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Par cette décision, Karine Franclet entend aussi « briser le tabou » entourant la santé mentale des élus. Elle a précisé que son premier adjoint, Pierre Sack, assurera l’intérim pendant son absence.
« Aujourd’hui,
c’est avec lucidité et la franchise qui me caractérise que je fais le choix,
durant quelques semaines, de me mettre temporairement en retrait de mes
fonctions pour prendre soin de moi et retrouver toute l’énergie nécessaire à la
mission que vous m’aviez confiée ».
Dans une lettre publiée vendredi 21 février sur ses réseaux
sociaux, que Karine Franclet, maire UDI d’Aubervilliers, a
annoncé son retrait temporaire de ses fonctions, sans pour autant démissionner.
Elle évoque dans ce courrier une « fatigue profonde » accompagnée du
besoin de « prendre du temps pour mieux revenir », soulignant que cette
décision était celle « d’une mère ». « La charge est lourde et il est
essentiel pour moi, comme pour mes enfants, que je puisse prendre du temps
», poursuit-elle.
À lire aussi : Violences envers les maires : du mieux malgré « une défiance
généralisée contre les autorités constituées »
Élue
en 2020 après avoir gagné la ville face aux communistes sous la bannière de
Mériem Derkaoui, celle qui était principale de lycée professionnel à
Aubervilliers explique que les derniers mois avaient été de plus en plus
éprouvants pour sa santé mentale. « J’ai voulu ignorer les signes, avancer
coûte que coûte, comme on l’attend d’un élu, avec l’exigence que suppose mon
engagement. Persévérer, être toujours présente, toujours combative, toujours à
la hauteur. Jusqu’à ce que mes limites s’imposent à moi », confie-t-elle.
Dans
un entretien accordé au Figaro, elle admet s’être « épuisée à la
tâche », expliquant avoir voulu être « à 200 % ». « Quand vous
devenez maire, vous devez maîtriser tout un tas de sujets. Moi, je ne peux pas
défendre un dossier sans le maîtriser complètement », détaille-t-elle. Par
sa démarche, Karine Franclet espère « briser le tabou » de la santé
mentale des élus et encourager une prise de conscience sur ce sujet peu évoqué.
« Cette
décision n’est pas un renoncement, bien au contraire »
Entre
la multitude de projets de rénovation urbaine, le réaménagement du
centre-ville, l’arrivée du prolongement de la ligne 12 du métro, l’installation
d’un campement de consommateurs de crack ou encore la préparation des Jeux
olympiques de 2024, la maire d’Aubervilliers a dû être sur tous les fronts.
D’autant que la ville affiche le taux de pauvreté le plus élevé de toute la
Seine-Saint-Denis, avec 42 % selon les dernières données disponibles de l’Insee
datant de 2021.
Malgré
tout, l’édile assure dans sa lettre qu’elle comptait poursuivre son engagement
: « Cette décision n’est pas un renoncement, bien au contraire. Je veux
continuer à me battre pour Aubervilliers, avec toute l’énergie que cette ville
mérite, parce qu’il reste encore tant à faire et que je souhaite être au
rendez-vous de nos promesses. »
En
attendant son retour, Karine Franclet précise que son « équipe municipale,
en particulier [son] premier adjoint, Pierre Sack, poursuivra, durant cette
période, le travail engagé ». La maire a conclu son message en affirmant :
« Je sais pouvoir compter sur les élus, l’ensemble des agents de la ville et
mes collaborateurs. C’est parce que je leur fais confiance que je peux prendre
ce temps sans crainte. »
Romain
Tardino
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