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Entré en vigueur mardi 1er avril, cet accord formalise un partenariat entre le parquet de Bobigny et la DRIEETS. Il vise une répression plus efficace des infractions au droit du travail.
« Le droit du travail est
un pilier de la justice sociale. Notre engagement est total pour qu’il soit
pleinement respecté. »
Le procureur de la République du tribunal judiciaire de Bobigny Éric Mathais a annoncé la signature d’une convention sur le droit pénal du travail entre le parquet balbynien et la Direction régionale interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS).
Signé le 21 mars 2025, ce
texte est entré en vigueur ce 1er avril. L’objectif affiché est clair :
renforcer la coopération dans la lutte contre la fraude sociale et les
atteintes aux droits des travailleurs en Seine-Saint-Denis, « territoire
où ces enjeux sont particulièrement prégnants », selon le procureur.
L’accord précise les
modalités de collaboration entre le parquet et l’inspection du travail, en
détaillant notamment « la mise en œuvre de la cosaisine, permettant aux
services d’enquête judiciaire et aux agents de contrôle du travail d’agir
conjointement », ainsi que « le suivi rigoureux des procédures en
matière d’accidents du travail graves ».
Il prévoit également le
recours aux sanctions administratives et transactions pénales lorsque la loi le
permet, ainsi qu’une procédure spécifique en cas d’incident grave survenu lors
d’un contrôle mené par un agent de l’inspection du travail, comme des outrages,
des menaces ou des violences.
Dans le 93, un « niveau de
fraude impressionnant »
Des réunions régulières, à la
fois plénières et trimestrielles, auront pour but d’assurer un suivi
opérationnel et de maintenir le dialogue sur la lutte contre le travail illégal
ainsi que sur le respect des règles en matière de santé et de sécurité.
À lire aussi : (93) Rentrée du tribunal de commerce de Bobigny : « Nous ne
sommes pas un fossoyeur »
Lors de l’audience solennelle
du tribunal de commerce de Bobigny, le 22 janvier dernier, Éric Mathais avait rappelé l’ampleur du phénomène : la
fraude sociale représenterait près de 13 milliards d’euros dans le département,
dont 2,1 milliards ont été détectés et redressés.
Une situation qui, selon lui,
« nuit [aux] finances publiques, entraîne d’importantes distorsions de
concurrence et sape la confiance des citoyens dans notre système économique et
social. » Le magistrat avait notamment insisté sur la nécessité d’une
réponse ferme, affirmant que « le niveau de fraude est impressionnant en
Seine-Saint-Denis » et que la notion d’ordre public devait y être défendue
avec une exigence toute particulière.
Romain
Tardino
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