Article précédent

À cette occasion, Gérald Darmanin s’est entretenu à huis-clos avec les magistrats, greffiers et avocats de permanence. Il a également rappelé sa volonté de lutter contre le narcotrafic et de construire des prisons « à taille humaine » pour les courtes peines.
« L’intérêt de la
peine, c’est la rapidité d’exécution de [celle-ci]. » Lors d’un nouveau
déplacement en tant que nouveau ministre de la Justice, le 29 décembre dernier
au tribunal judiciaire de Paris, Gérald Darmanin a une nouvelle fois rappelé
son objectif principal : celui d’une justice plus rapide.
Selon lui, il ne fait « aucun
sens » qu’une personne de 17, 18 ou 20 ans voie son incarcération
arriver un ou deux ans plus tard alors même que sa situation personnelle a pu
changer, avec une famille à charge, un nouvel emploi, etc. C’est pourquoi il
envisage la construction de prisons à « taille humaine » pour accueillir
les condamnés à des courtes peines, afin que ces derniers les réalisent le plus
rapidement possible.
À lire aussi : La confiance des
Français en la justice progresse en 2024
Une idée « à rebours »
de ce que plusieurs gardes des Sceaux demandent depuis des années, admet Gérald
Darmanin, mais qui rejoint l’idée de la magistrate Béatrice Brugère,
favorable au modèle hollandais qui consiste à faire immédiatement appliquer des
peines de sept à quatorze jours. Une façon selon elle de prévenir la récidive
et de désengorger les prisons.
Autre point d’attention
évoqué par le ministre, le narcotrafic. À ce
sujet, Gérald Darmanin a indiqué sa volonté ferme de lutter contre celui-ci, en
mettant à l’isolement les 100 plus gros chefs de gang qui continuent leurs
activités criminelles en prison. « Je pense que la France est capable,
malgré les difficultés budgétaires, de pouvoir isoler les quelques dizaines,
centaines de chefs de réseaux pour donner un signal extrêmement fort et pour
montrer le volontarisme de l’État », a-t-il déclaré au Parisien.
Quid de
la justice civile ?
A huis-clos, le ministre de
la Justice s’est entretenu avec les magistrats, greffiers et avocats de
permanence pour échanger sur différents sujets… tous liés au pénal. Parmi eux,
le terrorisme, la grande délinquance financière, l’exécution des peines ou
encore l’accessibilité et la confiance des citoyens dans la justice.
Et si les questions des
journalistes n’ont également porté que sur le volet pénal, a déploré le premier
vice-président du tribunal de Paris Fabrice Vert, la vice-présidente du
tribunal Pauline Bonnecarrère s’est voulue rassurante : « Le président, le bâtonnier et
nos collègues ont bien rappelé l’importance de la justice civile, ce dont le
ministre avait parfaitement conscience ! »
Car pour certains avocats, il
est nécessaire que le volet civil soit pris en compte, et notamment la justice
familiale jugée « sinistrée » avec ses délais « insensés »,
alors même qu’ « accompagner efficacement les familles »
constituerait un moyen « de prévenir la délinquance ».
Gérald Darmanin est attendu
le 2 janvier prochain à Marseille où il se rendra pour la
première fois en tant que ministre de la Justice. Le sujet du narcotrafic
pourrait bien y être abordé, la Cité Phocéenne ayant le triste record du nombre
de morts liés au narcotrafic en 2023, avec 49 décès recensés dont sept mineurs.
Allison
Vaslin
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *