Remise du prix Vendôme 2016 - Deux lauréates pour un prix


vendredi 27 janvier 20173 min
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Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice, a décerné le prix Vendôme 2016 à Raphaëlle Théry pour sa thèse intitulée « Libéralisme pénal. Principes, enjeux et contradictions d’une institution non idéale ». Le garde des Sceaux a également remis une mention spéciale à émilie Dubourg pour sa thèse « Les services pénitentiaires d’insertion et de probation. Fondements juridiques, évolution, évaluation et avenir ».


 

« Je suis avant tout un universitaire et je connais personnellement le long parcours que l’on doit accomplir pour soutenir une thèse. Un chemin, balisé par de grandes joies et d’aussi grands obstacles, des véritables révélations et des moments de découragement, des périodes impatientes et des instants d’euphories créatrices ». Lors de la remise du prix Vendôme, qui distingue une thèse de droit pénal, Jean-Jacques Urvoas a entamé son discours en évoquant son expérience personnelle. Son parcours universitaire, en tant qu’étudiant et professeur, explique qu’il soit le premier ministre de la Justice à remettre la distinction en dix ans.


Reconnu par les professionnels du droit et de la justice, le prix Vendôme ouvre des perspectives de publication pour le lauréat. Cette année le jury a récompensé Raphaëlle Théry. Cette ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée de philosophie a examiné, dans sa thèse, les rapports entre le libéralisme politique et la justice pénale. En introduction, cette docteure en philosophie du droit a affiché l’objectif de « défendre une approche libérale du droit pénal, tout en soulignant les contradictions qui la traversent et les difficultés qu’elle soulève ».


Jean-Jacques Urvoas, lors de son intervention, a salué le caractère interdisciplinaire du travail de Raphaëlle Théry : « La pensée s’apparente à une marche, pour reprendre l’image de Nietzsche : c’est en faisant des pas de côté que l’on appréhende le mieux le chemin à parcourir. Les politiques publiques gagneraient à ne pas tomber dans le piège des disciplines et à se nourrir de différentes approches. Je suis de plus en plus convaincu que c’est l’interdisciplinaire, que c’est le transdisciplinaire, qui nous rendent plus intelligents ». La lauréate s’est dite « très honorée et très fière de recevoir ce prix. D’autant plus que c’est un prix de juriste ».


 

Une « relation humaine forte »


Créé en 2007, par une décision conjointe du ministère de la Justice et de la Mission recherche Droit et Justice, le prix distingue une thèse de droit pénal, de procédure pénale ou de sciences criminelle, une seule… Sauf cette année. Car les quinze candidatures ont donné lieu à de riches débats, à tel point que pour la première fois une mention spéciale a été décernée. émilie Dubourg, cette docteure nantaise, l’a reçue pour son travail sur les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP). Sa thèse propose une étude systémique des SPIP et vise à montrer comment leurs missions ont évolué.


Jean-Jacques Urvoas a été « frappé et touché » par « la relation humaine forte entre les professionnels et les justiciables ». Le ministre de la Justice a conclu par un éloge de la science et de la recherche : « J’imagine la difficulté qui a dû être la vôtre de mener à bien une thèse, faisant appel à des disciplines différentes : droit, philosophie, histoire, sociologie. C’est ce qui fait du droit une science, une matière, éminemment humaine et qui ne pourra jamais être remplacée par des robots ou des algorithmes. (…) Célébrer la science, c’est refuser la fatalité et c’est pourquoi la science a une dimension civique ! ».


 


Victor Bretonnier





Retrouvez la suite de cet article dans le Journal Spécial des Sociétés n° 7 du 25 janvier 2017

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