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Mise en cause pour ses propos sur les forces de l’ordre, l’élu de La France insoumise fait face à une vague de critiques et à de violentes menaces qui l’ont conduit à porter plainte. Par ailleurs, une pétition citoyenne réclame son « exclusion immédiate » de l’Assemblée nationale.
« La police tue partout ». Trois mots qui ont suffi à déclencher la polémique et qui conduit, in fine, le député Aurélien Taché à porter plainte, une action annoncée ce 2 septembre, dans les colonnes du Parisien.
Le 18 août 2025, le député Aurélien Taché (LFI) publiait sur X ce message en réponse à un tweet de François Charron, porte-parole de La France insoumise, relayant la marche blanche organisée pour Gabriel, un jeune homme tué chez lui par un gendarme lors d’un tapage nocturne dans l’Aube, à la mi-août. Dans la foulée, le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, a annoncé porter plainte contre le parlementaire pour des propos jugés « diffamatoires » envers les forces de l’ordre.
Une plainte qui, selon l’élu, a contribué à déchaîner les menaces. « Des gens se sont sentis légitimes à me menacer de mort, puisque le préfet représentant de l’État m’attaque », explique-t-il. Depuis, Aurélien Taché a été visé par plusieurs messages haineux : près de 70 courriels ou posts jugés « significativement menaçants », sans compter insultes et propos dégradants. Certains vont jusqu’à écrire : « Clic clic pan pan, vivement que tu claques » ou encore « tes jours sont comptés mais c’est d’abord ta famille de racaille qui va être exécutée ». D’autres menaces sont assorties de photos d’armes à feu, rapporte Le Parisien.
Face à cette vague de haine, le député a déposé plainte à son tour auprès du procureur de la République du Val-d’Oise. « J’ai déjà reçu des menaces par le passé, mais jamais d’une telle ampleur ni avec un tel niveau de précision. Certains laissent même entendre qu’ils connaissent mon adresse », s’inquiète-t-il. Pour l’insoumis, cette situation illustre un problème plus large : « L’État, en l’occurrence par la voix du préfet, doit rester neutre. »
Mais la controverse ne s’est pas arrêtée là. En réitérant ses propos sur le plateau de BFMTV, Aurélien Taché a suscité de nouvelles réactions, entraînant la mise en ligne d’une pétition citoyenne sur Change.org le 20 août exigeant « l’exclusion immédiate de l’Assemblée nationale » du député.
L’objectif derrière : « rappeler que les élus doivent faire preuve de responsabilité dans leurs déclarations publiques, surtout lorsqu’ils abordent des sujets aussi sensibles que le maintien de l’ordre et la sécurité publique ». Le texte insistait notamment sur le fait que « les figures publiques doivent être des modèles de retenue et veiller à ne pas diviser davantage une société déjà traversée par de fortes tensions sociales ».
À lire aussi : (95) Le préfet du Val-d’Oise dépose plainte contre un élu du département
Clôturée depuis, la pétition a recueilli 10 495 signatures. Son auteur, qui se présente sous le pseudonyme de Toussaint Toussaint, a justifié sa démarche en rappelant que « les statistiques montrent que la confiance du public envers les institutions policières est en déclin ». Selon lui, « en France, un rapport récent a indiqué que moins de 50 % de la population fait totalement confiance à la police. Dans ce contexte, les paroles irresponsables d’un élu peuvent avoir des conséquences dévastatrices, exacerbant le manque de confiance ».
Enfin, « cela contribuerait non seulement à rétablir une partie de la confiance perdue, mais montrerait également que la nation ne tolère pas des propos qui compromettent l’harmonie sociale et la cohésion nationale » est-il possible de lire dans la pétition. Par ailleurs, parmi les commentaires laissés par les signataires, certains critiquent le député. L’un d’eux écrit par exemple : « C’est facile de dire que la police tue, mais ces députés sont bien contents de l’avoir lorsqu’ils subissent des menaces ! »
Pour rappel, Aurélien Taché n’en est pas à sa première polémique : il avait déjà été condamné en 2022 à une amende de 5 000 euros pour avoir insulté des policiers à Niort. Interrogé par l’AFP, il a défendu sa position : « Il n’est pas question que je supprime mon message. On ne tente pas impunément de censurer la voix des parlementaires en France. »
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