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L’ancien procureur de Boulogne-sur-Mer a été choisi pour succéder à Pierre Sennès à la tête du parquet de Pontoise, que ce dernier a quitté début 2025. Officiellement présenté ce 27 juin, le magistrat entend mener un travail collectif pour mener à bien ses priorités : la lutte contre les violences intra-familiales, ou encore la prévention contre toute forme de délinquance.
« Il
est donc temps pour moi de vous renouveler mes souhaits chaleureux de bienvenue
et de pleine réussite dans vos nouvelles fonctions ». C’est par ces mots
que Vincent Raynaud, président du tribunal judiciaire de Pontoise, a salué,
vendredi 27 juin, le nouveau procureur de la République, à l’occasion d’une
audience solennelle devant une salle pleine.
Après
cinq mois d’intérim à la tête du ministère public, assurés par le procureur
adjoint Luc Pélerin (Pierre Sennès, nommé procureur de la cour d’appel d’Agen, a
quitté la juridiction fin janvier 2025), la nomination officielle de Guirec Le
Bras à Pontoise semblait en effet attendue. Parmi les présents : magistrats,
avocats, juges, officiers de police et de gendarmerie, conseillers municipaux
et députés de la circonscription - notamment Gabrielle Cathala et Carlos
Martins Bilongo (LFI).
Approche « collective » de la justice
Luc Pélerin
a décrit le parcours de Guirec Le Bras comme un « signe d’expérience ». Après 10 ans de siège, Guirec
Le Bras est passé au parquet, en étant dans un premier temps procureur adjoint
au tribunal judiciaire de Nantes, avec un intermède à Angers, puis en devenant
procureur de la République près le tribunal judiciaire de Laval, de 2015 à 2018.
Le magistrat a ensuite été avocat général à la cour d’appel de Versailles
jusqu’en 2021, année où il a pris ses fonctions de procureur à Boulogne-sur-Mer.
Riche d’une carrière de plus de trois décennies, donc, le chef du parquet de Pontoise entend aujourd’hui mener « une approche collective » dans son travail, le tout avec « efficience » et « une certaine harmonie dans la dyarchie » entre le siège et le parquet.
En matière de politique pénale, Guirec Le Bras souhaite prioriser la lutte contre la radicalisation sous l’angle de la prévention, via des dispositifs locaux de lutte contre la délinquance, aux côtés des acteurs du territoire. « Je m’attacherai à continuer à améliorer les relations que nous devons avoir en tenant compte de mon obligation d’impartialité », a annoncé le magistrat aux élus présents durant l’audience.
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Y compris concernant les atteintes envers les élus, que le nouveau procureur a qualifiées de « remise en cause d’un des fondements de la République, la démocratie ». Ces atteintes ou ces menaces physiques concernent également les magistrats, les fonctionnaires de greffes ou le personnel de l’administration pénitentiaire. Citant son prédécesseur, Guirec Le Bras a regretté, lui aussi, que « la robe de magistrat ne protège plus ».
Le nouveau procureur compte également poursuivre la lutte contre les violences
familiales et conjugales, déjà engagée par la juridiction avec un esprit « novateur » salué par Guirec
Le Bras. Par ailleurs, en matière
de réponse pénale, si la fermeté est affichée, le magistrat a indiqué qu'il tenait à développer les alternatives aux poursuites pénales, comme la
contribution pénale, laquelle répond selon lui à un double objectif : « Développer
les modes pénaux alternatifs de réponse pénale pour des faits bien identifiés
[...] mais aussi être une source de financement de l’association d’aide aux
victimes », a-t-il précisé.
Une équipe
renouvelée pour une activité soutenue
Cette
audience a été présentée comme le point final d’un renouvellement complet de la
hiérarchie du tribunal judiciaire de Pontoise, qui avait commencé avec
l’arrivée de Vincent Reynaud en août 2024, suivie du départ de Pierre Sennès en
novembre 2024, « trois mois après mon arrivée », s’est remémoré le président
du tribunal, qui a aussi rappelé le contexte politique et budgétaire difficile de
cette période.
Le
président du tribunal a salué la transition opérée par Luc Pélerin et par les
autres membres du parquet, et s’est félicité de l’arrivée, au printemps
dernier, de Stéphanie Lemaire en tant que directrice de greffe. Guirec Le Bras et
cette dernière ont travaillé ensemble au tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer jusqu’au
printemps 2025 : « Notre séparation n’aura finalement duré que de deux
mois et demi », a plaisanté le magistrat.
Avec la
prise de fonctions de Guirec Le Bras, Vincent Reynaud compte dorénavant sur le « dynamisme »
du personnel judiciaire de Pontoise, une juridiction « aux multiples
défis ». Le Val d’Oise, « l’un des départements les plus jeunes de
la France métropolitaine », est aussi un territoire hétérogène, entre les
paysages agricoles du Vexin et une concentration urbaine importante, qui comprend
41 quartiers prioritaires.
« De
ce fait, l’activité pénale et, en particulier criminelle, est très soutenue
», a rappelé le président du tribunal judiciaire. Ce dont le chef du parquet est
bien conscient : « Je préfère rester humble face à l’ampleur de la
tâche même si je serai résolu à y faire face. », a assuré Guirec Le Bras.
Jonathan Baudoin
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