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En 1954, pour les colons et une majorité de Français, tel François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, ou encore Pierre Mendès France, président du Conseil : « L’Algérie, c’est la France ». L’opinion nationale ignore alors la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le conflit qui s’ensuit, mâtiné de guérilla d’un côté et de pouvoirs militaires spéciaux de l’autre, est, malheureusement, une ignominie de la décolonisation. Peu à peu, les pieds noirs, loin de la métropole, se sentent abandonnés. Au mois de mai 1958, les Algérois manifestent pour exiger de l’État une emprise affirmée au Maghreb. En réponse à cette crise, René Coty, président de la République, fait appel à Charles de Gaulle pour constituer un gouvernement. Effectivement investi par l’Assemblée nationale le 1er juin 1958, le général met un terme à la IVe République et propose la Ve aux Français par voie référendaire. 82 % des électeurs adoptent le texte. Cette constitution respecte la séparation des pouvoirs mais octroie un ascendant à l’exécutif, l’intention étant d’assurer une stabilité politique qui faisait défaut à la IVe.
Pour son 60e anniversaire, célébré au Conseil constitutionnel, le président de l’institution, Laurent Fabius, constate que le système a certes évolué au fil de 24 révisions, mais toujours en préservant les équilibres vitaux pour l’administration du pays. Il énonce que « la Constitution doit demeurer un rempart de la République ». En prolongement, Emmanuel Macron insiste sur l’importance d’un modèle capable de s’adapter et de répondre aux défis imposés par notre société. Le président de la République en relève au moins trois actuels. Le premier tient au déclin de la légitimité de la classe politique auprès des électeurs. Favoriser son renouvellement et revoir le mode de scrutin ont été les solutions choisies. Le deuxième concerne l’impatience des Français qui attendent des résultats concrets. Sur ce point, le gouvernement prône l’efficacité par la voie de partenariats avec les collectivités locales. Le troisième pose la modernité de la justice comme une nécessité et suggère une réflexion sur sa place dans un État amené à rendre des comptes.
C2M
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