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« Bourse du travail d’Aubervilliers : syndicats 1 – mairie 0 ». Dans un communiqué publié le 22 août l’intersyndicale des unions locales d'Aubervilliers se félicite d’avoir pris l’avantage dans le match qui l’oppose à la mairie depuis des mois pour continuer à occuper les locaux de la bourse du travail.
Deux jours plus tôt, le tribunal judiciaire de Bobigny s’est déclaré incompétent pour trancher la requête déposée par la municipalité UDI, qui l’avait saisi en mai dernier par un référé d’heure à heure demandant l’expulsion des syndicats du bâtiment situé avenue Victor Hugo.
Les juges ont décidé de
renvoyer la commune à se pourvoir devant une juridiction administrative. « Nous
considérons cette décision comme une première victoire. Elle nous permet de
poursuivre nos activités syndicales plus sereinement pour les semaines et mois
à venir », respirent les syndicats.
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Pour Lionel Crusoé, avocat de plusieurs entités syndicales siégeant à la bourse du travail, le verdict de la juridiction de Bobigny « fait droit » aux arguments défendus par les organisations lors de l’audience de juin dernier. « Nous considérions que, compte tenu des conditions d’organisation de la bourse du travail et de la mission d’intérêt général à laquelle participent les syndicats dont il est demandé l’expulsion, le juge judiciaire était incompétent », relate l’avocat.
Pour les syndicats, la
décision du tribunal judiciaire de Bobigny met en évidence la reconnaissance du
« caractère de service public » de ce lieu symbolique qui défend les
droits des travailleurs « attaqués de toutes parts » depuis plusieurs
années. Néanmoins, les syndicats « restent mobilisés » car « la
mairie peut poursuivre son action auprès des tribunaux pour obtenir [leur]
expulsion », précise le communiqué.
Depuis septembre dernier, date à laquelle la maire Karine Franclet a déclaré qu’elle voulait « libérer » les locaux de la bourse du travail occupés par les syndicats depuis 2015, la contestation de cette décision a donné lieu à plusieurs rassemblements publics, manifestations, lettres, pétitions et communiqués de soutien provenant notamment de personnalités politiques. La nécessité de faire exister la bourse du travail, « lieu de formation, d’entraide, de partage » pour les travailleurs et habitants de cette ville populaire a été le principal leitmotiv de la mobilisation.
« Si la commune décide de former un référé devant le juge administratif, les syndicats défendront naturellement, là encore, leur position. Ils ont les arguments pour le faire », assure Lionel Crusoé, même si « les syndicats espèrent que la mairie en restera là ». En attendant, les unions locales d’Aubervilliers disent se préparent à organiser de « nouvelles initiatives » pour la défense de leur local.
Yslande Bossé
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