Le barreau de Paris publie son premier livre blanc sur l’intelligence artificielle

Une nouvelle étape de franchie. Fin octobre, le barreau de Paris a dévoilé la première édition de son livre blanc sur l’intelligence artificielle, lequel constitue le « premier cadre déontologique de cette ampleur élaboré par un barreau français », détaille-t-il sur LinkedIn.

Une parution qui intervient un an après le lancement d’une stratégie de démocratisation de l’IA au sein des cabinets parisiens, avec notamment des partenariats noués pour donner accès à différents outils, peut-on lire dans les propos introductifs du bâtonnier Pierre Hoffman.

Objectif de l’ordre avec ce livre blanc, « démocratiser l’usage de l’IA tout en garantissant éthique, sécurité et confidentialité », et permettre même aux plus petits cabinets d’y recourir. Car si le bâtonnier s’accorde à dire qu’« aucune IA, aussi performante soit-elle, ne remplacera l’avocat », la profession doit selon lui « prendre le train en marche » de façon à rester compétitive.

Un guide pratique pour adopter les bons réflexes

« Pensé comme un véritable outil d’accompagnement au quotidien », ce livre blanc d’une quarantaine de pages inclut un guide pratique sur l’utilisation de l’IA en cabinet, façonné et adopté par le Conseil de l’Ordre. Ce document apporte conseils et recommandations opérationnels « pour une pratique maîtrisée et responsable de ces nouveaux outils ».

Le guide attire l’attention sur quelques points, dont la nécessité de superviser les outils qui peuvent inventer des jurisprudences et lois inexistantes. Sont également listés les bons réflexes de l’avocat sur les précautions à prendre pour s’assurer que l’outil est conforme aux règles de protection des données, ou encore en ce qui concerne la propriété intellectuelle ou le téléversage de pièces jointes possédant des données personnelles.

À lire aussi : Un partenariat autour de l’IA pour que les avocats puissent « augmenter significativement leur productivité »

Il est précisé que le guide a vocation à être régulièrement actualisé « pour tenir compte de l’évolution rapide des technologies et de la réglementation. »

Le livre blanc tire par ailleurs un bilan des actions menées par le barreau en matière d’IA l’année dernière, et revient aussi sur la règlementation française en développement, la réglementation européenne « contraignante » qu’est l’AI Act, ainsi que la charte éthique européenne d’utilisation de l’intelligence artificielle dans les systèmes judiciaires et leur environnement du 4 décembre 2018.