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Fantômes… Spectres… Ombres fugitives… Revenants… Squelettes… Craquements… Claquements de porte… Brumes épaisses… Nuits noires… Éclairs !
Angoisses… Ombres suspectes… Spectres et ectoplasmes…
Tables qui tournent, esprits qui se retournent, frileux qui se détournent…
Donjons aux mâchicoulis redoutables, pont-levis surplombant des douves profondes, grilles de culs-de-basse-fosse lourdes et rouillées, souterrains sombres et humides, courtines impressionnantes… autant de décors qui permettent la recherche de frissons, surtout quand des légendes tenaces les habillent de phénomènes paranormaux, inexpliqués ou inexplicables.
Début septembre 2020, le rédacteur en chef du JSS m’indique qu’il va publier fin octobre un numéro spécial sur les phénomènes surnaturels et paranormaux et me propose d’aller à la recherche d’un vrai fantôme pour rédiger ma chronique historique hebdomadaire figurant dans ce numéro.
Excellente idée ! Bien séduisante pour qui aime découvrir les richesses et les secrets de son pays !
Mais… trouver de vrais fantômes dans de vrais châteaux pour alimenter une chronique semble aussi compliqué que d’aller chatouiller les oreilles de Nessie, le monstre dit du Loch Ness se prélassant dans les profondeurs d’un lac écossais des Highlands, ou d’aller photographier à Lassa un moine tibétain en pleine lévitation, ou d’aller interviewer un mariglobuphile à l’Île de Pâques, ou encore de trouver aux Archives nationales des documents anciens relatant la présence au palais parisien de la Cité du fantôme du « boucher rouge » qui apparaissait dans les couloirs du palais la veille de la mort du roi de France… Une légende tenace (d’aucuns prétendant que le fantôme du boucher rouge sévissait en réalité aux Tuileries où il aurait été vu disparaissant dans les flammes de l’incendie de 1871) !
Pour commencer l’enquête, on rejoint dans le Maine-et-Loire, près d’Angers, le château de Brissac, l’un des plus hauts châteaux de France. Une légende veut que le fantôme de Charlotte, fille naturelle de la belle Agnès Sorel* et du roi Charles VII, erre dans le château les soirs d’orage. Charlotte de Valois a été assassinée en 1477 par son mari jaloux, Jacques de Brézé, bien avant d’avoir pu connaître sa future belle-fille, Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II.
L’idée est de photographier les lieux hantés par ce fantôme et de recueillir des témoignages ! Hélas… Il nous faut rapidement déchanter ! Le marquis de Cossé-Brissac, dont la famille occupe le château depuis 1502, nous révèle qu’en réalité, c’est son grand-oncle, frère de son grand-père duc de Brissac, qui a inventé cette histoire de fantôme de toutes pièces, nous précisant que Charlotte avait été assassinée en Eure-et-Loir et non à Brissac dans le Maine-et-Loire ! Une légende totalement imaginée, bien contemporaine, qui a pu relancer en son temps l’attrait de la demeure historique !
Pas de fantôme de Charlotte donc… Mais un chercheur,
surtout s’il publie dans le JSS, ne doit jamais se décourager !
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