Le parquet de Bobigny veut lutter contre les rixes entre jeunes


lundi 16 septembre 20243 min
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Le parquet de la ville, en collaboration avec la préfecture, la Police nationale, l’Éducation nationale et les maires, a renforcé ses actions contre ce phénomène qui touchent de plus en plus de villes lors d’un récent état-major de la sécurité.

Deux ados blessés au couteau devant leur lycée à Pantin au début du mois, un adolescent de 14 ans tué sur le quai du métro Basilique de Saint-Denis en janvier, deux blessés, dont l’un grièvement touché à la gorge, sur la place du marché de Saint-Denis en juillet Les rixes entre jeunes sont devenues presque monnaie courante en Seine-Saint-Denis, à tel point qu'en janvier dernier, le procureur de la République Éric Mathais soulignait l’ampleur de la situation en annonçant une soixantaine d’arrestations et 24 renvois en jugement pour ce type de faits en seulement deux semaines. Cette montée des violences préoccupe plus particulièrement le parquet de Bobigny, qui a décidé de réagir de manière plus ferme et concertée.

Lors d’un récent état-major de la sécurité, des mesures ont été prises pour intensifier la lutte contre ce phénomène alarmant. Le tribunal s'est ainsi rapproché de la préfecture, de la Police nationale, de l’Éducation nationale, des acteurs de terrain et des maires des différentes communes du département afin de mettre en place des actions conjointes. Ensemble, ils entendent « prévenir, intervenir rapidement, et sanctionner les responsables de ces actes de violence », comme l’a expliqué Éric Mathais dans un post publié sur LinkedIn le 11 septembre 2024.

La prévention peut également provenir d’autres actions, qu’elles soient coordonnées aux abords des établissements scolaires ou bien en faisant des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires en lien avec les services spécialisés pour repérer les signes avant-coureurs de tensions entre jeunes.

Accompagner les jeunes à se réinsérer dans la société

La réponse judiciaire du Parquet de Bobigny se veut résolument ferme, confirme-t-il dans un document publié également sur LinkedIn. Toute interpellation est suivie d'une garde à vue et, lorsque les faits sont avérés, un défèrement systématique devant le procureur s'impose. Celui-ci peut alors requérir des mesures de sûreté strictes et des sanctions pénales sévères. Cependant, la juridiction demeure consciente de « la nécessité de proposer des solutions d'accompagnement aux jeunes impliqués dans ces violences ». Objectif : prévenir la récidive et leur offrir une réelle chance de réinsertion. Pour ce faire, différentes alternatives sont proposées en complément des sanctions, telles que des mesures éducatives, des stages de citoyenneté, ou encore des travaux d’intérêt général.

La juridiction espère ainsi apporter une réponse équilibrée, mêlant prévention, répression et accompagnement. En renforçant la sécurité publique, elle vise à offrir aux jeunes des perspectives alternatives au cercle vicieux de la violence. L'idée est d'agir sur plusieurs fronts : punir les actes délictueux tout en proposant des voies de réinsertion, afin de briser la spirale de la délinquance et donner aux jeunes une chance de s'éloigner durablement des comportements violents.

Romain Tardino

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