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Alors que le « Dry January »
bat son plein, Isabelle Vénuat, juriste aux Editions Tissot, revient sur ce que
prévoit la législation en matière d’alcool au travail.
Pour certains, la première bonne
résolution de l’année prend la forme du Dry January. Un défi qui consiste à ne
pas boire d’alcool pendant un mois afin de prendre conscience des effets
bénéfiques de ce changement de comportement. C’est aussi l’opportunité pour les
entreprises de mener des actions de prévention et d’information sur les risques
liés à la consommation d’alcool et de rappeler les règles qui s'appliquent au
travail.
L’alcool est-il autorisé sur le lieu de
travail ?
Le vin, la bière, le cidre et le poiré
(un équivalent du cidre à base de poire) sont les seules boissons autorisées
par la loi sur le lieu de travail. Mais il est toutefois interdit de laisser
entrer ou séjourner des personnes en état d’ivresse dans ces lieux ! Le
non-respect de cette interdiction est sanctionné par une amende de 10 000 euros
appliquée autant de fois qu’il y a de salariés concernés dans l’entreprise.
Le principe est que la consommation
d’alcool ne doit pas porter atteinte à la santé et à la sécurité des
travailleurs. Or, elle peut modifier les capacités de travail : baisse de
vigilance, champ visuel rétréci, oubli d’opérations indispensables à la
sécurité, temps de réaction plus long, un risque d’augmentation d'accident sur
site et de circulation non négligeable… La
survenance d’un accident sur le lieu de travail en lien avec l’état d’ébriété
expose donc l’employeur à la qualification d’accident du travail, voire à sa
faute inexcusable.
L’employeur peut-il interdire l’alcool au
travail ?
L’employeur a l’obligation de prendre les
mesures nécessaires pour assurer la protection des salariés et prévenir tout
risque d’accident. C’est pourquoi il peut limiter, voire interdire, la
consommation d’alcool.
Mais ces restrictions doivent être
proportionnées au but recherché et justifiées par la tâche à accomplir.
C’est-à-dire qu’il faut tenir compte de l’exposition des travailleurs à des
risques en raison de leurs activités. C’est le cas par exemple, du salarié qui
travaille avec des produits hautement dangereux, un conducteur d’engins, ou un
salarié qui utilise une plateforme élévatrice, etc. De telles restrictions
doivent être inscrites dans le règlement intérieur ou, à défaut, dans une note
de service.
Le Dry January constitue une opportunité
pour l’employeur de faire connaître et mettre concrètement en œuvre son
obligation de santé sécurité. Alors pourquoi ne pas profiter de ce mois de
janvier pour lancer le Challenge du mois sans alcool dans l’entreprise, avec
une campagne de prévention des risques professionnels liés à l’alcool et des
actions d’information et de formation ?
Les obligations du salarié face aux
risques liés à l’alcool
Le salarié est, lui aussi, soumis à une
obligation de sécurité et doit respecter les règles prévues par le règlement
intérieur. Ainsi, son état d’ébriété sur le lieu de travail constitue une faute
disciplinaire pouvant donner lieu à sanction y compris s’il a consommé de
l’alcool dans le cadre de sa vie personnelle. Celle-ci peut aller du simple
avertissement à un licenciement pour faute selon les circonstances.
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