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Un décret du 12 août va
modifier dès l’automne le régime indemnitaire de l’ensemble des magistrats de
l’ordre judiciaire, en clarifiant notamment les montants de la prime
forfaitaire et de la prime modulable.
La revalorisation de leur
rémunération avait été promise l’an dernier par Éric Dupond-Moretti, ce sera
chose faite. Un décret du 12
août 2023 vient modifier le régime indemnitaire des magistrats de l’ordre
judiciaire, désormais unifié pour l’ensemble des magistrats de cet ordre quel
que soit leur lieu d’exercice (y compris ceux exerçant à la Cour de cassation),
avec à la clé des augmentations des primes forfaitaires et modulables, désormais
exprimées en montant annuels et non plus en pourcentage du traitement
indiciaire brut.
Dans l’arrêté
conjoint à ce décret qui entrera en vigueur le 1er octobre 2023, sont
précisés les montants annuels bruts de ces primes selon le grade, l’échelon et
le lieu d’exercice. Par exemple, pour les magistrats exerçant leurs fonctions
en juridiction, à l'inspection générale de la justice et à l'École nationale
des greffes, à l'exception des chefs de la Cour de cassation, des cours
d'appel, des tribunaux supérieurs d'appel, des tribunaux judiciaires et
tribunaux de première instance, la prime forfaitaire, qui sera versée
mensuellement, variera de 24 000 à 36 500 euros bruts par an, à
laquelle s’ajoutera un montant compris entre 1 500 et 2 000 euros
pour les plus hautes fonctions.
Le montant de la prime
forfaitaire versée aux Premiers présidents de cour d'appel, aux procureurs
généraux près lesdites cours, aux présidents de tribunaux judiciaires,
tribunaux de première instance, tribunaux supérieurs d'appel, aux procureurs de
la République près lesdits tribunaux variera quant à lui de 34 000 à
42 000 euros, complété d’un montant de 2 000 euros pour certains
chefs de cour d’appel au titre des responsabilités budgétaires qui leur sont
confiées. Le Premier président et le procureur général près la Cour de
cassation auront eux droit à une prime forfaitaire de 50 000 euros bruts
sur l’année.
Le décret précise néanmoins
que « le montant de la prime forfaitaire peut être majoré, pour une
durée limitée, au bénéfice des magistrats exerçant dans une juridiction faisant
l'objet d'un nombre de demandes d'affectation insuffisant au regard des
besoins, lorsque cette situation est de nature à compromettre gravement le bon
fonctionnement de la juridiction, compte tenu notamment de l'insuffisance au
sein de la cour d'appel des possibilités de délégations et d'affectation de
magistrats placés ». Cette majoration doit permettre d’éviter que
certaines juridictions se retrouvent en sous-effectif, en les rendant plus
attractives.
La liste des cours d'appel et
des tribunaux judiciaires ouvrant droit à la majoration du montant de la prime
forfaitaire, la durée maximale d'attribution de cette majoration et, pour
chaque juridiction concernée, le taux de cette majoration sont fixés par un
arrêté conjoint du garde des Sceaux, ministre de la Justice, du ministre chargé
de la fonction publique et du ministre chargé du budget.
Pour les magistrats du cadre
de l’administration centrale du ministère de la Justice, le montant annuel brut
de la prime forfaitaire, elle aussi versée mensuellement, variera de
22 500 à 31 900 euros, toujours en fonction du grade et de l’échelon,
avec un complément pouvant monter jusqu’à 6 500 euros.
Une prime modulable revisitée
La prime modulable est
également remodelée, avec un montant annuel de référence versé aux magistrats
exerçant leurs fonctions en juridiction, à l'inspection générale de la justice
et à l'École nationale des greffes, à l'exception des chefs de la Cour de
cassation et des cours d'appel, compris entre 8 000 et 12 000 euros.
Celle-ci pourra monter
jusqu’à 18 000 euros pour le Premier président et le procureur général
près la Cour de cassation, les Premiers présidents et procureurs généraux près
les cours d’appel, les présidents et les procureurs de la République près les
tribunaux supérieurs d'appel.
« L'attribution de la
prime modulable, par chaque chef de Cour, concernant les magistrats exerçant en
juridiction, et par chaque directeur, concernant les magistrats du cadre de
l'administration centrale du ministère de la Justice, se fait par application
d'un coefficient allant de 0 à 3 au montant de référence, dans la limite des
crédits disponibles, déterminés par la somme des montants de référence
applicables aux magistrats concernés », précise le décret.
Alexis
Duvauchelle
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