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« Son parcours professionnel particulièrement riche, son expérience de l’activité juridictionnelle, ses compétences de très haut niveau, acquises après 26 années d’activité professionnelle, lui donnent toute légitimité pour exercer cette importante responsabilité », affirmait le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas à l’annonce de la nomination d’Olivier Leurent en tant que directeur de l’École nationale de la magistrature. Nommé le 13 juillet 2016 par le ministre de la Justice, il vivait ainsi le 30 janvier dernier sa première rentrée à la tête de l’ENM, succédant alors à Xavier Ronsin. Il revient pour nous sur sa nomination, sa propre rentrée en tant qu’auditeur de justice en 1987 et nous livre les orientations qu’il souhaite apporter à l’école.
Le 30 janvier dernier avait lieu la rentrée de l’ENM qui accueillait 343 auditeurs (contre 366 l’année dernière). Votre première rentrée en tant que directeur. Comment avez-vous vécu cette journée? Ce chiffre vous paraît-il suffisant ?
Les auditeurs de justice présents manifestaient à l’évidence leur bonheur d’être enfin à l’École nationale de la magistrature après un long parcours d’études universitaires ou une expérience professionnelle déjà confirmée, et ce difficile concours, tout en étant particulièrement concentrés et attentifs aux messages que j’avais à leur transmettre.
Cette qualité d’écoute est de très bon augure car cela fait, à mon sens, partie des qualités requises pour devenir magistrat.
Concernant la taille de la promotion, 343 auditeurs, cela peut paraître insuffisant au regard de la pénurie des effectifs dans les juridictions.
C’est en réalité un effort considérable entrepris par l’État pour compenser les départs massifs à la retraite.
Toutefois, les effets très positifs de cette nouvelle politique de recrutement ne se feront sentir qu’au bout de 31 mois, durée nécessaire pour former ces futurs magistrats.
Vous êtes vous-même issu de la promotion 1987 de l’ENM. Vous souvenez-vous de votre rentrée ? Pourquoi avoir choisi ce cursus ? Quelle image aviez-vous de la profession ?
Je me souviens très bien de ma rentrée à l’ENM car c’était pour moi l’aboutissement de nombreuses années de travail et d’effort.
Je voulais devenir magistrat depuis longtemps, par vocation, sans doute pour apporter ma contribution à rendre le monde plus juste.
Je trouvais que la mission du magistrat, gardien des libertés individuelles, était une mission passionnante, au service de l’intérêt général et de la République.
Pouvez-vous nous parler des classes préparatoires « égalité des chances » qui préparent au concours de l’ENM, existant à Douai, Paris et Bordeaux ?
Ils sont actuellement 54 élèves (18 par classes).
étudiants boursiers et/ou issus de zones urbaines sensibles (ZUS), tous titulaires d’un master master 2, ils sont recrutés en raison de leur motivation à devenir magistrat.
Ils bénéficient d’une bourse allouée par l’ENM et d’une préparation adaptée à leurs besoins (galops d’essais, culture générale, méthodologie).
La proportion de réussite au concours, environ 15 % (28 % si l’on compte ceux qui le passent plusieurs fois) démontre l’efficacité de ces classes préparatoires « Égalités des chances ».
Il faudrait développer ce dispositif afin d’assurer une plus grande diversité sociale au sein de la magistrature mais l’École ne dispose pas des moyens financiers suffisants pour envisager d’ouvrir une 4e classe préparatoire.
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