Politique

Nommé au Logement, le député du Val-de-Marne, Vincent Jeanbrun, loin de faire l’unanimité

Avec AFP. Deux députés du Val-de-Marne font leur entrée au gouvernement Lecornu II. Mathieu Lefèvre, déjà nommé dans la première équipe Lecornu, rejoint le ministère de la Transition écologique. Vincent Jeanbrun, ancien maire de L’Haÿ-les-Roses, a été nommé au Logement. De ces deux nominations, c’est cette dernière qui fait le plus de vagues et affole les acteurs du logement.


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Delphine Schiltzlundi 13 octobre3 min
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Le député, Vincent Jeanbrun, lors des questions au gouvernement, le 17 décembre 2024 @Capture écran Youtube

Le Val-de-Marne est bien représenté dans le nouveau gouvernement Lecornu. Dans cette deuxième mouture, présentée hier, dimanche 12 octobre, l’exécutif (ré)accueille deux députés issus du département. Mais l’une de ces nominations crispe plus que l’autre. Celle de Vincent Jeanbrun. Député du Val-de-Marne et auteur de propositions contestées pour les quartiers populaires, le nouveau ministre de la Ville et du Logement ne fait pas l’unanimité au sein du secteur, qui l’exhorte à agir vite face à la crise du logement.

Porte-parole du groupe LR à l’Assemblée nationale, Vincent Jeanbrun a émergé médiatiquement durant les émeutes de l’été 2023, consécutives à la mort de Nahel Merzouk, adolescent de 17 ans tué par une balle tirée par un policier.

Alors maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), son domicile avait été attaqué à la voiture-bélier. Sa femme, présente, avait été blessée en prenant la fuite avec leurs deux jeunes enfants.

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En juin, il avait présenté un « plan banlieues », avec une vingtaine de propositions, dont des mesures sécuritaires pour lutter contre la délinquance. Il appelait en outre à mettre fin au « logement social à vie ».

Des « propositions ultra-libérales » qui aggraveraient « encore une crise du logement déjà terrible »

L’élu y reprenait notamment des idées de l’ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian : exclure les familles de délinquants du parc social, interdire le paiement des loyers en liquide, plafonner à 30 % la part de logements sociaux par commune ou encore fixer une date limite de vente au privé des logements sociaux.

« Des fausses bonnes idées qui démontrent une méconnaissance des besoins du logement social », selon Inaki Echaniz, député PS des Pyrénées-Atlantiques. Et des « propositions ultra-libérales » qui aggraveraient « encore une crise du logement déjà terrible », selon Jacques Baudrier, adjoint PCF chargé du logement à la mairie de Paris, atterré par cette nomination.

La Confédération nationale du logement (CNL), association de défense des locataires présidée par l’élu lillois et communiste Eddie Jacquemart, prend cette nomination comme « une provocation pour tout le secteur ».

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La branche du Val-de-Marne de la CNL ajoute que ses « orientations passées laissent craindre la poursuite d’une politique au service des investisseurs plutôt que des locataires et des familles modestes ».

Mathieu Lefèvre, spécialiste du budget chargé de la Transition écologique

Autre Val-de-Marnais nommé au gouvernement : Mathieu Lefèvre. Membre de Renaissance, il a été élu député dans la cinquième circonscription en 2022, puis réélu en 2024 après la dissolution.

Le 5 octobre 2025, il aura été – pendant moins de 24 heures – ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement dans le gouvernement Lecornu I.

Il a finalement été gardé dans le gouvernement Lecornu II, mais à un autre poste : ministre délégué, chargé de la transition écologique, auprès de Monique Barbut, présidente de WWF-France, l’une des trois figures de la société civile débauchée pour cette formation.

Membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale, conseiller ministériel de Gérald Darmanin en 2017, alors chargé des Comptes publics, Mathieu Lefèvre est le Monsieur Budget de la Macronie. De finances, il sera forcément question à son nouveau poste dans un ministère dont les crédits subissent coups de rabots sur coups de rabots.

« En tant que député, Mathieu Lefèvre a voté contre la loi Duplomb et s’est montré favorable au maintien d’une forme de zones à faibles émission (ZFE) réservées aux véhicules les moins polluants, un dispositif récemment abrogé », notent nos confrères de L’Opinion.

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