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Publié mi-décembre 2023, ce
guide apporte des réponses aux questions que les parents en devenir exerçant
la profession d’avocat se posent, que ce soit sur les démarches à effectuer
avant un congé, l’incidence sur leur retraite ou les droits et prestations auxquelles ils peuvent prétendre.
Alors que beaucoup d’avocats
et leurs enfants ont effectué leur rentrée cette semaine, le Conseil national
des barreaux a rappelé en ce début d’année l’existence du premier guide sur la « Parentalité
de l’avocat ». Cette nouvelle édition numérique parue mi-décembre
dernier s’adresse aux avocats en société, à titre individuel ou en qualité de
collaborateur libéral ou salarié, indique le CNB sur son site internet.
Conçu par les commissions
Collaboration et Protection sociale qui ont reçu bon nombre de questions
relatives à la parentalité et à l’exercice de la profession d’avocat, cet
« outil simple et pratique », d’après le Conseil, vient ainsi répondre
à leurs interrogations en les informant « sur leurs droits, sur les
options qui s’offrent à eux en tant que parents, et pour leur permettre
d’anticiper l’arrivée d’un enfant en conciliant vie professionnelle et
personnelle ».
Le cas des avocats et
avocates libéraux
Pour cela, le guide a été
structuré en trois grandes parties, la première recensant les démarches et
formalités à accomplir à compter du constat de la grossesse, dont la principale
relève de la déclaration auprès de l’Ordre auquel l’avocate enceinte est
rattachée. Il est notamment précisé le processus de cette démarche et les
avantages à le faire rapidement, à savoir de bénéficier d’une prise en charge
par la caisse primaire d’assurance maladie au plus tôt.
Le texte aborde également la
question du congé pathologique parfois nécessaire. Sur attestation du médecin
ou de la sage-femme après accouchement, l’avocate pourra ainsi bénéficier d’une
période maximale de 30 jours dans ce cas précis. À noter que « si
l’avocate a bénéficié de 30 jours de congé pathologique pendant la grossesse,
elle ne pourra plus bénéficier d’un nouveau congé pathologique après
l’accouchement », averti le guide.
Un sous-titre récapitule pour
sa part la durée du congé maternité global qui peut aller de 8 à 16 semaines
dans le cas d’une naissance simple portant à 1 ou 2 enfants à charge, et jusqu’à
46 semaines dans le cadre d’une naissance multiple, autrement dit des triplés
ou plus. Des congés qui peuvent d’ailleurs être échelonnés en amont de
l’accouchement et après. Un cas pratique est notamment présenté pour une
meilleure compréhension du calendrier des congés.
Côté congé paternité, le
texte rappelle qu’il est fixé pour une durée de quatre semaines voire cinq en
cas de naissance multiple. Il peut être pris en une seule fois ou bien de
manière fractionné avec toutefois une semaine obligatoire suivant la naissance
de l’enfant.
L’avocat perçoit des
indemnités journalières d’un montant de 60,26 euros par jour, à l’instar de
l’avocate, et de même que dans le cas d’un congé pour adoption. L’avocate, qui
perçoit elle aussi des indemnités à condition d’interrompre son activité
pendant au moins huit semaines, peut également prétendre à des allocations de
repos maternel sous les mêmes conditions, à la différence que ces allocations
sont versées en deux fois ou en une fois à la suite d’un accouchement
prématuré, est-il précisé.
Le cas des avocats et
avocates collaborateurs
En guise d’introduction au
second titre, le guide rappelle que « l’avocat exerçant en
collaboration libérale bénéficie, à l’occasion de la naissance de son enfant ou
de son adoption, d’une protection dès avant la suspension de l’exécution de son
contrat jusqu’à sa reprise et en suite de sa période de congé, selon le Règlement
intérieur national de la profession d’avocat (RIN). »
Après un bref rappel des
spécificités concernant l’avocat et avocate salariés dépendant du régime
général des salariés qui se distinguent de fait des collaborateurs, le guide
aborde la question du droit de suspendre l’exécution du contrat de
collaboration.
En effet, le RIN « permet
la suspension de l’exécution de la collaboration pendant toute la durée du
congé maternité ou du congé paternité/parentalité. S’agissant du congé
maternité, le [règlement] prévoit une suspension d’au moins seize semaines,
réparties selon le choix de la collaboratrice enceinte avant et après la
naissance de l’enfant, à raison de trois semaines au minimum avant le terme et
pas moins de dix après l’accouchement. L’avocat adoptant a la faculté aussi de
suspendre l’exécution de son contrat pendant douze semaines à compter de
l’arrivée au foyer de l’enfant. »
À lire aussi : Réforme et retraite des avocats : le CNB fait le point
Par ailleurs, il est indiqué
que contrairement à l’avocate libérale, l’avocate collaboratrice n’a pas de
délais pour déclarer sa grossesse. L’avocat collaborateur doit pour sa part
aviser le cabinet un mois avant que ne débute le suspension.
Le guide précisé également
les contours du maintien de la rémunération de l’avocat collaborateur qui
perçoit intégralement sa rétrocession d’honoraires pendant toute la durée de
suspension de son contrat. En contrepartie, il doit notamment reverser au
collaborant les indemnités forfaitaires d’interruption d’activité de la CPAM.
La protection contre la
rupture du contrat de collaboration est elle aussi abordée, le guide pointant
le fait que « le contrat de collaboration ne peut être rompu à compter
de la déclaration de grossesse (…), jusqu’à la fin de la suspension de
l’exécution du contrat de collaboration, sauf manquement grave aux règles
professionnelles non lié à l’état de grossesse ou à la maternité »,
illustré par un cas pratique.
L’impact du congés
parentalité sur la retraite
La dernière partie traite
quant à elle des incidences de la parentalité sur la retraite de l’avocat et
les exonérations et aides financières de la Caisse nationales des barreaux
Français (CNBF). Il est indiqué dans un premier temps que « Les
trimestres de bénéfice des indemnités journalières pour invalidité temporaire
ou permanente, le trimestre d’accouchement, dispensés de cotisations ou
exonérés, sont validés pour le calcul de la retraite CNBF, pour les avocats
salariés et pour les avocats non-salariés, comme s’ils avaient été cotisés. »
Le guide rappelle ensuite que
la base de retraite est majorée de 10 % pour les père et mère de trois
enfants ou plus et qu’en cas « d’insuffisance des ressources du ménage,
la partie forfaitaire des cotisations CNBF peut être exonérée sur présentation
des éléments justifiant des revenus et charges. L’exonération dans ce cadre
maintient la validation des trimestres exonérés pour le calcul de la retraite
(article R652-22 CSS) ».
Une partie « Annexes »
vient clore le document avec le contact des interlocuteurs qui pourraient aider
ces professionnels dans n’importe quelle démarche.
Un guide très attendu des
dires de certaines professionnelles, telle que l’avocate Valérie Krebs :
« Il était temps, combien de consœurs mamans se sont posé tant de
question à ce sujet ! »
Allison
Vaslin
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