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Présidée par Kathleen Wantz O’Rourke, la cérémonie 2024 du prix Turgot a attribué sa moisson de distinctions. Fidèle à sa mission, le jury a sélectionné les auteurs mettant leurs réflexions économiques et financières à la disposition des novices.
Le lauréat de la 37e édition
du prix Turgot est Alain Quinet pour « Économie de la Guerre » - Editions
Economica.
Avec ce livre, l’auteur met
en avant le poids croissant de la géopolitique en économie. Elle peut être une
arme ou un champ de rivalités. Prendre des ressources économiques par la force
est une forme de prédation (Wagner en Afrique). Autre constat, on peut parler
de coercition par l’usage d’interdépendances économiques et financières,
c’est-à-dire de sanctions. Autrefois, la sanction était l’instrument du fort au
faible, que la communauté internationale se donnait pour ramener dans le rang
la nation qui voulait en sortir. Aujourd’hui, le paradigme ne fonctionne plus
aussi bien, car les sanctions sont appliquées du fort au fort (États-Unis/
Chine, Chine/ Australie, Occident/ Russie, Russie/ Europe, …). Leur impact est
moindre.
« Si tu veux faire la
guerre, aie de bonnes finances », c’est une conclusion
qu’Augustin de Romanet, président du cercle Turgot, tire de l’ouvrage, conçu
par Alain Quinet après 13 ans d’enseignement à Saint-Cyr. L’auteur établit que
les enjeux actuels dépendent des rapports entre les états qui s’appuient sur
leur puissance, leur économie, leurs capacités militaires, leur influence.
Toutes les générations connaissent des dilemmes de conflit : est-il plus
raisonnable de marchander ou bien de faire la guerre ? Quelle que soit la
réponse, y participer coute cher. Il convient de s’y préparer à un juste niveau
en temps de paix pour assurer la sécurité du pays, d’une part, et d’autre part,
favoriser les retombées civiles de la recherche militaire. Autre point essentiel,
la meilleure des stratégies reste une utopie si un élément majeur lui
manque : la logistique. Par exemple, livrer un blindé à l’Ukraine lui
fournit une arme pour quelques jours. Mais livrer un blindé, ses pièces de
rechange, sa maintenance, ses munitions, c’est livrer une capacité à longs
termes. Ce sont deux gestions différentes.
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