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Le garde des Sceaux a présenté
hier les modalités de revalorisation et les mesures d’attractivité dont
bénéficieront les personnels de surveillance dès 2024. Parmi les mesures, le
corps d’encadrement et d’application connaîtra « une réforme
majeure » avec le passage en catégorie B – soit un recrutement
désormais au niveau bac.
Une semaine après l’adoption par l’Assemblée
nationale de la loi d’orientation et de programmation pour la
Justice, Éric Dupond-Moretti a inauguré, le 25 juillet, la Structure
d’accompagnement à la sortie de Valence (Drôme), réservée aux détenus en
fin de peine, d’une
capacité de 120 places. À cette occasion, le garde des Sceaux a
présenté les modalités de revalorisation et les mesures d’attractivité
inédites dont bénéficieront les personnels de surveillance dès 2024.
Côté évolutions statutaires, le corps
d’encadrement et d’application connaîtra « une réforme majeure »
avec le passage de la catégorie C à la catégorie B – soit un recrutement
désormais au niveau baccalauréat, et non plus au niveau brevet des collèges ou
équivalent. Dans ce cadre, une nouvelle grille sera mise en place et permettra
de passer du premier au troisième grade en 9 ans contre 13 ans actuellement. Le
pyramidage du corps est également revu à la hausse.
Ainsi, détaille de son côté FO Justice dans un
communiqué, alors que la grille du CEA se décline aujourd’hui en trois grades :
surveillant/brigadier (26 500 agents soit 92,5 % du corps), 1er surveillant (2
040 agents soit 7,1 % du corps), major pénitentiaire (110 agents, soit 0,4 % du
corps), dans le cadre de la réforme, le corps sera composé de trois grades
« aux missions différentes » : surveillant/brigadier (18 000
agents, soit 60 % du corps, brigadier-chef pénitentiaire (7 500
agents, soit 25 % du corps), major pénitentiaire (4 500 agents,
soit 15 % du corps).
« La réforme que nous avons travaillée
avec la Direction de l’administration pénitentiaire, le ministère ainsi que
Matignon permettra à plus de la moitié des agents du corps d’encadrement et
d’application (CEA) d’accéder au grade supérieur sur un plan de cinq ans. (…)
C’est ainsi la possibilité, pour plus de 12 000 agents, d’avoir une promotion
dans les cinq prochaines années », se réjouit l’organisation syndicale
du ministère de la Justice.
La loi de programmation va par ailleurs doubler
l’indemnisation pour charges pénitentiaires (ICP) d’ici 2026 pour les
personnels de surveillants, des surveillants aux majors. « Cette dernière est
actuellement versée en décembre en une seule fois. Elle sera désormais payable
mensuellement, dès le 1er janvier 2024, avec une montée en charge sur trois ans »,
développe FO Justice.
Actuellement à hauteur de 1 869 euros en
2023, cette indemnisation atteindra 3 835 euros en 2026. Plafonnée à
1 400 euros en 2020, elle aura bénéficié d’une augmentation de plus de
173 % entre 2020 et 2026.
Par ailleurs, alors que l’indice pour le premier
grade du corps des surveillants avait déjà augmenté de 25 points, soit 123
euros supplémentaires par mois, depuis le 1er janvier 2022,
d’ici 2024, la progression sur deux ans sera de 44 points supplémentaires, soit
216 en plus par mois, a indiqué le garde des Sceaux.
La loi va également permettre de recruter des
agents contractuels sur des postes restés vacants à l’issue des concours ;
ce, afin de seconder les agents titulaires dans leurs missions.
Ce dispositif vise également à développer le
vivier de recrutements (recrutements de proximité, sans conditions de diplôme)
et à pérenniser les compétences. Les surveillants contractuels pourront passer
un concours spécifique après une année d’exercice afin de devenir surveillants
titulaires.
Éric Dupond-Moretti avait annoncé en
février dernier aux personnels de surveillance les évolutions statutaires et
indemnitaires dont ils bénéficieront dès 2024, à l’occasion d’un déplacement à
l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) à Agen pour la
cérémonie d’installation de la 215e promotion des
surveillants pénitentiaires.
Il avait également annoncé la création de centres
de formation interrégionaux pour permettre aux agents de se former et d’être
accompagnés tout au long de leur carrière de façon efficiente.
Ces dernières années, plusieurs réformes et
chantiers ont été engagés pour rendre plus attractive la carrière des
surveillants pénitentiaires.
En 2023, le budget du ministère de la
Justice a bénéficié d’une nouvelle hausse de 8 %, avec 34 millions d’euros
destinés à la revalorisation des métiers de l’administration pénitentiaire,
notamment pour les corps d’encadrement et d’application et des officiers, les
corps techniques, les formateurs et les moniteurs de sport.
Par ailleurs, parmi les mesures déjà mises en
place en 2022, figure notamment l’augmentation de la rémunération des jeunes
agents débutant dans la profession, de 1 770 à 1 980 euros nets mensuels entre
2017 et 2022 ; et des jeunes brigadiers de 2 000 à 2 200 euros nets mensuels en
cinq ans.
Concernant l’amélioration des conditions de
travail des agents et leur sécurité, près de 250 millions ont été injectés
depuis 2021 pour poursuivre les travaux de sûreté sur les domaines,
déployer les systèmes de brouillage des communications, améliorer les
dispositifs de lutte anti-drones et doter les personnels en terminaux portatifs.
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