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L’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) rejoint cette année « le classement académique des universités mondiales ». Ce « classement de Shanghai » dresse chaque année une liste des 500 « meilleurs » établissements mondiaux. Sur la base de critères qui ne plaisent pas toujours à tout le monde.
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ». Une fois encore Corneille avait raison. À 25 ans seulement, l’UVSQ se classe parmi les 22 premiers établissements d’enseignement supérieur et de recherche français et parmi les 500 mondiaux selon le classement annuel de l’Université Jiao Tong basée à Shanghai. Pour le professeur Didier Guillemot, le nouveau président de l’Université, « ce succès vient récompenser l’excellence de notre communauté universitaire, les enseignants-chercheurs évidemment, mais aussi les étudiants et les personnels administratifs et techniques sans lesquels rien de tout ceci n’aurait était possible ». Il ajoute : « J’avais l’intuition que nous pouvions réapparaitre dans ce classement (…) et c’est pour cela que dès mon élection, j’ai constitué une équipe pour savoir où nous situer parmi l’ensemble des 17 000 universités mondiales ».
Seulement trois établissements français dans le top 100
Désormais, elles ne sont donc plus que trois à conserver leur place dans le top 100 du palmarès de Shanghai. C’est une université de moins que l’an dernier. Strasbourg a en effet été rétrogradée de la 87e à la 101e place. En plus d’être faiblement représenté, l’enseignement supérieur français ne cesse de glisser dans le classement : l’Université Pierre et Marie Curie passe du 36e au 39e rang mondial, Paris-Sud du 41e au 46e et l’École normal supérieure de Paris se retrouve à la 87e place, 15 rangs plus bas.
Avec 22 établissements dans la liste, comme l’an dernier (l’UVSQ a pris la place de l’Université de Rennes 1), la France est rétrogradée du 5e au 6e rang mondial à la faveur de l’Australie qui en recense 23 contre 20 en 2015. Loin derrière les États-Unis dont 8 universités occupent les 10 premières places du classement les deux autres étant Cambridge et Oxford.
Des choix méthodologiques critiqués
Créé en 2003 par l’Université Jiao Tong, qui le qualifie comme le plus fiable existant, ce classement est loin de faire l’unanimité. Les chercheurs Jean-Charles Billaut, Denis Bouyssou et Philippe Vincke ont publié une étude sur la crédibilité de cette liste. Selon eux le classement de Shanghai est « mal mené et mal fait ». Ils remettent en cause notamment les six principaux critères qui ont été retenus : le nombre de Prix Nobel et de médaille Fields parmi les anciens diplômés, le nombre de Prix Nobel et de médaille Fields parmi les anciens ou les actuels professeurs, le nombre de chercheurs les plus cités dans leurs disciplines, le nombre de publications rattachées à l’établissement répertoriées dans les index de citations et enfin la pondération de ces cinq indicateurs divisée par le nombre d’enseignants-chercheurs de l’université. Pour les trois chercheurs français, cette méthode est biaisée pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que prendre en compte des récompenses prestigieuses reçues par les anciens étudiants, comme un prix Nobel ou une médaille Fields, revient à récompenser un enseignement passé et crée une sorte de « patrimoine ». La critique revient également concernant les récompenses décernées aux anciens professeurs de l’établissement, surtout pour le Nobel, mais moins pour la médaille Fields qui elle n’est décernée qu’à des chercheurs de moins de 40 ans. (...)
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