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Après
l'adoption du budget de l'État pour l'année prochaine, suite au rejet de la
motion de censure de la gauche, des députés ont saisi le Conseil constitutionnel.
Ce dernier a notamment censuré l’amendement FIFA.
La
controverse entourant le projet de loi des finances (PLF) 2024 semble toucher à
sa fin. A la suite de l'adoption du budget de l’État, des députés des
Républicains et des partis de gauche avaient saisi le Conseil constitutionnel
pour contester l'usage fréquent de l'article 49.3 par le gouvernement. Le
groupe LR exprimait le regret qu’« aucun amendement de la première partie du
PLF n'ait été discuté en séance ». Finalement, le 28 décembre, le Conseil
constitutionnel a validé en grande partie le projet de loi - qui sera promulgué
d'ici la fin de l’année -, excepté 12 dispositions, dont le très controversé amendement
FIFA.
Cette
décision gouvernementale, très critiquée, portait sur les avantages fiscaux
octroyés aux fédérations sportives internationales. Elle incluait également une
exonération d’impôt sur le revenu pour les employés de ces fédérations sur une
période de cinq ans. Destinée à attirer en France des organisations telles que
la FIFA, la plus grande instance du football mondial basé actuellement à Zurich
en Suisse, une mesure qualifiée de « mini paradis fiscal » par
Lisette Pollet du Rassemblement National.
Un
projet de loi des finances 2024 adopté malgré une motion de censure…
Jeudi
21 décembre 2023, c’est dans une Assemblée nationale relativement vide que les
députés s’étaient réunis pour leur dernier rendez-vous de l’année. Une séance qui
avait abouti au rejet de la motion de censure présentée par Éric Coquerel de La
France Insoumise, contestant autant le budget de l’État pour 2024 que la loi
sur l’immigration. Cependant, seuls 116 députés avaient soutenu cette motion,
bien en deçà des 289 nécessaires pour renverser le gouvernement, ce qui avait logiquement
conduit à l'adoption finale du projet de loi de finances 2024 (PLF). Néanmoins,
il aura encore fallu une nouvelle utilisation du 49.3 par le gouvernement
d'Élisabeth Borne pour faire adopter sa loi.
Ce
qui implique non pas un seul, mais dix recours à l'article 49.3 pour faire
passer, sans vote, ce budget de l'État, ainsi que celui de la Sécurité sociale
qui a été adopté le 4 décembre. La Première ministre justifie ce projet de loi,
vivement critiqué par l’opposition, en soulignant la création de plus de 2 000
postes de policiers et de gendarmes, une augmentation des moyens alloués à la
Justice et à la Défense, des ajustements salariaux pour les enseignants, et un « budget
vert » intégrant une enveloppe supplémentaire de 7 milliards d'euros pour
la transition vers une économie plus verte.
Le
budget de l’État conspué par la gauche
La
controverse entourant l'adoption forcée du PLF 2024 ne provient pas de nulle
part. La critique émane de tous les horizons politiques, de la gauche jusqu'aux
autres partis, reprochant au gouvernement de ne pas agir suffisamment en faveur
de l’écologie et du logement, tout en refusant d'augmenter la fiscalité pour
les grandes entreprises et les plus riches. Au sein de la coalition
présidentielle, le MoDem a plaidé sans succès ces derniers mois pour des
mesures de « justice fiscale », notamment une taxe sur les rachats
d’actions des grandes entreprises, après une proposition similaire sur les « superdividendes »
l'année précédente, rejetée par le gouvernement. D'autre part, le groupe Les
Républicains (LR) réclamait une réduction de six milliards d'euros sur le
montant de l'indemnisation chômage.
Actuellement,
le gouvernement se trouve dans une position relativement délicate, jonglant
entre ses dépenses et l'objectif de réduire le déficit public à 4,4% du PIB
d'ici 2024. Le ministère de l’Économie et des Finances s'est engagé à réaliser
des économies supplémentaires de 12 milliards d'euros par an à partir de 2025,
une tâche qualifiée de « difficile » par certains députés du
parti Renaissance. Toutefois, dans le but d’améliorer l'élaboration du budget,
le gouvernement prévoit d'avancer les discussions budgétaires l'an prochain, y
compris avec les partis d'opposition. Le ministre des Comptes publics, Thomas
Cazenave, avait prévenu, le 21 décembre dernier : « Le budget 2025 sera
encore plus exigeant. On doit le construire très tôt ». Si 2024 était déjà
compliqué alors 2025 risque d’être un nouveau défi majeur pour le
gouvernement.
Romain
Tardino
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