REF numérique 2021 : le Medef s’interroge sur les dangers du numérique


mardi 18 janvier 20224 min
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Le Medef a organisé, le 18 novembre dernier, la 7e édition de la REF numérique dont l’objectif est de débattre sur les conditions qui feraient que les technologies numériques puissent répondre positivement aux grands bouleversements qui caractérisent le monde contemporain. Le numérique est-il vraiment la solution qui sauvera l’Homme ? Lors des échanges, les intervenants ont évoqué les apports et controverses du numérique sur les individus, prenant en compte leur santé, leur développement, leur quotidien et aussi leur fin. Nous revenons ci-dessous sur la première table ronde intitulée « La tête dans la toile et le corps dans sa bulle, se met-on en danger ? »

 



« De notre naissance à notre mort, le numérique tend à prendre de plus en plus de place dans nos vies pour le meilleur et pour le pire, transformant par là même nos quotidiens (personnels comme professionnels), nos rapports aux autres comme au travail, nos institutions et leur autorité » peut-on lire dans le communiqué de présentation de la REF numérique 2021.

Lors du premier débat de la matinée, Marie-Claude Bossière, pédopsychiatre, membre du collectif Surexposition Écrans, Charles Pépin, philosophe et romancier, Céline Romain, spécialiste de l’accompagnement des entrepreneurs et consultants chez Avanteo, et Antoine Salaün, vulgarisateur scientifique sur YouTube se sont demandé jusqu’où les outils numériques pouvaient interférer dans les relations humaines, que ce soient les enfants, la jeunesse, les adultes. Télétravailler, se détendre, consommer, faire des rencontres… l’Homme peut-il se passer de la réalité de l’Autre ? Peut-il se construire par écrans interposés ?

Juste avant le débat à proprement parler, Vincent de Bernardi, directeur de la communication du Medef, a présenté les résultats d’un sondage IFOP réalisé auprès d’un petit échantillon de 1 000 personnes (représentatif de la société) pour la REF numérique 2021. Les résultats indiquent que selon les trois quarts des sondés estiment que les technologies numériques ont un impact positif sur leur vie en général, sur le travail, le commerce en ligne, mais ces derniers sont un peu plus mesurés en ce qui concerne leur santé. Deux tiers seulement pensent que le numérique a un impact positif dans ce domaine (la plateforme Doctolib et la télémédecine ont toutefois la faveur des sondés). En outre, les résultats sont beaucoup plus critiques quant à l'impact du numérique sur les relations humaines. Un tiers des sondés sont apparemment très préoccupés par les conséquences des nouvelles technologies sur la qualité des interactions sociales.

 

 

S’épanouir grâce au numérique

Antoine Salaün fait partie de ceux qui, « biberonnés aux réseaux sociaux et Internet », selon ses propres termes, considèrent le numérique comme une chance de s’épanouir professionnellement et personnellement.

Vulgarisateur scientifique sur YouTube et travaillant à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, ce dernier a expliqué comment il en est venu à réaliser des vidéos de vulgarisation scientifique. Il a particulièrement insisté sur les points techniques de sa profession, et sur les codes à respecter quand on est youtubeur.

Sa chaîne « Expé » compte aujourd’hui 31 000 abonnés et a fait près d’un million de vues en 2021. Certaines marques se sont associées à Antoine Salaün pour sponsoriser son contenu, ce qui lui a permis de développer sa chaîne.

Après un séjour d’un an en Israël, le youtubeur a reçu le soutien du Centre national du cinéma français pour lancer sa série. L’idée d’Expé est de visiter les lieux les plus insolites de la planète pour mettre la science à l’épreuve. Antoine Salaün est notamment rendu en Islande pour expliquer les aurores boréales, a essayé de communiquer avec des cachalots dans l’Atlantique, ou a encore grimpé des volcans au Guatemala.

Ces vidéos l’ont fait connaître et lui ont permis de trouver des sponsors pour la saison 2 d’Expé. Aujourd’hui, il fait aussi de la production de contenus pour les sociétés, et du conseil en vulgarisation et en communication pour les entreprises scientifiques.

Dans ce cadre, Antoine Salaün travaille avec l'université de Lausanne et a mis en place une méthode pour apprendre aux chercheurs à monter des petites vidéos avec leur smartphone afin de communiquer leurs recherches.

Un jour, un laboratoire d’ADN ancien l’a contacté pour un grand projet. Ce laboratoire, situé en Lausanne, a voulu, en collaboration avec un autre laboratoire situé à Copenhague (les meilleurs du monde dans ce domaine), faire des analyses pour comprendre l’histoire du peuple Rapa Nui, de l’Île de Pâques.

Trois découvertes ont été faites à partir de ces ADN, a rapporté Antoine Salaün. La première confirme l'origine polynésienne de ce peuple, la deuxième précise que celui-ci n’a jamais été en contact avec des peuples européens jusqu'à il y a 200-300 ans, et la troisième révèle que les Rapa Nui ont été en contact avec des peuples sud-américains – il y a 700 ans –, et que par conséquent, les génétiques de ces peuples se sont mêlées.





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