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Secret d’État, secret défense, secret professionnel, détenus par un seul individu ou partagés par un groupe, les secrets se cultivent à foison. Peu d’autorités ont le pouvoir juridique d’exiger de se les faire révéler. Ces mystères permettent de préserver dans une cachette normalement inviolable. Attachés aux services qu’ils rendent, on y recourt dans tous les domaines : médecine, justice, armée, commerce, etc.
Le danger de détourner l’usage du secret de sa fonction originelle existe. Le moyen légal de protection qu’il apporte ne doit pas se transformer en autorisation de duper ni de nuire impunément. L’éthique tient ici une place importante autant pour commander le contenu de la confidence que l’attitude de ses co-détenteurs. Et leurs relations comptent, fort-faible, client-fournisseur, employeur-salarié, on comprend bien que les risques d’asservissement, de pression, de chantage n’attendent que la mauvaise personne pour se concrétiser. La loi du silence en est d’ailleurs la parfaite illustration.
Parfois on souhaite au contraire dévoiler à tous le scoop bien camouflé qu’on a découvert. Les motivations qui animent ce comportement sont louables ou pas. Volonté d’informer autrui, de gagner de l’argent, ou de médire apparaissent comme autant de raisons possibles. Celui qui évente une affaire qui oppose plusieurs parties passe pour un traître dans un camp et apparaît comme un allié chez son antagoniste. En vérité, l’important réside avant tout dans le bénéfice que la connaissance des choses exposées amène à la société et non pas dans le jugement porté sur leur colporteur.
Les dossiers d’atteintes à l’environnement, à la santé publique ou encore aux données personnelles qui occupent sporadiquement l’espace médiatique justifient à eux seuls que le pouvoir organise mieux le traitement de ces affaires et produise un cadre protecteur à ses acteurs. Dans cette optique, le Premier Ministre a commandé au Conseil d’État, en juillet 2015, une étude pour faire le point sur les lanceurs d’alerte avant la prochaine intervention des législateurs.
C2M
Retrouvez les articles de ce dossier dans le Journal Spécial des Sociétés n° 33 du 27 avril 2016
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