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Le Campus avocat s’est tenu cette année du 1er au 5 juillet à l’EFB et à la Maison de la Chimie, soit cinq jours de formation continue dans une ambiance chaleureuse. À cette occasion, plus de 2 100 avocats ont répondu présents et ont participé aux 142 formations délivrées ces jours-là. 331 intervenants sont également intervenus sur des sujets d’actualité (inter-professionnalité, nouvelles technologies…) et sur d’autres, plus classiques, mais tout aussi essentiels pour l’exercice de la fonction.
« Comme chaque année, nous allons vous offrir des moments festifs, conviviaux et surtout studieux afin que l’obligation de formation continue qui vous incombe soit respectée dans une ambiance estivale et amicale », avaient promis Marie-Aimée Peyron, bâtonnier de Paris, et Basile Ader, vice-bâtonnier, dans l’édito de présentation du Campus 2019.
Voilà qui est chose faite, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’édition 2019 de Campus avocat a été un succès, récompensant ainsi les efforts des intervenants et organisateurs (notamment Bruno Marguet, ancien membre du conseil de l’Ordre et du Conseil national des barreaux, mais également Maxime Eppler, Yannick Sala, et Pierre Berlioz, le directeur de l’EFB).
Comme l’an passé, le Campus s’est déroulé sur deux sites : les 1er et 2 juillet de 14h30 à 19h à l’École de Formation du Barreau (EFB), puis du 3 au 5 juillet à la Maison de la Chimie.
La journée du 1er juillet à l’EFB a été consacrée à l’inter-professionnalité et aux nouvelles technologies. Lors des journées des 3, 4 et 5 juillet à la Maison de la Chimie, ont eu lieu des formations plus classiques pour permettre aux avocats de rester compétitifs et efficaces.
« Si les participants ont pu approfondir leurs connaissances en droit de la famille, des affaires, immobilier, social, etc., ils ont également pu en acquérir de nouvelles en assistant à des conférences consacrées au numérique, comme le RGPD, les legaltechs ou la communication électronique, et découvrir les dernières réformes qui touchent la profession (procédure civile, procédure d’appel, loi PACTE, interprofessionnalité, etc.) », peut-on lire dans un communiqué publié sur le site de l’Ordre des avocats du barreau de Paris le 19 juillet dernier.
En outre, cette année, les experts sont venus de tous les horizons et de toutes les professions du droit et du chiffre. Sont ainsi intervenus des membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, de Tracfin, de l’Agence française anticorruption (AFA), de la direction des Affaires civiles et du Sceau, ainsi que des magistrats, experts-comptables, notaires, policiers et responsables juridiques.
Parmi les nombreux ateliers, on peut citer une formation qui portait sur « L’interprofessionnalité dans l’accompagnement d’une cession-acquisition d’entreprise ». Celle-ci s’est déroulée en partenariat avec l’Ordre des experts-comptables de Paris Île-de-France et la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Paris. Cet atelier a permis d’illustrer toute la richesse de la complémentarité des professions réglementées du chiffre et du droit dans le cadre d’une cession-acquisition.
Une autre a porté sur la cyber-sécurité des cabinets d’avocats. Y ont été évoqués le panorama des attaques en France et dans le monde, les zones de risques dans les cabinets, les bonnes pratiques à mettre en place, etc.
Un autre atelier intitulé « #Metoo : deux ans après » est revenu sur le phénomène « Metoo ». La question se pose de savoir si au-delà de son impact social, ce phénomène est à imprimer judiciairement, et si oui, sous quelles formes ? La réparation s’est-elle accrue ? Si oui, sous quelles qualifications, et quelles sanctions ont été prononcées ? se sont demandé les experts.
Quant au bâtonnier de Paris, Marie-Aimée Peyron,
celle-ci est tout particulièrement intervenue le 3 juillet, lors de la
formation consacrée aux obligations en matière de lutte contre le blanchiment
et le financement du terrorisme.
En sa qualité de présidente de la Carpa (Caisse des règlements pécuniaires des
avocats), elle a rappelé aux avocats parisiens l’intérêt de passer par cette
instance pour tout maniement de fonds, en raison des contrôles qu’elle
effectue, qui offrent toutes les garanties nécessaires au regard des
obligations en matière de lutte contre le blanchiment. « Nous sommes à
la veille de l’évaluation de la France par le GAFI qui se tiendra en
2020 » a-t-elle également rappelé, sans compter la transposition de la
5e directive anti-blanchiment qui doit intervenir par voie
d’ordonnance avant le 10 janvier 2020. « Il nous appartient d’être
extrêmement réactifs et vigilants » a-t-elle affirmé, avant d’annoncer
que pour aider les avocats parisiens à satisfaire à leurs obligations, un
module d’évaluation des risques va être mis en place prochainement.
Le 4 juillet, un grand colloque intitulé « Les émotions et la justice » a été organisé toute la journée sous la houlette de Matthieu Boissavy, avocat aux barreaux de Paris et de New York, et membre du Conseil de l’Ordre.
Le 5 juillet, c’est le vice-bâtonnier Basile Ader qui a animé une conférence sur le thème « Liberté d’expression, nouvelle loi et nouveaux enjeux : fake news, la haine sur Internet, évolution de la jurisprudence ». Lors de son intervention, il a proposé un tour d’horizon des principales décisions rendues ces douze derniers mois en matière de presse, que ce soit par les juridictions nationales ou internationales. Basile Ader est revenu, entre autres, sur la décision du Conseil constitutionnel du 20 décembre 2018 sur la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information dite loi « fake news », et sur les récentes décisions de la chambre criminelle de la Cour de cassation en matière de provocation à la haine et à la discrimination. Le vice-bâtonnier est aussi revenu sur la proposition de loi visant à lutter contre la haine sur Internet portée par Laëtitia Avia, actuellement en discussion au Parlement. « Si la responsabilisation des plateformes est souhaitable, il ne faut pas incriminer la loi de 1881 comme étant prétendument responsable de l’impunité des auteurs de certains messages sur Internet, laquelle tient uniquement à l’anonymat et l’absence de coopération des plateformes », a-t-il mis en garde.
Enfin, dans le cadre de « L’Ordre est à vous », plusieurs stands tenus par les membres des services de l’Ordre ont permis aux participants de se documenter sur l’ensemble des missions et services offerts aux avocats du barreau de Paris.
Ce Campus a aussi été l’occasion de présenter le
nouveau service économique et social mis en place le
1er janvier 2019, dont les équipes ont été étoffées pour mieux
répondre aux besoins des avocats rencontrant des difficultés (financières ou de
santé) et pour les accompagner dans ces moments difficiles.
L’édition 2019 s’est clôturée sur sa traditionnelle soirée, moment chaleureux et festif pour tous.
Maria-Angélica Bailly
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