Première visite du nouveau ministre de la Justice au tribunal de Paris


lundi 30 décembre 20243 min
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À cette occasion, Gérald Darmanin s’est entretenu à huis-clos avec les magistrats, greffiers et avocats de permanence. Il a également rappelé sa volonté de lutter contre le narcotrafic et de construire des prisons « à taille humaine » pour les courtes peines.

« L’intérêt de la peine, c’est la rapidité d’exécution de [celle-ci]. » Lors d’un nouveau déplacement en tant que nouveau ministre de la Justice, le 29 décembre dernier au tribunal judiciaire de Paris, Gérald Darmanin a une nouvelle fois rappelé son objectif principal : celui d’une justice plus rapide.

Selon lui, il ne fait « aucun sens » qu’une personne de 17, 18 ou 20 ans voie son incarcération arriver un ou deux ans plus tard alors même que sa situation personnelle a pu changer, avec une famille à charge, un nouvel emploi, etc. C’est pourquoi il envisage la construction de prisons à « taille humaine » pour accueillir les condamnés à des courtes peines, afin que ces derniers les réalisent le plus rapidement possible.

Une idée « à rebours » de ce que plusieurs gardes des Sceaux demandent depuis des années, admet Gérald Darmanin, mais qui rejoint l’idée de la magistrate Béatrice Brugère, favorable au modèle hollandais qui consiste à faire immédiatement appliquer des peines de sept à quatorze jours. Une façon selon elle de prévenir la récidive et de désengorger les prisons.

Autre point d’attention évoqué par le ministre, le narcotrafic. À ce sujet, Gérald Darmanin a indiqué sa volonté ferme de lutter contre celui-ci, en mettant à l’isolement les 100 plus gros chefs de gang qui continuent leurs activités criminelles en prison. « Je pense que la France est capable, malgré les difficultés budgétaires, de pouvoir isoler les quelques dizaines, centaines de chefs de réseaux pour donner un signal extrêmement fort et pour montrer le volontarisme de l’État », a-t-il déclaré au Parisien.

Quid de la justice civile ?

A huis-clos, le ministre de la Justice s’est entretenu avec les magistrats, greffiers et avocats de permanence pour échanger sur différents sujets… tous liés au pénal. Parmi eux, le terrorisme, la grande délinquance financière, l’exécution des peines ou encore l’accessibilité et la confiance des citoyens dans la justice.

Et si les questions des journalistes n’ont également porté que sur le volet pénal, a déploré le premier vice-président du tribunal de Paris Fabrice Vert, la vice-présidente du tribunal Pauline Bonnecarrère s’est voulue rassurante : « Le président, le bâtonnier et nos collègues ont bien rappelé l’importance de la justice civile, ce dont le ministre avait parfaitement conscience ! »

Car pour certains avocats, il est nécessaire que le volet civil soit pris en compte, et notamment la justice familiale jugée « sinistrée » avec ses délais « insensés », alors même qu’ « accompagner efficacement les familles » constituerait un moyen « de prévenir la délinquance ».

Gérald Darmanin est attendu le 2 janvier prochain à Marseille où il se rendra pour la première fois en tant que ministre de la Justice. Le sujet du narcotrafic pourrait bien y être abordé, la Cité Phocéenne ayant le triste record du nombre de morts liés au narcotrafic en 2023, avec 49 décès recensés dont sept mineurs.

Allison Vaslin


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