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Retrouvés par le pôle archéologique de Paris, ces ossements seront analysés en laboratoire pour être datés et livrés leurs secrets. Les squelettes ont été retrouvés dans une partie du palais ravagé par un incendie en 1776.

L’île de la Cité à Paris n’en finit pas de dévoiler de nouveaux secrets archéologiques !
Dans le cadre des travaux de réhabilitation prévus jusqu’en 2030 au Palais de justice de Paris, et quelques mois après la découverte de l’enceinte d’une fortification antique provenant du IVe siècle sur ce même site, le pôle archéologique de Paris a cette fois mis au jour deux squelettes humains. Les ossements ont été retrouvés dans la Cour de Mai. « Une nouvelle page vers le passé », estime le barreau de Paris, qui suscite depuis spéculations et rumeurs sur leur origine.
Selon l’analyse de l’avocat qui a annoncé cette découverte, le positionnement des corps laisse à penser que ces derniers n’ont pas été enterrés « à la va-vite ».
Il développe : « Leur orientation est-ouest fait penser à une sépulture chrétienne. L’enterrement daterait d’avant 1776, pour deux raisons : une déclaration de Louis XVI du 10 mars 1776 concernant les inhumations limite fortement les enterrements dans les villes. Par ailleurs, dans la nuit du 10 au 11 janvier 1776, un incendie a ravagé la partie du Palais où les squelettes ont été retrouvés. Cette partie a ensuite été reconstruite, dans sa forme actuelle, entre 1783 et 1786. »
L’avocat en déduit qu’un enterrement anonyme à cet endroit paraît peu probable après 1776.
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Certains émettent l’hypothèse que ces squelettes ont pu être ensevelis entre le Xe et le XIIIe siècles, période où le palais de justice était également le Palais du Roi qui y rendait justice, rapporte Charles Simon. « D’importants travaux ont eu lieu sous Philippe Le Bel (1268-1314) qui fit notamment construire un imposant escalier disparu dans l’incendie de 1776. Or, les ossements ont été trouvés à proximité de son assise d’après des gravures d’époque », poursuit l’avocat, non loin de l’arbre de Mai, un chêne planté chaque année dans la cour du Palais. « Il serait étonnant d’avoir enseveli des personnes dans un tel lieu de passage. D’où l’hypothèse que l’enterrement daterait d’avant Philippe Le Bel ».
D’autres avancent l’hypothèse que les squelettes seraient des membres du Cercle Pétanque & Palais (plus ancienne association sportive du Palais) ou bien, dans un trait d’humour, « deux avocats qui attendraient la fixation de leur affaire par la cour d’appel ».
L’analyse en laboratoire par le pôle archéologique de Paris devrait permettre d’en apprendre davantage sur ces vestiges qui ne sont certainement pas les derniers sur l’île de la Cité.
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