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Record battu pour les confiscations pénales immobilières


samedi 14 juin4 min
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14/06/2025 13:40:49 1 11 6514 23 0 La propriété confisquée en 2015 à Boris Berezovsky a été vendue au profit de l'Etat 4956 5768 5966 (75) Lutte contre les violences à l’arme blanche : la procureure de Paris réagit sur France 5

Après le meurtre d’une surveillante de 31 ans, poignardée devant le collège où elle travaillait par un adolescent de 14 ans, Laure Beccuau plaide pour « engager des actions de prévention » et rappelle l’existence du pôle national de lutte contre la haine en ligne au sein du parquet de Paris.

Que faire pour « éviter les drames » ? Invitée de l’émission « C ce soir » sur France 5, mercredi 11 juin, en compagnie d’autres invités issus notamment de l’enseignement et de la psychologie, la procureure de la République de Paris Laure Beccuau a rappelé la position du parquet parisien sur les phénomènes de violences à l’arme blanche commises par des mineurs.

« Faut-il parler d’une nouvelle culture de la violence et d’une culture du couteau, comme le fait le Premier ministre ? », s’interrogeait l’émission ce soir-là. Au cœur de la discussion, le drame survenu dans un lycée à Nogent (Haute-Marne), où une surveillante a été tuée par un collégien de 14 ans armé d'un couteau.

« La réponse pénale est indispensable », a exprimé la magistrate. Mais selon elle, cette dernière est insuffisante : « Bien qu'elle puisse être dissuasive dans certains cas de violence, dans les phénomènes de rixes ou de bandes, il arrive que cette violence soit intériorisée comme faisant partie de l'intégration au clan. »

 « Je ne suis pas capable de vous faire le portrait type d’un adolescent qui prend les armes aujourd’hui. Mais j’espère être capable, grâce à ce qu’on apprend des dossiers, collectivement, d’essayer d’engager des actions de prévention », a poursuivi la procureure. Une prévention qu’elle juge « essentielle », pour « faire comprendre cette dangerosité ».

Faisant le point sur la politique pénale appliquée à Paris, la procureure a aussi rappelé l’existence du pôle national de lutte contre la haine en ligne, au sein du parquet de Paris, ainsi que des Cenomed, ces cellules pour mineurs en difficulté qui réunissent aussi les élus, la PJJ, l’aide sociale à l’enfance. Elles ont pour but de faciliter l'échange d'informations entre différentes institutions et professionnels concernés par la protection des mineurs en difficulté.

A Paris, un mineur trouvé en possession d’une arme est déféré « s’il n’est pas connu du tout » devant un délégué du procureur et fait l’objet d’une mesure de réparation, où il est « dans le collectif, où on lui explique le pourquoi du comment de ses agissements ».

Contact avec les jeunes, écoute et « empathie »

Le 4 mars dernier, le parquet de Paris, la préfecture de police de Paris, la Ville de Paris, l'Académie de Paris et la Protection judiciaire de la jeunesse - Île-de-France et Outre-mer ont signé un plan de prévention et de lutte contre le port et l’usage des armes blanches par des mineurs, depuis qualifié parfois de « plan couteau » par les médias.

Ce plan prévoit entre autres « l’intervention en milieu scolaire des médiateurs et d’agents de la police municipale de la Ville de Paris et des policiers de la mission de prévention, de contact et d’écoute (MPCE) formés spécifiquement à la prévention auprès des jeunes ». Objectif : faire face aux affrontements violents entre groupes de jeunes – dits « rixes » à Paris. « Il a été constaté que le port du couteau chez les adolescents se banalisait, notamment pour se protéger », pointait le communiqué de la mairie de Paris qui annonçait le lancement de ce dispositif.

Un constat partagé par les professionnels présents sur le plateau de France 5 le 11 juin. « Le sentiment de réalité devient de plus en plus complexe chez les jeunes », a relevé Serge Hfez, psychiatre, psychothérapeute familial et psychanalyste, qui attribue aussi ces violences à la « désertion du sentiment d’empathie » chez les adolescents.

Prenant l’exemple du collégien auteur des coups de couteau mortels à Nogent, - un adolescent « gentil, normal, avec des parents aimants (…) mais qui ne comprend pas ce que c’est que la mort », le psychiatre s’est dit « inquiet par ce qui est en train de se jouer chez les jeunes aujourd'hui. Ils sont biberonnés par les téléphones, les réseaux sociaux, etc. Or l'empathie s'acquiert dans la relation aux autres ».

Mylène Hassany

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