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Le ministère de
l’Économie, des Finances et de la Relance, la Banque de France et la Fédération
bancaire française ont signé un accord autorisant le recours à la médiation du
crédit pour réaménager certains prêts garantis par l’État (PGE).
Globalement, ce sont 697 000 entreprises qui ont contracté un PGE
depuis mars 2020, représentant un encours total de 143 milliards
d’euros, selon la Fédération bancaire française.
Mais selon Bruno Le Maire, seules 25 à 30 000 entreprises
pourraient avoir des difficultés à rembourser leur PGE. On peut donc considérer
que le nombre de cas à gérer est relativement restreint.
Pour ces entreprises, des aménagements peuvent être
réalisés grâce à l’arrêté du 8 juillet 2021 qui permet d’envisager la
restructuration et l’allongement du remboursement des PGE sur dix ans dans le cadre des procédures
amiables et collectives, à savoir : la conciliation, la sauvegarde, le redressement
judiciaire, ainsi que la nouvelle procédure accélérée de traitement de sortie de crise (depuis le 18 octobre
2021).
Le 16 mars dernier, le plan de résilience économiques et sociales a été
annoncé et renforce les mesures de soutien aux entreprises notamment pour «
éviter les faillites des entreprises ». On relève notamment les mesures
suivantes :
• le PGE reste mobilisable
jusqu’au 30 juin 2022 ;
• le montant maximum du PGE est relevé à 35 % du CA pour les sociétés
impactées par la crise ukrainienne (modalités en attente de précision) ;
• le prêt croissance industrie est ouvert au secteur du BTP ;
• le prêt croissance relance
adapté aux entreprises connaissant des difficultés temporaires de trésorerie en
raison de difficultés d’approvisionnement est ré-abondé
• les prêts bonifiés de l’État
pourront être accordés jusqu’à la fin de l’année 2022 (la fin était
initialement prévue en juin 2022) ;
• les possibilités de recours à
l’activité partielle de longue durée (APLD) sont prolongées pour les sociétés
subissant la crise ukrainienne ;
• le recours au report ou
facilités de paiement des obligations sociales et fiscales sera facilité pour
les entreprises impactées par la hausse du cours des matières premières. De plus, des soutiens
financiers dédiés aux secteurs les plus fragilisés sont toujours disponibles.
Pour les entreprises les plus performantes, les aides
ont été progressivement supprimées. Cependant, les entreprises ayant contracté
des PGE peuvent utiliser ce financement pour financer leur croissance ou des
programmes de développement.
Il est à mon sens indispensable d’adapter les
dispositifs d’aide au bilan de l’entreprise.
Il faut éviter le soutien des entreprises qui ne
pourront jamais retrouver un équilibre financier et ainsi empêcher le phénomène
« d’entreprises zombies » (entreprises alimentées par des aides et
subventions sans perspectives réelles de stabilité financière).
Le bilan comptable
fait partie des points clés d’analyse et d’éligibilité aux mesures
d’accompagnement. Les fonds propres de l’entreprise comparés à la totalité des
emprunts contractés permettent notamment d’analyser le risque de
surendettement. On parle plus précisément du ratio dette sur fonds propres.
Les outils d’aide
financière de l’État sont conditionnés à ces ratios financiers calculés
sur la base du bilan comptable. Cependant, certaines aides, comme le fonds de
solidarité et l’aide à la prise en charge des coûts, sont basés sur des pertes
d’activité et les fermetures administratives.
Une grande majorité des entreprises ont conservé leur
PGE par précaution pour faire face à d’éventuelles baisses d’activité. En
sortie de crise, plusieurs choix s’offrent à ses entreprises :
• rembourser par anticipation le PGE
pour éviter de payer des intérêts : c’est un choix qui peut être intéressant si
la société dispose d’un montant de trésorerie important ainsi qu’une bonne
capacité d’autofinancement ;
• utiliser le prêt pour accélérer
son déploiement commercial, financer un programme d’innovation, modernisation
des outils de production ou encore lancer des actions à l’international ;
• certaines entreprises ont
également l’opportunité de se déployer grâce à des logiques de croissance
externe (rachat/fusion avec d’autres entreprises).
De manière générale, l’utilisation de cette enveloppe
financière doit être réalisée avec discernement en vue d’accroître la capacité
d’autofinancement de l’entreprise.
Au regard de la situation géopolitique en cours, ce
financement peut également permettre d’absorber des retards de paiement client
ou plus globalement des problématiques de besoins en fonds de roulement (BFR).
C’est une réelle opportunité de financer des enjeux immatériels sur lesquelles
les banques ne se positionnent pas.
Florent Jacques,
CEO de Finkey
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