes d’effectifs ». Éric Mathais y indique être « conscient
que les demandes “idéales” ne pourront pas être satisfaites
immédiatement », mais le procureur et ses collègues soutiennent
quelques demandes ambitieuses qu’ils estiment toutefois réalistes. La première
est de réduire les stocks et d’augmenter les capacités de jugement du tribunal,
notamment en matière pénale : « Anticiper les enjeux d’actions
publiques de plus en plus forts que représente le paysage criminologique hors
norme du département et que représenteront les Jeux Olympiques. »
Ces
demandes visent à soulager la juridiction qui travaille en flux tendu autant au
civil qu’au pénal. Cependant, elles visent aussi à renforcer le pôle soutien de
la direction de greffe qui travaille souvent dans l’ombre, car ils ne sont pas
visibles dans des fonctions juridictionnelles.
Le
procureur de la République de Bobigny mentionne d’autres problèmes « tout
aussi essentiels pour que la juridiction travaille sereinement et dans de
bonnes conditions » dont le renforcement du système informatique,
des archives, des secrétariats, de la cellule budgétaire ou de gestion du
bâtiment, par exemple.
Tina Millet
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