Grenelle du Droit II : L’avenir de la filière juridique


mercredi 28 novembre 20183 min
Écouter l'article

Le 16 novembre dernier, l’Association française des juristes d’entreprise (AFJE) et le Cercle Montesquieu ont organisé la deuxième édition du Grenelle du Droit, avec pour thème « L’avenir de la filière juridique ». Plus de mille professionnels du droit ont assisté aux échanges sur l’attractivité du droit français et ont réfléchi aux moyens de renforcer la formation, la mobilité des professions, ainsi qu’aux actions à mettre en place au service de l’avenir des professions juridiques. Lors de la plénière de clôture, les rapporteurs ont restitué les discussions qui ont eu lieu lors des cinq ateliers de la matinée.





Animée par Marc Mossé, vice-président de l’AFJE, et Anne-Sophie Le Lay, secrétaire générale Air-France KLM, la conférence de clôture a débuté par une brève allocution de Stéphanie Fougou, présidente de l’AFJE, qui a présenté les ambitions de cette seconde édition du Grenelle du droit.


« Il y a un an, quand nous avons décidé de lancer le premier Grenelle du droit à la mutualité, avec l’AFJE, et le Cercle Montesquieu [voir JSS n° 94 du 7 décembre 2017] (…), il y avait comme un parfum d’aventure. Notre question était : est-il possible de rassembler toutes les professions du droit pour discuter et dessiner un avenir commun au-delà de la logique institutionnelle ? », a-t-elle commencé. La réponse fut « oui », tant le succès du premier Grenelle du droit a dépassé de loin les attentes des organisateurs.


Stéphanie Fougou s’est ensuite adressée au Premier ministre, Édouard Philippe présent pour l’occasion : « Sachez, Monsieur le Premier ministre, que notre préoccupation est bien celle du rayonnement du droit français et européen. C’est la raison pour laquelle nous nous préoccupons de renforcer l’attractivité et la compétitivité des entreprises, qu’il s’agisse “de la fabrique de la loi”, pour qu’elle soit moins bavarde et plus efficace, de la simplification du droit et de la réglementation, en laissant la place à la softlaw, toutes les fois où cela est plus adapté aux circonstances », a-t-elle ajouté. La présidente de l’AFJE a également évoqué l’usage du numérique pour accélérer les procédures et faciliter les modes alternatifs de résolution des conflits, ainsi que la création de la chambre commerciale internationale de Paris.


Quant à la formation, a-t-elle continué, les juristes veillent à la modernisation de la formation initiale, avec une attention particulière pour la maîtrise du numérique, et des soft skills. Ils œuvrent également au renforcement de la formation continue des juristes pour qu’ils puissent s’adapter aux transformations des métiers.


Très importante aussi est la reconnaissance du principe de confidentialité par les pouvoirs publics, car « c’est l’intérêt des avocats, des entreprises, du droit français et européen, mais aussi celui du pays dans la compétition internationale », a-t-elle affirmé.


Enfin, pour Stéphanie Fougou, nous sommes désormais entrés dans la 4e révolution industrielle, et comme toutes les révolutions avant elle, celle-ci « bouleverse nos actions et pensées au quotidien ». Cependant, a-t-elle poursuivi, « nous partageons sans doute tous et toutes la conviction que le droit est l’acteur qui contribue fortement à la compétitivité et à la croissance ».


C’est la raison pour laquelle, selon elle, le droit doit prendre une place centrale dans nos vies, car il est l’instrument d’harmonie et de cohérence par excellence dans notre pays.


Il doit donc occuper une part encore plus grande au sein de notre économie. En outre, la révolution industrielle, portée par le numérique, oblige à imaginer et à établir des régulations utiles sans toutefois brider l’innovation.


« Réconcilier ces deux exigences nécessite un équilibre parfois très difficile et délicat qu’il revient aux juristes de réaliser au quotidien. C’est pourquoi, plus que jamais, la communauté, adossée à une filière repensée et rassemblée, peut jouer un rôle clé au cœur de ces évolutions. »


Stéphanie Fougou a clos son discours sur le sujet de l’interprofessionnalité : « À l’heure de ces mutations profondes, il est grand temps de bâtir l’avenir sur le socle de nos valeurs communes. »
« Le rapprochement de nos professions sera un grand pas pour le rayonnement du droit français et européen »
a-t-elle conclu.


Les débats qui ont eu lieu lors des cinq ateliers de la matinée ont ensuite été rapportés par les organisateurs de cette journée consacrée à l’avenir de la filière juridique. 


 

Partager l'article


0 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Abonnez-vous à la Newsletter !

Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.