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Jacques Potdevin, président du réseau de cabinets
d’expertise comptable JPA international, a donné sa traditionnelle conférence
de rentrée fiscale et sociale, le 24 janvier dernier, avec les membres de son
équipe. Sont intervenus à cette occasion Charlotte Parrot, avocate diplômée
spécialiste de droit social et de responsabilité sociétale ; Hervé Puteaux,
directeur général international et président de la société d’audit légal du
groupe JPA ; et Damien Potdevin, président de JPA groupe et de JPA
association.
Charlotte Parrot a commencé
son propos par les mesures d’urgence.
Le pass vaccinal a été
adopté le 24 janvier et le protocole sanitaire a été mis à jour. Depuis le
2 février, le télétravail n’est plus obligatoire mais recommandé. Il appartient
aux entreprises de définir son niveau d’usage en concertation avec les
partenaires sociaux. Pour faire face à la pandémie, l’état d’urgence sanitaire
a été prolongé jusqu’au 31 juillet 2022. Les entreprises peuvent continuer à
mobiliser le mécanisme d’activité partielle et celui d’activité partielle
longue durée. Le gouvernement est habilité jusqu’à fin juillet à les adapter
par voie d’ordonnance. Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité
sociale, l’employeur a la possibilité de compléter les indemnités versées aux
salariés en activité partielle et ce en exonération de charges sociales et
d’impôt dans certaines conditions. La loi de finances a pérennisé des
dispositifs comme la prise en charge des heures supplémentaires structurelles,
ou celle, par exemple, de salariés qui ne sont pas soumis à la durée du travail
(journaliste, pigiste, contrat de professionnalisation…). Deuxième type de
mesures, les aides au paiement des cotisations patronales. Ainsi, les aides
Covid 2 et Covid 3 peuvent être imputées sur les cotisations sociales qui
seront dues à compter de 2022. On retrouve également, pour les salariés qui
seraient atteints par la Covid, des arrêts maladie dérogatoires pris en charge
sans délai de carence avec un complément de salaire versé par l'employeur. Pour
les salariés handicapés, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des
personnes handicapées (AGEFIPH) prolonge les aides exceptionnelles jusqu’à la
fin du mois de février 2022. Dans le cadre des mesures « coup de
pouce » à destination des salariés, les entreprises peuvent distribuer des
aides. Elles ont la possibilité de verser 250 euros de chèques cadeaux aux
salariés en exonération de charges sociales et d’impôt. Jusqu'à la fin du mois
de février, les salariés peuvent continuer à utiliser leur chèque restaurant, y
compris les jours fériés et les dimanches à hauteur de 38 euros par jour. La
loi de finances prévoit une mesure en faveur des salariés en contact direct
avec la clientèle et qui pourraient percevoir des pourboires. Concernant ces
pourboires versés en 2022/2023, si le salarié a une rémunération inférieure à
1,5 fois le SMIC, ils sont exonérés de charges sociales et d’impôt. Enfin,
jusqu'à la fin du mois de mars 2022, il est possible de verser la prime de
pouvoir d'achat (1 000 euros ou 2 000 euros) en exonération
de charges sociales et d'impôts pour les salariés qui touchent moins de 3 SMIC
par an. Pour les entreprises, jusqu'à fin juin, l’aide à l’embauche des
apprentis ou des contrats de professionnalisation est maintenue à hauteur de
8 000 euros pour un salarié majeur, et de 5 000 euros pour
un mineur. Un dispositif particulier a été adapté avec Pôle emploi pour les
demandeurs d'emploi âgé de moins de 30 ans jusqu'à la fin de l'année. Les
entreprises peuvent également recourir aux emplois francs qui permettent
l'embauche en CDD ou CDI de salariés, soit demandeurs d'emploi, soit résidant
dans les quartiers prioritaires de la ville. Cette aide peut aller jusqu'à
15 000 euros sur trois ans. Par souci de stabilité, la loi de finances
maintient jusqu'à la fin de l'année 2023 les dispositifs zonés de soutien aux
territoires en difficulté.
Les secteurs les plus
touchés, S1, S1 bis (hôtellerie, restauration, traiteur, événementiel, agence
de voyage, discothèque) bénéficient toujours d’aides pour compenser les
obligations de fermeture, et de jauge. Celles-ci font en sorte que les manques
à gagner en matière de chiffre d'affaires soient compensés par le soutien de
l'État alors que les charges fixes restent à payer quoi qu'il en soit.
L’ensemble de ces dispositifs nécessitent de considérer quelques critères. Il
s’agit de comparer les données par rapport à celles de 2019, avant crise, et de
tenir compte de l'ancienneté de la société. D'une manière générale, les
dispositifs concernent les entreprises de moins de 250 salariés. Les
entrepreneurs éligibles peuvent faire leur demande jusqu’au 6 mars 2022. Le
prêt garanti par l’État (PGE) a été reporté d'un an pour permettre le
remboursement en avril 2022. Cependant, pour les petites entreprises en
situation grave de tension de trésorerie, un allongement des délais de
remboursement est envisageable, le faisant passer de six à dix ans. Il faut
passer par la médiation du crédit avec sa banque pour réclamer cette
prorogation. Les associations employeurs connaissant des difficultés de
paiement peuvent profiter des mêmes facilités.
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